Bulletin de la répression #0



Le Réseau d’Autodéfense Juridique et Collective fait un état des lieux de la répression dans différentes villes de France, sur la période de janvier à mai 2019.

Le mouvement des gilets jaunes connait une répression dans la rue et dans les tribunaux d’une rare violence. Mutilations, détentions arbitraires et garde à vue de l’aveu même de circulaires à destination des officiers de police judiciaire à Paris, condamnations quasi-systématiques, impunité totale des forces de l’ordre (strictement aucune condamnation à notre connaissance contre un policier français dans le cadre des gilets jaunes).
Globalement, on constate des condamnations lourdes au regard de dossiers parfois très légers. Comme toujours, les parquets se font les relais directs des mots d’ordre du gouvernement, exigeant des peines d’une fermeté exemplaire et assumant pleinement qu’il s’agit de briser le mouvement social. Les juges se plient bien entendu à leur volonté - y compris au mépris de certaines évidences juridiques.
Les contrôles et les gardes à vue préventives se multiplient, à Paris, Toulouse, Lille...
L’application de la loi anti-casseurs a permis à la police et au parquet d’enfermer, de ficher et de poursuivre pour des motifs parfaitement insignifiants tels que le port du masque anti-poussière. La question se pose à présent de savoir jusqu’où les juges vont continuer de courber l’échine sous les coups de boutoir du ministère de l’intérieur.
Heureusement, la solidarité s’organise dans la rue comme devant les salles d’audience, à travers des pratiques de soin, de désarrestation et de bons conseils ; tandis que des batailles sont également menées en saisissant les quelques recours juridiques à disposition, et qu’une entre-aide financière s’organise pour soutenir les inculpé.e.s.

Pour soutenir financièrement les gilets jaunes poursuivi·es juridiquement : la cagnotte de soutien

Le Réseau d’Autodéfense Juridique et Collective existe depuis un an et demi et regroupe une quinzaine de collectif à traverse la France. Chaque collectif est indépendant, et développe localement une structure de soutien politique pour les personnes touchées par la répression dans le cadre de mouvement de lutte et d’émancipation. Soutien aussi pour les migrant.es et les personnes en butte aux violences policières dans les quartiers populaires.
Dans nos collectifs, nous diffusons de l’information sur les droits en garde-à-vue, recensons les arrestations et accompagnons les personnes arrêtées et leur proches pour les aider à comprendre le fonctionnement judiciaire, préparer d’éventuels procès et les orienter vers des avocat·es. Nous aidons les personnes blessées à porter plainte, et nous mettons en place des caisses de solidarité pour aider financièrement les inculpé·es et les victimes.
La solidarité est notre arme

Localement, vous pouvez contacter la Caisse de solidarité 21 : 07 59 49 05 48


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