Depuis quelques temps déjà nous faisons le constat de la dépolitisation constante du mois et de la marche des fiertés. En effet, les Pride sont souvent vidées de leur sens par le seul but de la fête, des chars et des paillettes, le tout sponsorisé par des organisations ou entreprises non politiques qui surfent sur le mois de juin pour se refaire une image. Se refaire une image, les capitalistes savent le faire : ils parent leur logo d’un arc-en-ciel et déclinent leurs produits aux couleurs queer, dans le but de vendre - dans une démarche capitaliste - encore plus d’objets inutiles, pillant davantage les ressources, exploitant davantage de personnes précaires, sans jamais lever le petit doigt pour faire bouger les droits des personnes LGBTQIA+ en général et ceux de leur employé.e.s concerné.e.s.
Les multimillionaires dont la fortune pourrait faire avancer les choses tirent des avantages du mois des fiertés pour faire du profit. Pas étonnant pour des personnes assoiffés de pouvoir et d’exploitation de choisir le pinkwashing !
Nous voulons une Pride politique car son histoire débute dans la nuit du 27 au 28 juin 1969, dans un climat politique homophobe et transphobe lorsqu’un groupe de personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres se rebellent contre la police venue faire une descente au Stonewall Inn, un bar queer de New York situé dans Christopher Street. Mais cette fois, les usager.e.s de ce bar se révoltent et luttent contre la police pendant plusieurs jours. Les émeutes de Stonewall sont depuis considérées comme une étape majeure dans la lutte pour l’obtention de droits pour les personnes LGBTQIA+. Un an plus tard, ces émeutes sont commémorées, donnant naissance à la marche des fiertés. Marsha P. Johnson, femme transgenre, racisée, travailleuse du sexe et activiste pour les droits des personnes séropositives, ayant participé aux émeutes de Stonewall est d’ailleurs un symbole de cette lutte dont la représentation est trop souvent faite à travers des personnes blanches.
C’est donc contre l’appropriation capitaliste des luttes queer dans une démarche radicale et intersectionnelle et pour une repolitisation des luttes queer que nous appelons à marcher le samedi 24 juin, départ à 14h place de la Libération. La manifestation n’est pas déclarée parce que nous n’avons pas besoin de l’accord de l’État pour exister et revendiquer nos identités. Pour rappel, une manifestation non déclarée n’est pas pour autant interdite !
Nous organisons également un moment « Pimpe ta Pride » pour créer des pancartes, des chants, des slogans, etc. le lundi 12 juin à 18h (lieu à demander par message au Collectif 25 Novembre sur instagram ou facebook).
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