À la fin de la manifestation demandant plus de moyens pour les Sapeurs-Pompiers, les 80 hommes du feu venu de Côte d’Or se dirigent vers leurs bus afin de rentrer. Une enfilade de cordons de CRS et de GM font refluer les pompiers, les parquent sur la place de la Nation et lancent une charge avec canons à eau, gaz lacrymogènes et grenades de désencerclement. Une des grenades de désencerclement éclate au niveau de la tête de Jean G. Il n’a pas le temps de se retourner et se prend un éclat dans l’oeil.
Mathieu Bréguand, président du syndicat Spp-pats 21, détaille le déroulé des événements :
« La manifestation se déroulait dans le calme. Il était environ 17h30 et nous étions sur la place de la Nation. Nous attendions les bus pour rentrer à Dijon, tout le monde était fatigué. Et puis d’un coup, ça s’est excité devant. On a subi un flot de grenades lacrymogènes. Mon collègue était à côté de moi, il a levé la tête et il a pris un éclat de grenade sur le casque. Il est tombé à terre tout de suite, on l’a soutenu et on a appelé les collègues pompiers de Paris. C’était la panique totale. Après, les collègues se sont un peu énervés. Mais à la base, on ne faisait rien, on attendait pour repartir. Aujourd’hui, nous en voulons aux personnes qui ont donné l’ordre de faire ça. »
Les pompiers son en colère contre les forces de l’ordre et contre ceux qui leur ont donné la consigne de faire dégénérer la fin de la manifestation. Et surtout contre le ministre de l’intérieur, de qui ils dépendent, et qu’ils considèrent comme un traitre.
Message de soutien :
Plusieurs des collègues sapeurs-pompiers de Jean G. ainsi que son épouse sont aller le chercher à Paris vendredi en fin d’après-midi. Une dizaine de pompiers se sont rassemblés vendredi soir sur le pont surplombant l’A6 au niveau du péage de Beaune Nord. Lorsque le véhicule de pompiers transportant Jean G. est passé, il a été honoré par applaudissements, fumigènes et cris de joie. Le rassemblement s’est ensuite déplacé au péage de Beaune sud afin d’accueillir leur collègue blessé.
Ce samedi matin, Jean G. a bien été accueilli par ses camarades lors de son arrivée à Pouilly-en-Auxois à grand renfort de banderole de soutien et de fumigènes.
Laurent Nunez, secrétaire d’État de Castaner, assume la répression et affirme qu’ils font très bien leur job en matière de maintien de l’ordre.
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