La gendarmerie de Bourgogne Franche-Comté a reçu de nouveaux véhicules pour lutter contre la population



Mardi 3 septembre, le préfet et les huiles de la gendarmerie de Bourgogne-Franche-Comté étaient très fiers de présenter leurs nouvelles armes de répression massive : les véhicules d’intervention polyvalent de la gendarmerie (VIPG), ou Centaures.

Dans le cadre d’un programme de 70 millions d’euros, 90 de ces véhicules ont été commandés à la Soframe, un marchand d’arme basé à Hangenbieten, dans le Bas-Rhin, qui fabrique aussi des canons à eau. Ils ont été répartis dans tout le pays, 30 au sein du groupement blindé de gendarmerie mobile de Versailles-Satory [1], 30 dans les colonies, et 30 dans les régions de l’Hexagone, dont 3 à Dijon pour la Bourgogne Franche-Comté.
Il remplace l’antique véhicule blindé à roues de la Gendarmerie (VBRG), développé dans les années 60 et qu’on a depuis pu voir dans diverses opérations coloniales (Corse, Côte d’Ivoire, Mayotte, Kanaky/Nouvelle-Calédonie, etc.), dans des attaques contre les ZAD ou les manifestations écologistes (Plogoff, Chooz, Notre-Dame-des-Landes, Sainte-Soline), ou encore contre les gilets jaunes.

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Les nouveaux Centaures, qui ont commencé à être livrés début 2022 ont été utilisés pour la première fois fin juin 2023 contre les révoltes qui ont suivi la mort du jeune Nahel, et ont depuis été vus dans des évacuations de ZAD, dans les manifestations d’agriculteurs du début 2024, ou dans l’opération coloniale en Kanaky.

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Pour ce qui est des aspects techniques, sans trop rentrer dans les détails, un Centaure pèse près de 15 tonnes et à une puissance de 300 chevaux, qui lui permet de pousser 12 tonnes de masse immobilisée (le poids d’un bus à vide), ou 31 tonnes sur roue. Il est tout terrain et peut évoler en milieu contaminé (risque NRBC). Il dispose d’une caméra d’une portée de 9 km de jour comme de nuit et de micros à détections de tirs. Enfin il est équipé d’un système permettant de diffuser une substance lacrymogène dans sa proximité immédiate, pour protéger le véhicule et son personnel d’une attaque extérieure, d’un lance-grenades 30 coups et d’"un fusil mitrailleur de type FN MAG 58, capable de tirer 1000 coups à la minute d’un calibre 7.62. Une arme de guerre, pilotée depuis l’intérieur du véhicule grâce à une caméra intégrée au système". Mais pour la gendarmerie, son rôle est avant tout « défensif ». « Il est là pour protéger les forces de l’ordre, mais aussi les citoyens », explique une porte-parole de la gendarmerie. Plus cynique encore, le préfet Franck Robine affirme « vous savez que vous engagez des personnels en plus grande sécurité quand on leur tire dessus. Vous savez que vous pouvez aller faire occuper un point sans prendre de risque démesuré. Le corollaire est que vous engagez moins de moyens agressifs vis-à-vis de manifestants. Un engin comme ça apporte beaucoup d’apaisement dans la façon d’intervenir ». La guerre c’est la paix.

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Infographie de Maxime Reynié Sirvins vue sur Politis

Quels que soient les équipements, la cylindrée, les armements rien n’est invincible quand on s’organise, qu’on ruse et qu’on connait les points faibles de son adversaire. Deux illustrations.


Pour en savoir plus

Pour les caractéristiques techniques et une galerie de portrait de la vermine en uniforme locale avec son nouveau jouet, toute contente de pouvoir éborgner des manifestants en rafale pendant le prochain mouvement social :



Notes

[1La réserve gouvernementale prévue pour les situations de crise où les forces classiques de maintien de l’ordre se révéleraient insuffisantes, mais le recours à l’armée, excessif. Devise ? « Parfois brutal, toujours loyal », le ton est donné...

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