Manifestation anti-PMA : occuper la rue pour la barrer à la haine



Résumé de la contre-manifestation qui s’est opposée à « Marchons Enfants » (La Manif Pour Tous) le samedi 10 octobre à Dijon.

Manifestation anti-PMA : occuper la rue pour la barrer à la haine

L’information qui circulait depuis quelques jours sur les réseaux nous informait que la manifestation “Marchons Enfants” se tiendrait à 13h. Dès la fin de la matinée, un dispositif policier renforcé commençait à se mettre en place aux abords du lieu de la manifestation. Soucieux de garantir son bon déroulement et la sécurité de ses participant.e.s les plus abject.e.s, les bleus procèdent à de nombreux contrôles en amont du rassemblement. Fouilles des sacs, palpations au corps en pleine rue, vérifications judiciaires et saisies de tout matériel pouvant perturber ce carnaval de réacs.
13h30, place de la République, les manifestant.e.s réacs et d’extrême-droite scandent leur homophobie, leur lesbophobie et leur transphobie. Guère plus nombreux.ses que les fois précédentes, c’est à peine plus de 100 millitant.e.s anti-PMA qui agitent leurs drapeaux derrière un camion sono. La place est scindée en deux, coupée par un cordon de CRS conséquent, faisant face à près d’une centaine d’opposant.e.s, revendiquant des droits pour les LGBTIQA+ et voulant barrer la rue à l’extrême-droite dévergondée. Les discours et les slogans des manifestant.e.s de LMPT sont recouverts de huées, et de slogans féministes et antifascistes. Le cortège de LMPT est bunkerisé par les policiers et composé de militants identitaires locaux bien identifiés. En voici un exemple :

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Réactionnaires, identitaires et policiers main dans la main. Oui, la famille est au complet.

Protégé, le cortège de LMPT s’élance en direction de la place du 30 octobre. Les flics empêchent les contre-manifestant.e.s de suivre. Après de rapides sommations “prétextes”, une première salve de lacrymos est tirée sans respect des règles de distance de tir.

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Le cortège est repoussé sur le boulevard de la Trémouille et tente de fuir la pluie de gaz qui s’abat sur lui. Mais, 50 mètres plus loin, deux fourgons viennent couper la route des contre-manifestant.es et les repoussent en tirant en continue des gaz lacrymogènes. Un déchaînement de brutalité totalement disproportionnée et sans retenue pousse le cortège à se disperser en plusieurs petits groupes en ville. Quant à ell.eux, les identitaires et réactionnaires se pavanent, escorté.e.s par leurs plus fidèles allié.e.s casqué.e.s.

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Après une après-midi à jouer au chat et à la souris avec les flics, le cortège de contre-manifestant.e.s parvient à rejoindre la manifestation place de la Libération. Mais encore une fois, la présence conjointe de CRS et de baqueux nous dissuade de toute action.
Le déroulement de cette journée est à l’image de ce que nous avons pu observer dans les autres villes où se sont tenus ces rassemblements. A Lille, le service d’ordre de LMPT était composé de militant.e.s identitaires identifié.e.s comme proches du bar nazi « La Citadelle » où s’est établi Génération Identitaire. Même schéma à Lyon ou encore à Toulouse.
Mais pourquoi s’en étonner, lorsqu’un violeur faisant office de ministre de l’intérieur soutient un mouvement de catholiques intégristes intolérant.e.s ?

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Quelles leçons et quelles perspectives pouvons-nous tirer de cette journée ?

⦁ Malgré une journée de mobilisation qui sonne comme un échec pour certain.e.s, nous pouvons néanmoins nous satisfaire d’avoir co-organisé la riposte avec les différents collectifs dijonnais (Le Collectif Collages Féministes, GangReine, Les Rainettes et Le Collectif 25 Novembre), ce qui est encourageant pour les luttes à venir.
⦁ En dépit d’une réelle motivation pour faire barrage aux fascistes ce samedi, le dispositif policier et la répression qui l’a accompagné nous incitent à revoir nos stratégies d’action antifasciste.
⦁ Cette journée a été pour nous tous.tes l’occasion de faire face aux idées les plus réactionnaires et anti-progressistes tout en exaltant notre fierté d’être pro-féministes, LGBTIQA+ et libres et égalitaires.

Nous continuerons à défendre nos corps, nos droits et nos familles et nous lutterons sans cesse contre l’intolérance et l’extrême-droite !

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Crédits photos : Blickdelpueblo



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