« Nous serons plus de 100 000 sans-papiers à Paris » - Interviews en marchant



6 marcheuses et marcheurs racontent ce qui les a déterminé à se mettre en marche.

Voici 6 courtes interviews qui ont été réalisées avec des marcheuses et des marcheurs, au cours de l’étape du 8 octobre entre Nuits et Dijon.
Mise à part l’interview d’Hassan, réalisée au calme dans l’Espace Autogéré des Tanneries, la qualité des enregistrements était trop mauvaise pour les diffuser.


Qu’on soit enfin des êtres humains


J’ai invité le président Macron, pour qu’il passe une nuit avec nous

Tu veux qu’il vienne faire la marche ?

Nan, qu’il passe seulement une nuit avec nous, sous la tente. Un jour quand il pleut, quand il y a du vent, quand il fait froid. Juste une nuit. On a pas à manger. Parce que si on travaille pas, on mange pas. Et même si on mange, aux restos du coeur, à la croix rouge, à la soupe populaire, ils nous donnent de la merde, et même des choses périmées. Des choses non valides. C’est pour ça qu’on doit travailler. Nous on a des enfants scolarisés, mais ils n’ont pas le droit de voyager. On a pas de logement.

(Des marcheuses et des marcheurs se mettent à courir)

Y’a des gens qui courent dans la manif, ils ont la forme !

Et oui. On va continuer jusqu’au bout.

Et là vous allez à Paris, et à Paris vous allez essayer d’aller voir Macron ?

Oui, j’espère qu’on va aller jusqu’à lui. Espérons que les portes soient ouvertes, qu’il parle avec nous, qu’il sente ce qu’on a à l’intérieur de nous, qu’on soit enfin des êtres humains. Même les animaux ils mangent, ils dorment dans des coins, ils dorment pas dans la rue.

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Il faudra vraiment aller jusqu’au bout pour avoir sa liberté

Vous venez de Marseille ?

Oui, je viens de Marseille, on a démarré la manif le 19 septembre, à 10h30. On a fait une manifestation devant la préfecture et de là on a longé toutes les ruelles de Marseille, où bien sur il y a la majorité des sans-papiers, et après on a pris la route vers Aix.

Pourquoi vous marchez ?

Cette marche qu’on appelle la marche des sans-papiers, moi je préfère l’appeler la marche de la dignité. Pourquoi, parce que les marcheurs et marcheuses que vous voyez représentent toute la population sur le territoire français qui n’ont pas de papiers. Et plutôt que des sans-papiers je dirai des demandeurs de papiers. Et donc ils vivent dans la précarité, ils sont vulnérables, par contre - comme certains pensent qu’ils sont dangereux - ils sont pas dangereux, ils sont en danger plutôt. Donc après avoir fait la première manif le 30 mai, la deuxième manif le 20 juin, il n’y a pas eu de réponse du président ou de l’État français, et donc on a tous décidé de faire cette marche pour converger à l’Élysée pour taper à la porte présidentielle et demander trois revendications : la régularisation de tous les sans-papiers sans exception, la fermeture des Centres de Rétention Administrative et l’accès à un logement pour toutes et tous.

Et vous pensez que ça va marcher ?

Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir ! Donc nous on fait ce qu’il faut faire, et qui ne tente rien n’a rien. Donc il faudra vraiment aller jusqu’au bout pour avoir sa liberté, donc c’est une lutte comme toutes les luttes, de droit et d’égalité.

Est-ce que ça s’est bien passé jusque là ?

Alors jusque là, depuis Marseille jusqu’à Beaune, et là on converge vers Dijon, l’accueil était très chaleureux. Et je le dis tout le temps, chaque fois que je fais un discours, je tiens à remercier les soutiens solidaires et en même temps la population française, et là je dirai que l’humanité en France existe toujours. Parce qu’on a eu quand même un accueil très chaleureux, même s’il était minime dans certains villages, ça n’empêche qu’il existe toujours. Et notre marche... tu vois, là on est pas contents parce qu’on est dans les champs, les collines, et oui c’est de la belle nature mais c’est pas le but de la marche, le but c’est qu’elle soit visible, c’est de voir des gens. Que les gens sachent pourquoi on marche. C’est ça le but de la marche, sinon on aurait pu être en train ou en voiture.

Vous voulez raconter ce qui vient de se passer au croisement ?

