Brèves



Brèves lapidaires.

Incivilités électorales

À l’occasion du dépouillement des municipales à Montigny-sur-aube (Nord Côte d’Or) : insulte, évacuation de la mairie et voitures dégradées sur le parking.
Les premiers concernés parlent des « problèmes d’hommes » et non de « problèmes d’idées ». C’est vrai que cela fait longtemps en France que les passions politiques ne s’expriment plus autour des élections.
Toutefois, selon une internaute sur le site du BP, les mêmes événements auraient eu lieux à Massigny.

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Incivilités agricoles

150 à 200 éleveurs se sont heurtés à 50 policiers et 70 gendarmes mobiles dans les rues de Dijon : boucliers de flics tagués, un agent des forces de l’ordre blessé et un agriculteur arrêté pour le bris de vitre d’une habitation. Les éleveurs réclamaient la fin de la fermeture du marché italien aux bovins locaux, suite à une crise sanitaire.

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Incivilités agricoles, acte II

Une centaine d’agriculteurs, protestant contre la hausse du prix de l’essence (cf. article dans ce numero), ont tenté de forcer le barrage de CRS leur interdisant l’accès à la préfecture. Ils projettent lisier, œufs, cannettes sur les forces de l’ordre, et défoncent leur grille avec une benne. Les flics chargent, gazent, et matraquent.
À noter, comme dommage collatéral, qu’une des deux citernes des agriculteurs en colère a couvert de lisier la façade d’une boulangerie du quartier, rendant invendables les pâtisseries en présentoir.

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Incivilités civiques

Lors d’une séance d’éducation civique dans un lycée de Chalon, un professeur donnant cours dans une salle attenante et séparée par une mince cloison, manifestement en désaccord avec ce qu’il entend dans la pièce voisine, fait une remarque désobligeante à l’intention de l’enseignante. Celle-ci abandonne alors l’édification morale des élèves pour aller s’expliquer avec son collègue voisin. Après des échanges verbaux animés, l’explication tourne au pugilat.

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Incivilités aggravées

Un policier municipal, vaquant tranquillement à ses occupations dans le centre commercial des Champs-Plaisants à Sens, a été pris à partie, puis frappé, par trois individus. Le policier, souffrant des coups qui lui ont été portés, a eu une incapacité de travail de six jours.

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Incivilités aggravées, mais pire

Il aura fallu sept policiers creusotins pour maîtriser un conducteur qui refusait un contrôle de papier et son camarade. Trois condés sont blessés, dont un transféré direct à l’hôpital. Et ça ne s’arrête pas là, puisque lors du procès, une soixantaine de personne sont venues soutenir le prévenu, et ont vivement réagi à l’annonce du verdict (15 mois dont 7 ferme) : évacuation de la salle, dégradations et vitre brisée.

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Incivilités retraitées

Un agent de la municipalité d’Auxerre à la retraite dépouillait les horodateurs de la ville. Arrêté en flagrant délit par la police, la mairie lui réclame une somme de 15 000 €, tout de même.

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Incivilités pré-adolescentes

Une jeune Côte-d’orienne âgée de 13 ans et demi se présente devant une commerçante chenevellière, cagoulée et armée d’un couteau. Elle n’exige, ni plus ni moins, que le contenu de la caisse. Munie de son butin, qui s’élève à près de 150 euros, elle s’enfuit et rejoint le domicile de ses parents.

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Incivilités à roulettes

Alors que le propriétaire de la boutique d’artisanat « Le Bois d’Amourette », rue Vauban, se trouvait dans son local, un individu en rollers s’est emparé d’une sculpture en bronze qui se trouvait en vitrine, avant de prendre la fuite. Le commerçant a bien tenté de le rattraper mais l’homme a pris la poudre d’escampette en empruntant la rue du Palais, et en dépit des « Au voleur ! » lancés à l’adresse de quelques passants, et qui sont restés lettre morte...

