Mardi 5 Février : La guerre des chef·fes



Retour sur la séquence de fiasco collectif devant la Bourse du Travail

Manif suite à l’appel à la grève générale du Mardi 05/02. Belle manif, pas mal de monde, aucun doute sur les orientations politiques du cortège. Manif, un peu tranquille. La faute de la CGT, d’après l’avis unanime des commentateurs/commentatrices locaux, ayant quitté leurs comptoirs pour l’analyse de manif. Je n’ai pas vu un keuf de toute la manif. Peut-être, que c’est ça qui définit le niveau de violence qui sait ? Peut-être, que nous, cortège de tête, gilets jaunes, et autres, ne sommes pas tou·tes puissant·es. Peut-être même que nous ne contrôlons rien de nos manifs, dans l’état actuel des choses. Mais non, en fait le problème c’est la CGT. Manif finie, on rentre, mais en cortège.
Tiraillement entre choisir d’aller à la pref’, peu gardée, ou d’aller à la Bourse du Travail, où la CGT nous attend pour une AG.
Des gens vont à la pref’, en n’oubliant pas d’insulter les autres de traîtres, de peureux/peureuses. Si tu veux y aller, pourquoi t’emmerdes celles et ceux qui ne veulent plus aller se risquer dans cette souricière ? D’ailleurs la pref’ n’était pas gardée, pourquoi à l’heure où j’écris ce texte, elle est encore debout ? Si tu la joues jusqu’au boutiste, qui n’a peur de rien, assume, mais va au bout ! Et surtout laisse les autres choisir ce qu’ils et elles veulent faire. Sois rassuré(e), dans le cortège qui allait à la bourse du travail, il y a des dizaines de personnes qui connaissent la violence militante, qui la vivent dans leur chair, qui sont tout à fait capable de savoir quand ça vaut le coup, et quand ça ne le vaut pas.

Une fois arrivé·es devant la bourse du travail, gros cafouillage, bousculades, insultes. En cause, la CGT ne veut pas accueillir tout le monde. Là, celles et ceux qui en veulent à la CGT, exultent. Le mégaphone de la France Insoumise est réquisitionné pour qu’un gilet jaune crache sa haine des syndicats. Le mélange est hétéroclite : réactionnaires connus de nos services (pas de féminisation ici), militant·es divers·es et varié·es. Les gars de la CGT suivent les ordres de la cheffe, connue pour être une briseuse de lutte. Ils se la jouent service d’ordre. Énorme erreur.

Voilà, après un tour dans la maison des syndicats, tout le monde repart en se disant que les syndicats sont tous des pourris, des traîtres à la solde de Macron.
Mille félicitations à celles et ceux qui ont permis à cette embrouille de se passer devant le grand public.
Alors certes, je ne défends pas l’attitude de la CGT. Je l’ai quittée il y a quelques années. L’union départementale de Dijon n’est pas ce que j’attendais du syndicalisme, à savoir, un mouvement révolutionnaire de classe. Le fait que la cheffe de la CGT casse tout élan de lutte, est plus que terrible, mais après tout, c’est son rôle de cheffe.
Mais, je sais bien que cette bousculade, et la défiance qui va en découler localement, était plus que préméditée par toutes celles et ceux qui haïssent la CGT. La liste est longue. Qui accueillerait, un cortège de 400 ou 500 personnes, sans connaître leurs intentions, et en sachant qu’une partie du cortège est hostile ? Toi gilet jaune, qui parle sans demander l’avis de tes camarades qui étaient venu·es avec toi, si j’arrive avec 400 camarades masqué·es, sur ton rond point, en scandant « Eh le rond point il est à qui ? Il est à nous ! » que vas tu penser ? Puisqu’on était à Wilson, pourquoi on a pas poussé le cortège, jusqu’à un quartier libre pas très loin d’ici ? Sans demander aux habitant·es de ce quartier ? C’était inévitable que la situation de l’après manif’, amène à une catastrophe de ce genre.
Avant de débarquer en nombre chez les un-es et les autres, il nous faut un respect, et une compréhension mutuelle. En bref, l’intelligence collective, qui nous manque tant, à cause de si peu.

Je ne sais pas qui a fait circuler la rumeur que la CGT ouvrait ses portes, j’ai commis l’erreur d’y croire, sans vérifier. Ce qui est sûr, c’est que dans cette configuration, nous n’arriverons à rien, comme toujours. Les gilets jaunes n’ont rien prouvé localement. Blocages, organisation durable, lieu pris et défendu, le constat matériel est le même. Rien.
Nous, syndicalistes, anarchistes, communistes, autonomes, ne pouvons pas non plus aligner des résultats réellement convaincants.
Donc, en somme, il va falloir apprendre à se connaître, à se respecter. Et surtout, enfin s’organiser, pour frapper le patronat, tou·tes celles et ceux qui nous exploitent toujours plus. Cela passe par l’éjection rapide de tou·tes nos chef·fes. Celles et ceux qui dirigent les syndicats et celles et ceux qui braillent à la place des gilets jaunes.
Pendant que vous faisiez les dur·es pour impressionner vos troupes respectives, en région parisienne, les gilets jaunes et les syndicats organisaient un blocage d’une ampleur rarement vue.
Alors, laissez-nous faire, et cassez-vous. Vos petites embrouilles, on s’en fout, nous on crève en attendant.

Aux frères et sœurs de la Cégète, vous valez mieux que de jouer aux petit·es soldat·es des bureaucrates. La souterraine, Ford Blanqueford, les sections des hôtels de Paris et Marseille, les dockers, les cheminot·es du printemps dernier, secouez-vous, là-bas les camarades se battent comme des lion·nes.

Un militant anarchiste


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