Des mesures dérisoires au regard des graves infractions observées sur les images, en particulier les animaux libérés de leur contention encore conscients qui se débattent jusqu’après leur suspension. Une non-conformité majeure déjà constatée en 2016 et qui aurait dû être sanctionnée par les services vétérinaires de l’État présents quotidiennement sur place.
En conséquence, L214 engage un recours contre l’État pour manquement à sa mission de contrôle.
La préfecture de Côte-d’Or contrôle un abattoir… contrôlé quotidiennement par ses propres services
Informé de l’enquête à paraître, le préfet de la Côte-d’Or a annoncé la veille dans un communiqué prendre « des mesures immédiates ». Les mesures immédiates en question : envoyer sur place le directeur départemental de la DDPP21 « afin d’évaluer la situation et la nécessité de mettre en œuvre des mesures correctives ».
Dans le même communiqué, la préfecture rappelle pourtant que « cet abattoir fait l’objet d’un contrôle permanent par la Direction départementale de la protection des populations de Côte-d’Or (DDPP21 – ex services vétérinaires) chargée de l’application de la réglementation relative à la protection animale ». Alors pourquoi ces infractions n’ont-elles pas été corrigées par les agents vétérinaires présents quotidiennement à l’abattoir ?
Le ministère de l’Agriculture envisage le contrôle vidéo dans les abattoirs
Le ministère de l’Agriculture envisage le contrôle vidéo « comme une des réponses à apporter pour lever le climat de suspicion et de défiance qui règne sur les abattoirs ».
Pour L214, il est impossible d’espérer pouvoir limiter la souffrance de plus d’un milliard d’animaux abattus chaque année en France avec des caméras qui ne seront accessibles qu’aux services vétérinaires, déjà présents dans les abattoirs. Cette mesure est une tentative de diversion pour éviter d’aborder la seule solution qui traite vraiment le problème de la souffrance des animaux d’élevage, déjà évoquée par le récent rapport de la Cour des comptes, à savoir diminuer le nombre d’animaux élevés, comme s’y engagent déjà d’autres pays (Allemagne, Pays-Bas).
Pour Sébastien Arsac, directeur des enquêtes de L214 : « Les mesures annoncées par la préfecture sont dérisoires, pour ne pas dire risibles ! Les mesures correctives, c’est au quotidien que les services vétérinaires présents à l’abattoir sont censés les demander ! Ces non-conformités sont d’ailleurs connues depuis 2016, où les mêmes dysfonctionnements avaient déjà été observés… par les mêmes services ! Les services de l’État sont au courant depuis des années, ils se moquent du monde en prétendant les découvrir aujourd’hui. Nous portons donc plainte contre les services de l’État pour manquement à leur mission de contrôle !
La seule solution pour limiter la souffrance des animaux dans les abattoirs, c’est de diminuer les cadences et donc de diminuer le nombre d’animaux tués. L214 va mettre tous les moyens en œuvre pour atteindre un objectif très concret : diminuer de 50 % le nombre d’animaux tués d’ici 2030. »
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