Communiqué de Aides
Nous ne pouvons tolérer ce climat délétère et dangereux tant pour les militants-es de AIDES que pour les populations que nous accompagnons. Nous dénonçons un manque d’investissement des institutions dont les manquements facilitent, sinon favorisent, ces actes intolérables. La sécurité immédiate mais aussi la dignité, l’accès aux droits et aux soins des personnes sont aujourd’hui entravée. Il est temps d’agir.
Samedi soir, après une journée militante à la Marche des fiertés de Dijon organisée par AIDES, un couple rentre à leur domicile Dijonnais avec quelques ami.e.s pour passer une soirée festive. Celle-ci sera troublée vers 22h30 lorsqu’un groupe d’individus, depuis la rue, va se mettre à jeter des projectiles au balcon de ce jeune couple, proférer des insultes et des menaces de mort. La raison ? Un rainbow flag (drapeau arc-en-ciel, symbole LGBT) accroché au balcon du couple !
Après trois appels au 17, quatre agents-es des forces de l’ordre arrivent sur le lieu du délit, mais la Police Nationale indique ne rien pouvoir faire car il n’y a ni dégradation matérielle, ni blessure. L’une des victimes explique que l’un-e des policiers—ières venu constater les dégâts sur le balcon a simplement indiqué que « pour ne pas subir ce type de réaction, vous devez enlever votre drapeau et vous cacher un peu plus ». Une culpabilisation intolérable, qui se poursuit avec une incitation à ne pas porter plainte, sous prétexte que les dégâts ne sont pas suffisants. C’est seulement suite à l’insistance des victimes que les policiers leur proposeront finalement de déposer une plainte.
Trois jours plus tard, ce mardi, le local de AIDES à Toulon est retrouvé couvert de croix gammées et de l’inscription « OUT » (« dehors). Si le lien avec la marche des fiertés organisée dimanche dans la ville varoise n’est pas avéré à ce jour, nous ne pouvons tolérer cet acte de vandalisme insultant qui se veut être une tentative d’intimidation à l’encontre de nos militants-es et des publics accueillis. Une plainte a été déposée par l’association.
Ces situations sont d’insupportables exemples de la LGBTphobie encore bien trop présente dans l’ensemble de la société, facilité par des institutions et le manque d’engagement politique contre sur ces enjeux. Nous ne pouvons tolérer que le manque d’implication de l’Etat conduise à des mises en danger des personnes sur plusieurs niveaux : l’appréciation erronée d’une situation par la police qui ne protège pas les victimes ; le renforcement d’un climat de défiance des personnes LGBT vis-à-vis des institutions qui les éloignent des droits et des soins, des intimidations qui éloignent ces publics déjà marginalisés de structures associatives attaquées, et, de fait, une exposition encore accrue aux épidémies de VIH et des hépatites virales.
Stop aux insuffisances de l’Etat sur les LGBTIphobies, la peur doit changer de camp !
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