Contre Macron et ses taxes. Contre la tyrannie de la bagnole



Une analyse simpliste voudrait opposer les gilets jaunes, « des beaufs des campagnes manipulés par l’extrême-droite », aux écologistes, « des bobos citadins déconnectés des réalités ». Pour contredire ces clichés, des gilets-jaunes sincèrement écologistes appellent à se joindre à la marche pour le climat du 8 décembre.

Aujourd’hui, nous sommes des dizaines de milliers à descendre dans la rue et bloquer les routes, les rond-points, les rocades et les péages. Des rassemblements et des manifestations ayant pour but de paralyser effectivement le pays sont organisées dans des centaines de villes, du blocage du périphérique parisien aux manifestations dans les villes moyennes en milieu rural.
Il s’agit d’une mobilisation d’une ampleur et d’une détermination inédite, provoquée par le mépris affiché du gouvernement envers les travailleurs et les franges les plus pauvres de la population.
L’arrivée au pouvoir de Macron (et ses activités en tant que ministre de François Hollande) se traduit en effet par un cortège de mesures anti-sociales et réactionnaires : réforme du code du travail, de la SNCF, des universités, du service public, des hôpitaux, suppression de l’ISF, milliards de cadeaux aux grosses enreprises, etc...
Prétextant une vision moderniste et progressiste, un « projet » innovant et prometteur pour la société, Macron et sa clique entendent confisquer encore plus les richesses au profit de quelques actionnaires, alors que les travailleurs s’appauvrissent et que le chômage ne cesse d’augmenter.
La goutte d’eau qui fait déborder le vase aujourd’hui, c’est le prix du diesel qui s’envole.
D’un côté, les grandes multinationales du transport, de l’énergie, du commerce mondialisé, consommatrices de millions de litres de pétrole, asphixiant tous les jours un peu plus la planète et ses habitants, sont très peu taxées sur les hydrocarbures, et détournent chaque année des millions de dollars en évasion fiscale.
De l’autre, après des décennies de régime fiscal avantageux et la multiplication de la production de véhicules familiaux utilisant le fameux carburant (la perspective d’une économie à la pompe poussant souvent les usagers à acheter ce type de véhicules), on impose une augmentation du diesel qui se ressentira surtout dans le porte monnaie des salariés aux revenus modestes, déjà affectés par la précarisation accélérée du travail.
Que l’on s’entende bien. Si nous prenons la rue aujourd’hui, ce n’est pas pour défendre les pauvres chefs d’entreprises de transport de marchandises ou de construction qui feraient moins de bénéfice à cause de cette hausse. Ce n’est pas non plus pour encourager la production et revendiquer le droit à la jouissance de 4x4, de crossovers ou de grosses berlines engloutissant un camion citerne à chaque plein.
Certes non.
Nous ne voulons pas que les taxes et les mesures gouvernementales assomment les citoyens qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts, et c’est en cela que nous prenons part à cette révolte qui veut faire tanguer ce gouvernement qui ne sert que lui-même et les intérêts des grands groupes.
Mais nous ne voulons pas non plus de ce monde de la bagnole, du diesel et de l’essence dessiné par la folie du capitalisme depuis les années 50.
C’est un système de mort, où les particules fines disputent au CO² la première place sur le podium du plus grand nombre de victimes passées ou à venir, où l’air que les enfants respirent les jours des pics de pollution est épais comme un brouillard et opaque comme un feu de bois, et où des millions d’êtres humains passent chaque jour parfois plus de 2 ou 3 heures embouteillés sur les périphériques des grandes métropoles.
Le développement de la bagnole sur les « nobles intentions » des industriels de l’automobile quant à la libre circulation de tous est une maladie dont on aperçoit aujourd’hui l’accélération des symptômes.
La hausse du diesel sous couvert « d’écologie » est une supercherie. La seule solution est une solution politique globale, qui remet en cause les fondements même de la société capitaliste. Une des solutions les plus rapides et les plus efficaces est la réorganisation du système ferroviaire et la création d’un système de transports en commun réellement efficace, universel et gratuit. Il n’y a pas d’écologie sans justice fiscale.

Retrouvons nous le 8 décembre à 14h Place de la Rep’ à la marche pour le Climat !

Trains et bus gratuits et écologiques pour toutes et tous

Texte distribué sous forme de tract pendant la manifestation dijonnaise des gilets jaunes le samedi 17 novembre



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