Oui, donc c’est pas première fois, c’est déjà arrivé à la sortie d’Avignon, on nous a imposé de faire un autre chemin que celui qui était déjà programmé. Donc on s’est retrouvé dans une forêt à marcher, entre les oiseaux. Les marcheurs et marcheuses se sont mises à crier, j’ai dit « Vous criez pour qui, pour les oiseaux ? Arrêtez vous vous fatiguez ». Donc à chaque fois qu’on est dans une ville, ou un endroit où je pense que la population est un peu sceptique quant à la marche, on nous fait changer l’organisation. Et là pareil, c’est la gendarmerie qui nous impose un certain chemin, et on est escorté·es par la gendarmerie, je vois pas l’utilité... Pour nous dire que c’est pour notre sécurité, alors qu’on a été en sécurité depuis Marseille. Ce que je vois c’est que je me fatigue en marchant plutôt qu’en criant « régularisation pour tous les sans-papier ».

J’ai l’impression qu’en France ça fait très longtemps qu’il y a pas eu de mouvement massif comme celui-ci pour demander la régularisation pour tout le monde. Et là j’ai l’impression qu’il y a une stratégie qui est en train de se mettre en place qui est capitale.

Oui... Bon comme je l’ai dit tout à l’heure, tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir. Mais ce que j’ai constaté, comme tu le dis, c’est que cette fois-ci cette marche elle a réuni beaucoup d’associations, la CIMADE, GISTI, LDH, tout ceux-là ils ont tout le temps quand même demandé à ce que les politiques migratoires changent un peu. Parce qu’elles ne font que durcir. Et nous on en a marre de la loi 10 ans, on en a marre de la loi 5 ans, on voudrait autre chose. Parce qu’en fait c’est pas une loi, c’est une circulaire et tant que c’est une circulaire elle est bafouée par les préfètes et les préfets. Donc la solidarité de toutes les associations et syndicats qui demandent la régularisation, on attend et on espère. Parce que cette population a vécu la situation sanitaire, elle l’a vécu avant, pendant et après le confinement. Avec tout ce qui se passe, est-ce qu’on doit penser à ces personnes-là ou pas ?

Ton nom c’est quoi ?

Mon nom c’est Nadine du CSP13 Collectif des Sans-Papiers Marseille.

Merci beaucoup !

Merci à toi aussi et bon courage, pour l’humanité et les droits de l’humain !

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On a aucun droit

D’où venez-vous ?

De la France, de Montpellier.

Pourquoi marchez-vous ?

Parce qu’on a aucun droit dans ce pays. Donc on a demandé trois choses au président Macron : papiers pour tout le monde, fermeture des CRA et logement pour tout le monde. Donc c’est l’objectif et on marche jusqu’à l’Élysée.

Vous pensez que ça va marcher ?

On espère. Parce qu’on peut pas dire oui il va nous répondre aujourd’hui ou demain et nous donne l’autorisation de travailler. Mais on espère parce qu’on le fait pour ça.

Et est-ce que le voyage s’est bien passé jusque là ?

Oui le voyage s’est bien passé. Imagine, on a marché de Montpellier jusque là. On va aller à Dijon aujourd’hui dans 20 kilomètres, donc ça nous donne du courage de continuer. Si à Dijon on est bien accueilli, c’est ça qui va nous donner le courage de continuer.

Vous êtes parti·es à combien et vous êtes combien maintenant ?

On peut pas dire parce que chaque jour il y a des gens qui arrivent et d’autres qui repartent. En ce moment on est 92. Il y a des gens qui se sont encore ajoutés hier, ce matin, donc ça se rajoute toujours. Plutôt ça ne diminue pas, ça grandit.

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Avec cette marche, nous allons forcer l’admiration des français·es

D’où venez-vous ?

Moi je viens de Marseille, je suis membre fondateur du collectif CSP de Marseille. On m’appelle Franky.

Pourquoi faites-vous cette marche ?

Merci pour la question. Cette marche nous la faisons parce que suite à nos deux précédentes manif, nous n’avons pas eu de suite. Nous avons manifesté le 30 mai dernier, dans toutes les grandes villes de la France et il n’y a pas eu de retour du gouvernement français. Ensuite le 20 juin, moins d’un mois après, nous avons encore marché, mais malgré ça nous n’avons pas eu de réponse. Alors nous nous sommes dit : "Avec cette forme de manif, nous allons forcer l’admiration des françaises et des français, nous allons parcourir tous les hameaux, les villages, les grandes villes, et comme ça les français et les françaises n’auront d’autres choix que de nous voir, de voir nos peines. Parce que vous imaginez que ce n’est pas facile pour un être humain de parcourir autant de kilomètres par jour. Nous sommes en moyenne de marche depuis le 19 septembre dernier à 30-35 kilomètres par jour, vous imaginez c’est monstrueux. Voilà, donc voilà les raisons pour lesquelles nous avons décidé de marcher. Et dans nos revendications nous demandons trois choses : la régularisation inconditionnelle de tous les sans-papiers, la fermeture des CRA et enfin le logement décent pour toutes et tous.

