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La commune de Oaxaca



Chronologie d’une révolte populaire d’ampleur dans l’État d’Oaxaca au Mexique.

Face à une révolte populaire d’ampleur qui avait fini, partant d’une grève d’instituteurs, par totalement miner le pouvoir corrompu de l’Etat d’Oaxaca au Mexique, les assassinats, tortures et enlèvements sont devenus quotidiens depuis quelques semaines. Mais les médias et les institutions françaises restent silencieux et de fait complices. Il faudra une nouvelle fois se passer d’eux pour faire connaître la situation là-bas, agir en solidarité et faire pression sur le gouvernement mexicain. Cette chronologie et ce témoignage d’une nuit sont bien insuffisants pour relater l’intensité et la complexité du drame qui se noue à Oaxaca, mais de nombreux autres textes sont disponibles sur les sites indymedia francophones.

Chronologie d’un feu qui court.

22 mai : 70 000 instituteurs d’Oaxaca se mettent en grève. Le centre de la capitale est occupé. 20 000 grévistes et leurs familles campent autour de la place principale.

14 juin : 2 000 policiers attaquent à l’aube le campement. Trois heures plus tard, les instits, soutenus par la population, reprennent le contrôle de la ville.

17 juin : Création de l’Assemblée Populaire du Peuple d’Oaxaca (APPO), qui exige la destitution du gouverneur et intensifie les blocages.

Fin juin : Les occupations de mairies se multiplient, suivies de l’expulsion des maires et de l’élection de conseils. On ferme les administrations et on réquisitionne les véhicules officiels.

23 juillet : Manif contre le mitraillage de Radio Universidad. Six paysans sont placés en garde à vue. Après les avoir libérés, la foule saccage le commissariat et danse dans la rue.

Début août : Une manif de femmes armées de casseroles occupe la radiotélévision officielle. Des hommes masqués tirent à la kalachnikov sur les locaux de la télé occupée. Meurtre de trois Indiens de l’APPO. Arrestation de deux leaders de l’APPO, accusés de rébellion. Trois instits sont enlevés par des inconnus et torturés dans un commissariat.

10 août : Manif réclamant la libération des trois instits. Des barbouzes ouvrent le feu : un mort. Un site Internet appelle au meurtre des figures de l’APPO.

21 août : Des paramilitaires expulsent les occupants de la télé officielle. Dans les heures qui suivent, l’APPO investit douze radios commerciales.

22 août : Un « convoi de la mort » parcourt les rues et tire sur les radios occupées : deux morts. Des dizaines de barricades se dressent pour empêcher les tueurs de circuler.

30 août : Le quotidien La Jornada révèle que 1 200 hommes de main s’entraînent dans deux casernes du centre du pays en vue d’intervenir contre les mouvements d’insurrection civile.

4 septembre : Échec du déménagement de l’administration Ruiz à Juchitán. Sous la pression de la rue, le maire de la localité déclare le gouverneur persona non grata. À Oaxaca, l’APPO lance un manifeste où Ruiz est « proscrit » et publie des bans placardés dans tout l’État.

27 octobre : Des membres du PRI et de la police de l’État d’Oaxaca tirent sur plusieurs barricades faisant 4 morts et des dizaines de blessés.

29 octobre : Au pretexte de rétablir "la paix sociale", la PFP rentre dans Oaxaca et occupe le Zócalo (place centrale). L’APPO pour éviter des affrontements meurtriers se retranche dans la Cité universitaire.

1er novembre : Journée internationale de solidarité avec l’APPO. Des milliers de zapatistes bloquent des routes au Chiapas. Des dizaines de rassemblements au Mexique et à travers le monde ont lieu.

2 novembre : La PFP tente au petit matin d’entrer dans la Cité universitaire. Les membres de l’APPO repoussent l’assaut fédéral et la PFP doit se retirer.

8 novembre : le gouvernement fédéral somme Ulises Ruiz d’obtenir une trève ou de démissionner, mais maintient la présence de la PFP à Oaxaca.

10, 11, 12 novembre : l’APPO se réunit en congrès constitutif pour s’organiser à plus long terme autour de trois thèmes particuliers • analyse du contexte international, national, et estatal • crise des institutions : réforme intégral de l’Etat Libre et Souverain de Oaxaca, nouvelle constitution • reflexions sur l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca : perspectives., déclarations des principes, statuts et objectifs, programme, plan d’actions a court, moyen et long terme.

25 novembre : L’APPO organise la septième manifesatation pacifique. Celle-ci a pour objectif d’assiéger durant quarante-huit heures le centre de Oaxaca, afin de mettre fin pacifiquement à l’occupation miltaropolicière du Zocalo. Des affrontements feront un nombre inconnus de morts, blessés et disparus.

27 novembre : Nouvelle marche pacifique qui reste aux alentours immédiats de la Cité universitaire. La raison de cette précaution est due au fait qu’entre 8 heures et 10 heures des éléments de la PFP lourdement armés ont pris Santo Domingo.

Nuit du 28 au 29 novembre : La barricade du carrefour Cinco Senores est reprise par les forces gouvernementales. En raison des nombreuses arrestations des derniers jours, la barricade du carrefour Cinco Señores, dernière barricade d’Oaxaca, qui défendait notamment l’accès à l’université, est restée sans défenseurs durant la nuit du 28 au 29, de sorte qu’à 4 heures du matin des bulldozers sont arrivés, accompagnés d’une centaine de nettoyeurs et défendus par une vingtaine de camionnettes de policiers fortement armés. Ils ont complètement démembré la barricade et dégagé les dernières routes coupées, annihilant ainsi une occupation qui durait depuis six mois.

29 novembre : Dans l’après-midi du 29, un groupe important de policiers se masse devant la porte de Radio Universidad, les membres de l’APPO ont préfére remettre la radio entre les mains de l’Universtité plutôt que de laisser la police s’en emparer par la force. La PFP occupe désormais toute la ville. Toutes les maisons sont systématiquement fouillées à la recherche d’activistes. La criminalisation du mouvement entre dans sa phase judiciaire avec des centaines d’inculpations pour délits de droit commun tels que : dégradations, vols, destructions de bâtiments publics, etc.

Le 1 décembre : Calderon prete serment et succède a Fox à la tête de l’etat Mexicain. Il promet de régler rapidement et efficacement la situation a oaxaca, quel que soit les moyens utilisés. De nouvelles soirées de soutien, discussions et actions sont prévues à Dijon.

Chronologie établie à partir de celle parue dans CQFD n° 36, septembre 2006, et du site du Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL).



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