Sans surprise, et comme nous l’avions prédit, cette étude confirme l’exceptionnelle richesse de ce site urbain, MAIS conclut à l’absence d’impact du projet immobilier sur les espèces présentes sur le terrain… sous réserve d’application de nombreuses mesures, dont le promoteur n’apporte aucune preuve de leur prise en compte !
L’étude tant attendue
L’étude faune-flore-habitat produite par le promoteur Edouard Denis, réalisée par un prestataire indépendant, parle d’elle-même : "le site comprend des habitats peu représentés dans ses abords. Leur disparition entraînerait une perte de biodiversité certaine" (page 67).
Chiroptères, mammifères, reptiles, oiseaux, papillons, etc. : toutes ces espèces sont abritées à la Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon dont la "fonctionnalité écologique locale présente un enjeu fort". La présence de dizaines d’espèces d’oiseaux s’explique car la "strate arborée [...] est dense et de qualité suffisante" : l’étude fait rien moins que l’apologie de la ripisylve … menacée par l’abattage des arbres prévus dans le projet immobilier !
C’est bien grâce à l’insistance du collectif "Sauvons les berges du Suzon" auprès des élus locaux, sommés de justifier de l’impact du projet immobilier Venise-2 sur le dernier espace naturel au nord de Dijon, d’une surface de 3 hectares, que cette étude a été réalisée !
En réunion de Conseil municipal le 30 janvier 2023, François Rebsamen avait affirmé « Je n’ai pas encore le rendu de ces études. Quand je les aurai, je vous les communiquerai ». L’étude étant datée de février 2024, il lui aura fallu plus de 6 mois et une relance des élus de l’opposition municipale pour "l’anonymiser" avant transmission !
Mesures pour “Eviter-Réduire-Compenser”
A plusieurs reprises dans le document, il est mentionné le travail de recensement réalisé par les bénévoles du collectif "Sauvons les berges du Suzon". Pas toujours reprise à sa juste valeur et carrément escamotée pour la partie relative à l’entomofaune - l’article publié dans la revue à comité de lecture Bourgogne-Franche-Comté Nature n’est pas repris, l’expertise citoyenne était donc largement suffisante pour stopper les dégâts causés par le projet immobilier Venise-2 et aurait dû amener la Ville à ne pas délivrer le permis de construire.
Mais la partie la plus importante de cette étude, et finalement la plus engageante pour la Ville de Dijon et surtout pour le promoteur : ce sont les mesures nécessaires pour, selon la terminologie du Cerema, "éviter-réduire-compenser" les impacts !
On y trouve des mesures généralistes, comme le principe de ne pas toucher à la ripisylve, ou plus précises, comme un arbre mort, nommé "D", qu’il est préconisé de conserver pour abriter les chauve-souris et autour duquel il est suggéré d’aménager un îlot écologique.
C’est donc sous ces conditions, qui remettent singulièrement en cause les plans de Venise-2, que le projet est qualifié de non-impactant sur l’environnement ! Or, nous n’avons aucune garantie que le promoteur en a tenu compte dans son projet.
Pire : nous affirmons que la prise en compte de ces mesures "éviter-réduire-compenser" va impacter le permis de construire de Venise-2. Nous attendons donc la publication du permis modificatif pour mieux l’attaquer !
Collectif Sauvons les berges du Suzon
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