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Incivilités universitaires

Trois jeunes hommes ont été interpellé par la police, alors qu’ils arrachaient des plaques d’immatriculations de véhicules en stationnement, sur les parkings Mansart et Montmuzard, dans le quartier des facultés.
Les trois individus, passablement éméchés, ont vandalisé pas moins de 33 véhicules. Les policiers ont retrouvé sur eux un total de 19 plaques minéralogiques.

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Incivilités à roulettes (bis)

Un dimanche matin, 3 jeunes sont arrêtés après avoir arraché des Velodi de leur bases. Plus tard dans la journée, un mineur est contrôlé sur un velodi volé, puis un autre 3 heures plus tard. Le lendemain, 2 personnes sont interpellées en train de dérober des vélos à l’aide d’un coupe-boulon.

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Incivilités citadines

Un incendie s’est déclaré à bord d’une Audi, un peu après minuit, rue Claude-Ramey à Dijon (quartier des Halles). Le feu était éteint à l’arrivée des pompiers. Le véhicule a été endommagé.

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Incivilités pénitencières

Un détenu de la maison d’arrêt de Dijon, placé au quartier d’isolement, s’est rué sur ses geôliers qui venait d’ouvrir la porte de sa cellule. Crachats, insultes, coups, morsures, menaces, les gardiens en étaient encore tout chamboulés lors du procès. 4 mois ferme.
Un autre détenu, transféré à l’hôpital suite à un incendie dans sa cellule, s’en est pris physiquement à deux matons dans l’ambulance, blessant l’un à la cheville et fracturant la main du second.
Une dizaine de jour plus tard, des détenues se révoltent et brûlent leur matelas, notamment (voir article dans ce numéro).

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Incivilités chères payées.

Vol à l’étalage ; oeufs de lympe ; 23,90 € ; multirécidiviste ; peines planchers ; 3 mois ferme.

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Incivilités labelisées

Samedi, dimanche, lundi, jour ou nuit, voitures ou cabanes de chantiers, ça continue de crâmer aux Grésilles...

Ligne électrifiée

Ne pas payer son billet TGV, c’est s’exposer à une forte amende, et même à de la taule en cas de multi-récidive. C’est aussi risquer de tester les nouvelles armes à létalité réduite en dotation à la gendarmerie de Montbard, comme un fraudeur sur le Paris-Dijon en a fait la douloureuse expérience, réceptionné à coup de TASER par les pandores à la sortie du train.

Des grèves

Les ambulanciers de l’entreprise Thomas à Longvic, pour réclamer l’abrogation d’un accord dégradant leurs conditions de travail, ont mis en place un piquet permanent devant leur boîte pendant trois semaines.
Chez Parvex (Fontaine d’Ouche), pour des augmentations de salaires, la quasi totalité des 70 salarié-e-s ont tenu une grève d’une semaine en paralysant l’activité de leur entreprise.
À l’usine Benteler, à Migennes, ce sont 250 personnes qui ont débrayé fin mai pour réclamer des augmentations de salaires et l’embauche des intérimaires.
Début juin, ce sont les salarié-e-s de l’usine Euridep, à Genlis, qui se sont mis en grève pour une durée indéterminée, bloquant l’accès au site. Ils protestent contre le projet de suppression de la moitié des 150 postes.

Chenôve sous pression

On relatait dans blabla 6 qu’un keuf avait perdu son arme de service lors d’une course poursuite à Chenôve. Le Sig Sauer 22, ainsi que ses 15 munitions, ont finalement été rendus à leurs propriétaires par un « grand frère » qui a négocié avec les jeunes qui l’avaient récupéré en leur promettant de ne rien révéler sur leur identité (et apparemment il a tenu parole, et sa langue).
Le plus intéressant dans cette affaire, c’est les moyens déployés par les forces de l’ordre pour retrouver leur engin : contrôles d’identité de grande envergure (c’est-à-dire grosso modo des check points avec contrôle au faciès) à sept reprises, et opération judiciaire choc avec 60 keufs et onze perquisitions (toutes infructueuses) le 27 février.
À se demander, même, si le véritable sens de ces opérations n’était pas avant tout de mettre la pression sur le quartier, pour réaffirmer la suprématie policière et effacer l’affront subi (car c’est sûr que l’image de la police qui sème des flingues dans les cités, ça doit pas trop plaire aux autorités)...

