Voilà bientôt un an que nous nous retrouvons dans une situation de crise sanitaire sans précédent. Nos gouvernant.e.s dérivent vers des politiques ultras sécuritaires, où la culture a été caractérisée de « non essentielle » et où de nombreuses personnes sont touchées par l’anxiété, la dépression et d’autres pathologies à cause du manque de vie sociale et culturelle.
Voilà bientôt deux ans que l’affaire Steve est étouffée, que la vérité concernant l’intervention policière sous la tutelle de Philippe Astruc n’a toujours pas été révélée. Ce même Philippe Astruc mène aujourd’hui un combat juridique contre ceux que l’on peut nommer "les résistant.es du nouvel an" : 9 personnes se retrouvent inculpé.es et 30 individu.es se retrouvent privé.es de leur matériel, n’ayant par ailleurs pas servi à̀ la fête de Lieuron.
Cette free du nouvel an n’est qu’un exemple symbolique de la répression à l’encontre de notre mouvement.
Le 13 février dernier, de nouveau, une quinzaine de manifestations de soutien à la Maskarade furent interdites suite à un déluge d’arrêtés préfectoraux partout en France.
À Paris, une véritable démonstration de force et l’envie de décourager les manifestant.e.s a eu lieu, après un arrêté préfectoral liberticide limitant le niveau sonore à 81 décibels (pour comparaison, un cri humain correspond à un volume sonore de 95 décibels).
Le rassemblement a ensuite très vite été encerclé et les manifestant.es découragé.e.s d’approcher : CRS et BRAV ont parcouru la foule pour verbaliser les personnes qui se trouvaient à moins d’un mètre de leurs ami.e.s, allant jusqu’à extraire des dizaines de personnes à la fois : des couples ont même été séparés parce qu’ils s’embrassaient ! Les forces de l’ordre ont ainsi systématiquement interrompu les discours sur scène. La place de la Nation était encerclée par un dispositif effarant et les pressions policières ont empêché cette manifestation de se tenir comme elle le devait.
Chaque événements et manifestations de contestation et d’insoumission face aux politiques répressives subissent le même sort : muselage, interdiction, sanctions.
Nous refusons de laisser la culture et ses acteur.rice.s s’enfoncer davantage. La gestion de cette crise sanitaire s’avère de plus en plus incompétente et aggrave une situation économique déjà profondément fragilisée pour le monde culturel. Ne laissons pas toutes les forces créatives de notre génération disparaître sans réagir !
Comme l’a si bien écrit Camus, « Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude. » Plus que jamais, le monde de la culture doit s’unir et mettre toute sa créativité au service des libertés. Nous faisons appel à tou.te.s les artistes, intermittent.e.s, product.eur.rice.s culturels et promoteur.ices, organisateur.ices de soirée, compagnies de danse, de cirque, de théâtre, de cinéma à nous rejoindre le 6 mars.
Comme le 6 février dernier, nous défilerons au rythme des basses et des prises de paroles dans les rues de Dijon. Un char totalement organisé en non mixité sera présent à l’occasion de la journée internationale des luttes féministes qui a lieu chaque année le 8 mars. Nous partageons les mêmes valeurs, nous fréquentons les mêmes lieux alors marchons ensemble pour défendre nos droits, nos valeurs et nos idées...
Le gouvernement a fait le choix d’imposer sa politique sécuritaire par la coercition. Nous répondrons avec nos basses et nos caissons et feront trembler les murs de Dijon ce samedi 6 mars à 14h45 place de la République, pour une nouvelle fois revendiquer :
- la fin des poursuites contre les participant.es à la Maskarade et la restitution des saisies de matériel
- que soient désignés publiquement les responsables de la mort de Steve
- le droit à une vie sociale et culturelle
- le retrait de la proposition loi sécurité globale et du nouveau schéma national du maintien de l’ordre
- la fin des politiques sécuritaires
et décréter l’état d’urgence culturel !
Alors pense à prendre ton plus beau masque et ta plus belle pancarte : on se retrouve là bas !!!
Le Comité de soutien à la Maskarade Bourgogne Franche Comté
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