Les 1, 2 et 3 juin 2021, des centaines de personnes sont venues devant le tribunal de Bar-le-Duc soutenir les accusé·es de Bure. Ce furent des journées mémorables ! Trois mois après, le verdict tombait, reconnaissant que l’association de malfaiteurs était un mythe bâti de toutes pièces mais prononçant également de lourdes condamnations, dont deux peines de prison ferme.
Les accusé·es ont donc fait appel. Puis le Parquet meusien a lui-même décidé de contester l’ensemble des décisions de première instance. Il y aura donc un deuxième procès, à Nancy, les 28, 29 et 30 novembre 2022. Et cet appel portera sur la totalité des accusations initiales, dont la maudite charge d’association de malfaiteurs.
Notre priorité est de lutter contre le nucléaire
Il a toujours été clair pour nous que l’un des objectifs de la répression est de nous détourner de notre combat antinucléaire. À l’heure où le gouvernement choisit d’attaquer sur tous les fronts pour imposer sa transition énergétique, faite de ses nouveaux réacteurs EPR et le projet d’enfouissement des déchets radioactifs, nous connaissons nos cibles. Nous savons contre quoi nous nous battons. Et ce n’est pas l’énième étape d’une enquête à rallonge, véritable fantasme politico-judiciaire, qui nous distraira ou nous empêchera de lutter.
Au contraire, nous voudrions nous saisir de cette date, avec d’autres, pour participer à l’enjeu majeur qui nous incombe aujourd’hui : enclencher un mouvement large d’opposition à la relance du nucléaire.
Pour cela, à Nancy, nous appelons à nous retrouver pour plusieurs événements, projections, conférences, atelier, la dernière semaine de novembre(*). Les jours du procès, le 28, 29, et 30 novembre, nous seront présent·es devant la cour d’appel pour soutenir nos ami·es et camarades qui iront batailler à l’intérieur du tribunal pour faire tomber définitivement les charges qui pèsent sur elles et eux depuis des années et ridiculiser une fois encore ce dossier de plus de vingt milles pages.
Des occasions de se retrouver partout cet automne
Partout ailleurs, nous vous invitons à organiser, là où c’est possible, des événements de soutien que l’on imagine comme autant de lieux de rencontres et de retrouvailles pour reformer, partout, des groupes antinucléaires actifs et déterminés.
Plusieurs dates déjà existantes peuvent servir à ça :
– Tout l’automne, la tournée « Réveiller les esprits antinucléaires » va silloner le pays pour présenter des extraits du film Notre Terre Mourra Proprement qui raconte comment partout en France les territoires se sont levés contre les projets de stockage nucléaire. Les « dits » malfaiteurs d’aujourd’hui sont ceux d’hier (https://comitecentrales.noblogs.org)
– Cette semaine, le 27 octobre, s’est ouvert un débat public sur l’installation de deux nouveaux EPR sur le site de Penly, en Seine-Maritime. En réalité, il s’agit d’un débat sur la relance de toute la filière nucléaire et, in fine, l’imposition des 14 nouveaux réacteurs voulus par Macron. Les séances publiques auront lieu à Rouen, Lyon, Tours, Paris. Autant d’occasions de se retrouver et de dire bruyamment notre rejet de l’équation absurde qui veut que la lutte contre la déréglement climatique passe, en France, par la relance de l’énergie atomique. (Les séances du débat : https://www.debatpublic.fr/nouveaux-reacteurs-nucleaires-et-projet-penly/decouvrez-les-dix-temps-forts-du-debat-3431)
– Dans le Bugey, près de Lyon, une enquête publique est déjà en cours pour la modification du schéma d’aménagement du territoire afin d’imposer, là bas aussi, deux nouveaux réacteurs EPR.
– Enfin, une « grande concertation nationale » sur la transition énergétique vient à peine d’être lancée. Le gouvernement promet une nouvelle mascarade démocratique dont il a désormais le secret et l’habitude (à l’image du grand débat censé en finir avec les gilets jaunes en 2019) et annonce un « tour de France » de la concertation, dans chaque région.
Cet automne et l’hiver qui arrivent seront riches d’occasions où aller dire notre opposition au nucléaire. Ne les laissons pas passer ! Le procès en appel des malfaiteurs doit s’inscrire dans cette dynamique et ne pas concentrer toutes nos attentions. Notre combat est avant tout celui-ci et la justice ne nous en détournera pas : il n’y aura pas de nouveaux EPR, il n’y aura pas de centre d’enfouissement, ni à Bure, ni ailleurs !
Des malfaiteur-euses et leurs soutiens
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