Dommage...

Un incendie involontaire, certainement dû à une bouilloire en surchauffe, s’est déclenché dans les locaux de la préfecture. Les pompiers sont venus gâcher le spectacle avec leur grande échelle...

"Une police sportive, réactive et écolo"

Le Bien Public, dans son édition du 21 mai, nous offre un nouvel article de publi-reportage de promotion de la police nationale, comme il en sort à intervalle régulier. Cette fois-ci, c’est la brigade VTT qui bénéficie de ses faveurs. "Relationel et proximité" à coup de "pistolet automatique Sig-Sauer, matraque, menottes, talkie-walkie, gilet pare-balles", voilà trouvé l’équilibre parfait entre prévention et répression.
Il y a deux choses que le BP ne dit pas : d’abord le nom des policiers qui, "pour des raisons de sécurité", préfèrent rester anonyme (la peur changerait-elle de camp ?). Et aussi, que la fière équipe de flicards à roulette ne dédaigne pas de temps en temps laisser les vélo au garage pour sortir en civil assurer des missions de maintien de l’ordre dans les manif’ (mais si vous savez, du genre des gros bras qui portent des autocollants "FO jeunes" dans le cortège de la CNT...).

Biométrie, vidéosurveillance, police et pub

Enrayer la machine biométrique en Côte d’or :

Au printemps 2008, divers syndicats, associations de parents d’élèves, instituteurs, profs, lycéens et militants se sont associés pour combattre la mise en place du fichage biométrique dans les établissements scolaires de Côte d’or. Des tracts "tous fichés, on ne s’en fiche pas !" ont été distribués dans les casiers des professeurs et à la sortie des divers établissements de la région, en parallèle d’interpellations du conseil général et de l’inspection académique. Des rassemblements ont eu lieu successivement devant les collèges des Lentillères et Rostand, les seuls établissements à avoir déjà mis en place un système de borne biométrique pour contrôler l’accès à la cantine.

Les responsables de ces établissements étaient quant à eux plutôt sur la défensive. Jean-Luc Estavoyer, principal du collège Rostand, dont on entend bien qu’il considère ses élèves avec le regard moderne du manager cherchant à optimiser le trajet des consommables avant la mise en rayon a ainsi déclaré au Bien public : « Avec l’apport d’élèves d’Arc-sur-Tille, le nombre de nos demi-pensionnaires est passé de 400 à 550. Il y avait besoin d’une réponse face aux nouvelles exigences en terme de gestion des flux et de sécurité des élèves.". Puis, fidèle au dogme citoyen "d’abord on décide et on applique, puis on consulte la base et on l’informe sur les risques pour lui donner le sentiment de participer", il annonçait, rassurant, "sa volonté de mettre en place l’année prochaine une série d’actions de sensibilisation des élèves et parents sur l’évolution des nouvelles technologies."

De son coté, la direction de l’entreprise Alise des Bouches-du-Rhône qui a installé le système s’est effrayé que des "tags et dégradations diverses" contre le fichage biométrique aient été perpétrées sur les établissements concernés et s’est fendu elle aussi d’un communiqué par le biais de la tribune toujours bienveillante (voir blabla numéro 6) du Bien Public. Selon elle, « notre technologie ne permet pas le prélèvement à l’insu d’une personne de la forme de sa main".