Est-ce que vous pensez que ça va marcher ?

Oh, nous pensons... Pour toutes les manifs, nous n’avons jamais de certitudes que ça va marcher, mais plutôt nous sommes très optimistes. Nous ne sommes pas pessimistes, nous sommes optimistes parce que partout où nous sommes passé·es dans les villes et les hameaux, nous avons même traversé des endroits du RN et à notre grande surprise c’est des mains levées, des applaudissements, les gens sortent sur le balcon, ils nous acclament, ils veulent savoir pourquoi on est dans la rue, et quand on leur tend nos tracts ils disent qu’ils partagent le même avis que nous. Donc face à tout ça on est optimiste.

Est-ce que vous en avez marre de marcher, est-ce que vous êtes fatigué·es ?

Oui il faut l’avouer, on est fatigués. On a pas cette habitude, mais l’accueil que nous recevons dans les villages, l’hospitalité fait que nous oublions notre peine de la journée. On mange bien, nous sommes allés dans des villes où beaucoup de gens étaient là pour nous soutenir et nous accompagner. Quand tu as de telles personnes autour de toi, tu ne peux qu’oublier ta peine. Alors chaque jour c’est la motivation, le courage et la détermination qui sont là. Rien ne nous entrave aujourd’hui, même s’il neige nous serons dans la neige. Toute la journée il y a eu la pluie et ça n’entrave pas nos ardeurs. Au contraire, ce n’est pas la facilité, il faut batailler dur pour gagner ce qu’on revendique dans la vie.

Il reste 10 jours de marche...

Non il reste 9 jours !

9 jours, et vous pensez que vous arriverez à combien ?

Je pense que nous serons plus de 100 000 à Paris à l’arrivée, je vous le jure j’en suis sûr. Nous serons plus de 100 000 sans-papiers dans la rue !

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On a réécrit l’histoire

Je m’appelle Najer, je représente le collectif Sans-Papier de Lyon. Notre collectif a été créé depuis mai, depuis la manif, après le confinement, du 30 mai. Avec les autres collectifs, on a surtout travaillé sur facebook et avec des réunions visio, pour organiser la manif du 20 juin, à l’hôtel de ville à Lyon. Et après, on a aussi fait un rassemblement le 11 juillet pour présenter notre marche, qui est partie de Lyon le 1er octobre. On a rejoint les marcheurs qui venaient de Marseille à Vénissieux, à la même place que la marche de 1983. Et on a invité deux hommes algériens, Farid et Jamal, qui ont participé à cette marche et qui ont pris la parole. Et on a rejoint aussi les marcheurs de Grenoble. Avec tous les sans-papiers de Lyon, de Marseille, de Grenoble, de Paris, on a commencé notre manif à Bellecour jusqu’à la préfecture de Lyon. On est resté là-bas 4 jours. Normalement on devait quitter Lyon dimanche, mais comme dans toutes les marches il y a des soucis, on est parti finalement le lundi matin, jusqu’à Belleville en train et on a marché 30 kilomètres jusqu’à Mâcon, et après on a repris la marche jusqu’à Chalon. Maintenant on se dirige vers Dijon. Et je voudrais saluer mes ami·es du collectif de Lyon, et aussi les soutiens solidaires, les syndicats. On a beaucoup de soutien. Et je fais l’appel pour tous les sans-papiers de France de venir à la grande manifestation à Paris le 17 octobre.

Vous aviez déjà un collectif avant mai ?

En mai, c’était le début de notre collectif à Lyon. Il a été commencé par ceux que tu vois ici, nous les sans-papiers avec la crise du covid nous sommes les plus exposé·es. Nous sommes ceux qui avons travaillé pendant la crise, dans les supermarchés par exemple, parce que c’est difficile pour nous, on ne peut pas rester à la maison même pendant le confinement parce qu’on n’a pas d’autres solutions, on n’a pas de remboursement comme les autres citoyens. C’est pour ça qu’on demande nos droits, comme on a fait nos devoirs, on demande nos droits : régularisation de nos situations, toits pour tous... Et aussi nous avons tous des compétences, tous les sans-papiers ont des niveaux d’études, moi par exemple je suis professeur de langue russe, et j’ai des amis ingénieur, prof, médecins, etc. Nous ne sommes pas dangereux mais nous sommes en danger.

