Marche des Solidarités - Récit de l’étape Nuits - Dijon



De Nuits St Georges à Dijon, à toute allure et dans la bonne ambiance - récit d’une étape sous escorte policière, des percus qui résonnent au milieu des vignes, des marcheur.euses sans papiers qui croisent des voitures luxueuses et une préfecture qui reste silencieuse.

Il reste 9 jours avant la capitale, Paris, l’Elysée, l’objectif final !

“On veut une réponse Monsieur Macron”.

Après deux grosses mobilisations restées sans réponse au printemps 2020, une coodination d’organisations de sans-papiers a décidé de parcourir le territoire français et d’aller chercher réponse à leurs revendications au plus haut lieu du pouvoir, l’Elysée.

  • Régularisation des sans papiers
  • Fermeture des CRA
  • Logement pour toutes et tous

Parti.es de Marseille le 17 octobre, la marche du Sud a parcouru déjà de nombreuses étapes avant d’arriver à Nuits-Saint Georges ce midi, en train depuis Beaune. Illes y avaient dormi en tente, en camping sommaire la nuit dernière.

Après un déjeuner, la petite centaine de marcheur.euses s’élance direction Dijon. Sur le premier kilomètre, ils sont rejoints par une dizaine de camarades sans-pap dijonnais.

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Les premiers entraînent le groupe dans un élan que tout le monde n’arrive pas à suivre. Le rythme soutenu oblige à des pauses récurrentes pour attendre ceux et celles qui marchent moins vite mais qui ont rarement droit à leur halte car à peine arrivé.es, la tête de file repart, et l’on progresse ainsi “en accordéon”.

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Parfois, c’est la voiture de tête de gendarmerie qui semble donner le rythme. Les premiers collent le véhicule en chantant. Ils semblent même le pousser Les marcheur.euses nous apprennent, quelque peu exaspéré.e.s, que c’est la première fois que les forces de l’ordre les accompagnent ainsi sur le trajet.

“Comme si on avait besoin d’eux, on n’a pas eu besoin d’escorte depuis Marseille, ça se passe très bien, mais là on sait pas ce qui leur prend !”

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On traverse les vignes et les communes riches de grands domaines viticoles. Peu de passant.es pour assiter à la joyeuse marche. A un carrefour, un conflit éclate avec la gendarmerie.

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Quelques marcheurs veulent emprunter la nationale pour être plus visibles. “On en a marre de chanter et crier des slogans pour les oiseaux et les raisins !”. Il est vrai qu’une belle énergie se déploie et rares sont les moments où ne résonnent les slogans

“So ! So ! Solidarités avec les sans papiers” “Egaux ! Egales ! Personne n’est illégal !”

. Les négociations n’aboutissent pas. La troupe repart sur la petite départementale bordée de pieds de vigne qui commencent à rougir avec l’automne. Nous croisons de rares véhicules, riches auto aux propriétaires encravatés et peu souriants.

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Une pause goûter est la bienvenue et donne le ton pour la deuxième partie de la rando. Les enceintes sont de sortie et commencent à faire danser les moins fatigué.es. Après une bonne assiette de riz, c’est en dansant et presque en courant que le groupe s’élance pour parcourir la dernière dizaine de kilomètres. Les chants et les slogans ne s’arrêteront pas avant l’arrivée. L’approche de l’agglomération dijonnaise fait resserrer les rangs de la troupe. Les djembés et autres percussions donnent le rythme. On court presque. “En bande organisée, on marche jusqu’à l’Elysée” #Jul

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Quelques soutiens nous rejoignent au fil des derniers kilomètres. Autant de sourires qui font encore accélérer et redoublent l’enthousiasme des sans pap.

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Des saluts au balcon et des gestes d’amitié se répandent lorsque nous traversons Chenôve. La gendarmerie donne le relai à la police nationale, qui fait alors la circulation en moto ou à vélo.

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Deux dernières étapes, le centre commercial Kennedy et la place du 1er mai, et nous retrouvons les collectifs de soutien dijonnais qui viennent grossir les rangs. Nous sommes plus de 200 à parcourir le centre-ville pour enfin s’arrêter devant la porte close de la préfecture, gardée par quelques policiers sévères.

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De nombreuses prises de parole témoignent de la colère des marcheur.euses et rappellent les trois principales revendications de la marche : régularisation inconditionnelle de tou.es les sans-papiers, fermeture des centres de rétention administrative et un logement digne pour tou.tes !

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La nuit tombe alors que nous rejoignons le tram pour une belle opération de transports gratuits jusqu’aux Tanneries où un copieux dîner nous attend. SolMiRé, l’asso de soutien aux migrant.es de Besançon est aux commandes.

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Après le repas, c’est le bal des matelas qui s’installent pour la nuit, quelques machines à laver sont lancées. Quelques heures de repos et de répis avant un départ matinal en bus pour Avallon et une étape entre Avallon et Vézelay.

Rendez-vous le 17 octobre à Paris !



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