Pourtant, aucune information n’a été faite, ni aux parents ni aux élèves, sur la possibilité de refuser le fichage biométrique et de bénéficier d’un système alternatif de passage à la cantine. Pour y remédier, le collectif contre la biométrie de Côte d’or, va faire parvenir aux parents concernés une lettre-type destinée à la direction des Lentillères et de Rostand demandant, comme le préconise encore la CNIL, à ce que leur enfant ne soit pas "enrôlé" (terme utilisé pour la numérisation du contrôle du contour de la main en début d’année). Une initiative de désobéissance simple à relayer pour enrayer la machine et rendre le contrôle ingérable...jusqu’au retrait des bornes.

contact du collectif : biometrie@brassicanigra.org lettre type disponible sur http://brassicanigra.org

Victoire contre la biométrie au Marcs d’or :

Aux lycée des Marcs d’or, où la direction de l’établissement prévoyait l’installation d’une borne biométrique pour la rentrée prochaine, une mobilisation des élèves devant le lycée et l’envoi massif de lettre de protestation au proviseur a forcé celui-ci à renoncer au projet. Big up !

Dole rejette la vidéosurveillance :

Incroyable mais vrai, la démagogie sécuritaire ne serait pas une maladie inéluctable, même chez les élu-e-s : le conseil municipal de Dole a fait annuler en mai le projet d’installation de caméras de vidéosurveillance mis en place par son prédecesseur. Encore une de ces bourgades arrièrées qui tourne le dos au progrès ! Heureusement à Dijon, le PS a été réélu et a pu confirmé qu’il ne tiendrait aucun compte des protestations et irait jusqu’au bout de l’opération « big brother »...si nous le laissons faire.

Le PV était presque parfait :

Le 19 novembre dernier, trois personnes avait été arrêté par la Bac lors d’une manifestation contre la réforme des retraites et la loi péqueresse et accusé de tags au sols et sur les murs. La pression des manifestants avait permis de les tirer des griffes des policers, sans empêcher pour autant une convocation ultérieure place Suquet, puis un petit rendez vous au tribunal correctionel ce 30 avril. Malheureusement pour les policiers, qui avaient déchaînés tous leurs talents littéraires et leurs capacités d’investigation de terrain dans un rapport hors-pair de quinze pages décrivant minutes par minutes chaque faits et gestes des supposés criminels, deux d’entre eux ont été relaxés et le troisième jugé tellement peu coupable qu’il a été « dispensé de peine ». Les avocats s’étaient attachés à démontrer l’aspect habituel de ce type de réappropriation des murs lors des manifestations dijonnaises et la démesure de la répression en cours. Ils avaient par ailleurs dénoncé la confection « plus vraie que nature » de procès-verbaux permettant de fabriquer a posteriori des coupables. Même la procureur semblait ne pas comprendre ce soir là la gravité de peintures au sol en soutien aux sans-papiers et dont les silhouettes lui semblaient plutôt « artistiques ». Au final, les policiers ont donc été appelé à revoir leur copie.

Le rêve publicitaire : fragile comme du verre ?

Il suffit de se balader un peu dans les rues de Dijon pour constater, le cœur léger et la vue dégagée, que Clear Channel semble avoir quelques difficultés pratiques à s’implanter localement. Rappelons que cette multinationale concurrente de JCDecaux a obtenu récemment le monopole et l’expansion de la pollution publicitaire à Dijon en dealant les si écologiques « vélodi » avec la Mairie. D’où l’éradication du mobilier urbain JCDecaux remplacé par de superbes specimens modernes à mécanismes déroulants pour mieux captiver nos mirettes. Mais comme le notait récemment dijon-ecolo.info, le site de l’actualité écologique dijonnaise, leur panneaux immaculés ont ces temps-ci une fâcheuse tendance à finir entourés de bande de chantiers fluorescente, émaillés de verre brisé et redécorés de slogans explicites contre la lobotomie consumériste. On se prend à rêver : Dijon sans pub ?



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