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Ne laisson pas l’Eldo avoir triste mine



L’Eldorado est le seul cinema indépendant à Dijon et il se voit aujourd’hui obliger de lutter pour sa survie. En effet, dificile de resister aux deux requins capitalistes que sont Davoine [3] et Massu [4]. Se partageant déjà 90% du marché cinematographique de l’agglomération, ils lorgnent sur les 10% que représente l’Eldo.

La Mairie, qui publiquement donne l’apparence de soutenir l’Eldo, crée en fait les conditions de sa disparition en appuyant les projets mercantiles des deux grands groupes. Lors du vote de la CNEC [5] devant decider de la création ou non du nouveau multiplexe du centre ville, François Rebsamen a soutenu le groupe Massu, lui permettant ainsi de disposer de quatre salles supplémentaires. Cette décision est lourde de conséquences, elle rend encore plus forte la pression qu’exercent Davoine et Massu sur les distributeurs pour obtenir les copies des films porteurs qui permettent la survie de L’eldo. En effet, seule une vingtaine de films par an attire un public nombreux à l’eldo mais ce sont ceux là qui permettent d’en diffuser 200 autres qui n’intéressent pas les deux grands groupes étant donné leur faible audience.

Pour se défendre de cette décision, la Mairie avance l’argument des subventions qu’elle octroie à l’Eldo pour le « soutenir ». Mais ce soutien financier est tout relatif quand on sait que cet argent est utilisé exclusivement pour des activités en plus des sceances habituelles : festivals fenetres sur courts et fenetres sur le monde, dispositif scolaire, ateliers... Aussi importantes soient-elles, ce ne sont pas ces activités qui font survivre économiquement le cinema. Par contre ce qui menace directement l’Eldo, c’est la création de ce nouveau multiplexe au centre ville.

Si ce lieu venait a disparaître, Dijon perdrait non seulement un cinéma de qualité mais aussi un espace qui permet une certaine liberté d’expression. En effet, des associations, des collectifs et des gens en tout genre peuvent l’utiliser comme un outil pour faire passer leurs idées, leurs initiatives et leurs envies à un large public. Quel autre lieu culturel dijonnais laisserait la parole à l’Espace Autogéré des Tanneries pour parler d’un problème tel que les ERIS [6] ? Et est-ce que le Darcy, l’Olympia ou le Devoges serait prêt à laisser un espace pour des journaux tels que CQFD, La Mistoufle et même Blabla ?

C’est pour cela qu’il nous faut préserver ce lieu, alors n’hésitez donc pas à manifester votre soutien à l’eldo, en communiquant votre désaccord à la Mairie, mais aussi et surtout en allant voir du bon cinéma et en aimant ça.

L’eldorado 21 rue Alfred de Musset 21000 DIJON 03 80 66 51 89 eldo@wanadoo.fr



Notes

[1Groupe Davoine/Cine alpes possède à Dijon le Cap vert (12 salles) et le Devoges (5 salles).

[2Groupe Massu/Europalace possède à Dijon le Darcy (6 salles) l’ABC (5 salles) et le prochain multiplexe olympia (10 salles).

[3Groupe Davoine/Cine alpes possède à Dijon le Cap vert (12 salles) et le Devoges (5 salles).

[4Groupe Massu/Europalace possède à Dijon le Darcy (6 salles) l’ABC (5 salles) et le prochain multiplexe olympia (10 salles).

[5Comission Nationale des Equipements Cinematographiques.

[6Équipes Régionales d’Intervention et de Sécurité, Unité spéciale de la police carcérale intervenant armée et masquée.

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