Et toi tu avais déjà entendu parlé de la marche de 83 ?

Oui, et même de celle de 61. On a fait un grand travail à Lyon, les soutiens et les collectifs, on a contacté beaucoup d’associations, on a envoyé des mails à toutes les mairies, et je remercie toutes les mairies de Lyon parce qu’on a fait des réunions avec eux. Même le jour où les marcheurs de Marseille sont arrivés, moi j’étais avec eux à la mairie de Villeurbanne pour faire une réunion. Et on a fait beaucoup de travail. Les gens ne savent pas notre travail, mais nous travaillons beaucoup pour le 17, pour obtenir notre objectif.

Et au début de la marche à Lyon il y avait deux personnes qui étaient à celle de 83 ?

Oui, ils nous ont rejoints et ont fait une prise de parole, pour encourager les marcheurs. Ils nous ont dit qu’il fallait qu’on lâche rien parce qu’ils avaient eu leurs papiers en 83. La marche partait de Marseille, mais ils ont rejoint les marcheurs de Marseille à ce point, à Venissieux, et on a fait la même chose, on a réécrit l’histoire.

Et tu peux me redire ton nom ?

Najer, de la Tunisie. Je suis ici, c’est pas un hasard, c’est un choix, c’est pour l’avenir de mes enfants. Par exemple moi j’ai été 11 ans au chômage, j’ai eu mon diplôme mais il n’y a pas de travail. On rêve d’une vie plus apaisée, la terre c’est pour tout le monde.

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Nous serons 4 ou 5 dijonnais à rejoindre la marche

Interview Hassan
Marche des sans-papiers
8 octobre 2020 - Espace autogéré des Tanneries

Je m’appelle Hassan Abakar, j’habite à Dijon depuis environ 4 ans. Je suis un demandeur d’asile, sans papiers pour l’instant. J’habite avec plusieurs personnes qui sont dans la même situation que moi, demandeur d’asile sans papier. Comme presque tous les demandeurs d’asile, on a toujours pas de logement. J’habitais avec des amis dans un squat, jusqu’en septembre dernier. On a été expulsé le 15 septembre 2020. Pour l’instant on est installé au Centre d’Accueil et d’Orientation en attendant de trouver une meilleure solution. J’ai appris qu’il y avait cette marche pour les sans-papiers, qui vient de Marseille et qu’on a accueilli aujourd’hui à Dijon, précisément aux Tanneries. Je pense que parmi nous, il y en aura aussi qui partiront pour les soutenir et faire le trajet jusqu’à Paris.

Vous êtes combien à partir ?

Eux je crois qu’ils sont déjà 80 environ. D’ici, nous, il est prévu que 4 ou 5 personnes partent. Peut-être qu’entre temps il y aura aussi d’autres gens qui viendront.

Toi tu vas marcher jusqu’à Paris ?

Oui, j’ai prévu de marcher jusqu’à Paris.

Et tu as déjà participé à de grosses manifestations pour la régularisation des sans-papiers ?

Oui, j’ai participé à plusieurs manif, mais pas exactement pour la régularisation. Et une fois pour la régularisation.

Et là, la suite de ton logement, ça va se passer comment ? La mairie elle a dit quelque chose ?

Pour l’instant non. Elle nous a mis au CAO. Au début elle nous disait qu’on resterait 15 jours, là ça fait plus de 20 jours et elle nous a dit de partir. Cet endroit c’est pas vraiment habitable pour toujours. Pour l’instant on ne sait vraiment pas trop ce qui va se passer...

Est-ce que tu veux dire autre chose ?

Par rapport à la situation des demandeurs d’asile, c’est un peu une longue histoire. C’est un peu galère, vraiment galère. Pas que à Dijon mais dans toute la France. Il y a des demandeurs d’asile qui n’ont toujours pas de logement, de papiers, qui sont toujours à la rue, et demandent la régularisation, et malheureusement c’est toujours non. Et donc j’espère pour tous ceux qui le souhaitent d’être régularisés, j’espère et je leur souhaite.

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    Documents joints

  • Interview Hassan (MP3 – 3.4 Mo)

    Marche des sans-papiers
    8 octobre 2020 - Espace autogéré des Tanneries

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