Des policiers en civil l’attendaient devant sa maison pour l’emmener le plus vite et silencieusement possible. Ils l’ont enlevé en pleine rue. Pendant plusieurs heures, personne n’a eu de nouvelles de lui : la police sait à quel point il est aimé dans la vallée et comment elle aurait pu réagir à son arrestation.
Cette méthode est très inhabituelle et « innovante » : un mandat d’arrêt européen émis par le tribunal de Gap avec une demande d’extradition vers la France pour un délit qui n’a pas encore été jugé. Les chefs d’accusation sont « violences aggravées et outrage » lors d’une manifestation qui a eu lieu lors du campement « Sconfiniamo la frontiera » en mai 2021, une action en réponse à l’expulsion du Refuge autogéré Chez Jesoulx.
Une manifestation qui, rappelons-le, a été presque immédiatement attaquée à coups de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes par les gendarmes français, les mêmes gendarmes qui, sur ces chemins, repoussent et épuisent les « sans-papiers », les obligeant à emprunter des chemins de plus en plus dangereux et mortels (seulement aujourd’hui : https://www.lastampa.it/torino/2021/09/16/news/due-afghani-precipitano-nel-lago-di-rochemolles-erano-in-fuga-verso-la-francia-1.40708111).
Ce mandat n’a pas de précédent : un mandat d’arrêt international assorti d’une demande d’extradition pour exécuter des mesures préventives pour un délit n’ayant pas encore été jugé est une pratique totalement nouvelle, une pièce de puzzle en plus dans le perfectionnement de la répression étatique à l’encontre de la lutte contre les frontières et au-delà. Peut-être est-ce le résultat des relations de plus en plus étroites entre les préfectures de Gap et de Turin, qui se sont manifestées au cours des deux dernières années. Le tribunal de Turin a 14 jours pour accorder ou refuser l’extradition. Luttons pour qu’il ne soit pas extradé !
Ils essaient de détruire les liens de solidarité qui sont toujours concrets et forts sur cette frontière, en mettant en œuvre la division habituelle entre les « bons » et les « mauvais », comme pour se venger du fait que le procès des 3+4 de Briançon a été pour eux (le tribunal de Gap) un grand échec.
Des deux côtés de la frontière, les services de renseignement de la police ne portent pas Emilio dans le coeur : en Italie, il est l’un des accusés pour l’occupation du refuge autogéré d’Oulx, un procès qui commencera en octobre ; maintenant, en France, on veut l’emprisonner aussi.
Il se trouve actuellement à la prison de La Vallette, à Turin, en attendant la réponse concernant son extradition. Ne le laissons pas seul ! Ne permettons pas qu’il soit extradé ! Nous appelons à la solidarité avec tout.e.s ceux et celles qui se sont engagé ou ont cru dans ce combat.
Pour lui écrire : Emilio Scalzo, Casa Circondariale Lorusso e Cutugno, via Maria Adelaide Aglietta 35, 10151, Torino (TO). (Les télégrammes depuis l’Italie sont plus rapides et plus sûrs à envoyer)
Envoyez-nous à titre privé des photos, des écrits ou toute autre chose à lui transmettre.
Email : info@passamontagna.info
Nous étions tous là sur ces sentiers ! Toujours contre les frontières !
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