Journée d’étude : travail social et écologie populaire


Maison-phare

En attendant la finalisation du programme, nous vous invitons d’ores et déjà à noter la date ! La journée d’étude aua lieu le Vendredi 6 juin 2025 à la Maison-phare.

Intentions

Comment repenser le travail socio-éducatif pour intégrer les enjeux de l’écologie afin de mieux considérer la place et le rôle des publics vulnérables face aux conséquences du changement climatique ? Cette problématique sera au cœur de trois journées d’études, du 4 au 6 juin 2025, proposées par l’Université Paris Cité, l’IRTESS Dijon, le comité « Agir en Bourgogne-Franche-Comté pour la santé du vivant », la Maison-phare et le LIRS3S. Ce séminaire s’inscrit dans une démarche initiée depuis trois ans à l’Université Paris Cité visant à former les professionnel.les du secteur socio-éducatif aux problématiques écologiques pour adapter leurs pratiques aux enjeux liés à la crise climatique. De même, ce séminaire alimente la sensibilisation à la justice environnementale et le travail social vert des futurs travailleurs sociaux en formation initiale à l’Irtess de Dijon.

Le changement climatique est aujourd’hui une réalité à laquelle nous sommes toutes et tous confronté.es. Le bouleversement sans précédent dans sa rapidité de notre climat, constitue un facteur d’aggravation de la dégradation des conditions de vie d’un point de vue social, économique ou sanitaire dans les territoires urbains comme ruraux. Cette situation nécessite d’accompagner les populations dans leur ensemble. Certains enjeux touchent plus particulièrement les populations en situation de vulnérabilité que celle-ci soit caractérisée par :

  • des conditions socio-économiques : difficulté d’accès à un logement décent avec accès à l’eau et à une alimentation durable et nutritive. L’environnement de vie (urbanisme favorable à santé) est également un déterminant de la santé qui est plus ou moins résilient au changement climatique (variations de températures et qualité de l’air) ;
  • ou une fragilité manifestée physiquement (facteurs de fragilité aux variations de températures) ou mentalement (en lien avec l’éco-anxiété ou l’exposition à des événements climatiques extrêmes).

Dès lors, la mise en œuvre d’une transition sociale et écologique est aujourd’hui aussi urgente qu’incontestable et dépasse de très loin les controverses partisanes.

JPEG - 65.9 ko

Cependant, plusieurs mouvements sociaux, analysés par de nombreuse études et recherches, montrent que les actuelles politiques de transition écologique font l’objet d’incompréhension voir de rejet chez une large partie de la population. Dans les quartiers populaires ou parmi les personnes précarisées notamment, l’écologie est le plus souvent vécue comme une injonction reproduisant un rapport de domination de classe, très éloignée du quotidien de nombreux ménages. Une transition écologique politiquement acceptable et socialement plus juste nécessite donc un ancrage dans ce quotidien, dans le « monde vécu » des habitant.es.

Ce constat engage à repenser le travail socio-éducatif pour intégrer les problématiques de l’écologie dans les approches professionnelles actuelles mais aussi dans les formations du secteur social, notamment supérieures. Ainsi, en enchâssant l’écologie dans les pratiques du travail social, il s’agit de former et d’accompagner les futur.es travailleurs.euses du secteur à une meilleure compréhension et prise en compte des enjeux écologiques et de leur impact sur la santé. Ce lien renouvelé entre travail social et écologie, qui dépasse les approches sectorielles « en silos », peut être bénéfique à plusieurs titres :

  • retrouver une grammaire commune pour que les travailleurs.euses construisent aux côtés des publics et populations vulnérables, un langage partagé pour évoquer sans le filtre du discours descendant, les questions écologiques.
  • outiller les professionnel.les du secteur socio-éducatif afin de leur donner les moyens de mettre en œuvre des pistes de réflexion et des actions destinées à mieux accompagner les publics dans leur quotidien.
  • travailler autrement avec les citoyens, y compris vulnérables, face aux conséquences et enjeux du changement climatique, qui soit plus collectif, participatif, ascendant, en se basant sur des relations plus horizontales et une circulation entre savoirs expert, d’usage, professionnel. Ainsi, le travail communautaire et la pédagogie sociale sont à reconsidérer à l’aune des questions écologiques. En effet, plusieurs structures à l’origine de cette journée d’étude, dont la maison Phare et « Trajectoires ressources », ont placé au cœur de leur action ces manières de concevoir le lien aux publics accompagnés. Inspirés des travaux fondateurs de Paulo Freire et des mouvements des droits civiques américains (au Sud et au Nord), elles visent, à partir de l’expertise de terrain et des besoins perçus et identifiés directement par les populations concernées, à construire l’action collective, contribuant à surmonter les problématiques liées aux questions de littératie en santé. Parce que les enjeux deviennent accessibles, concrets et matérialisables, elles permettent ainsi aux publics concernés de développer une plus grande conscientisation des questions écologiques, un préalable nécessaire à la mobilisation

Ces journées d’étude visent à amener ces différents publics – professionnels en poste ou futurs professionnels, avec des bénévoles et citoyens – à identifier et penser les responsabilités et les contributions du secteur socio-éducatif dans la mise en œuvre de cette transition écologique et sociale. Or, si elle est souvent présentée de manière très réductrice, cette transition recoupe des enjeux profondément systémiques qui touchent à des dimensions très diverses et qui nécessitent d’en comprendre les intrications et les complémentarités. La rencontre de ces différents univers professionnels, dès la formation, l’échange des points de vue à partir des réalités de chacun, est indispensable au regard des enjeux fortement ancrés dans les territoires.

Pensées, structurées et animées par des professionnels de la formation et de la recherche et du secteur socio-éducatif et de la santé environnement, aux savoirs et savoir-faire complémentaires, ces journées croiseront approches théoriques, rencontres de professionnels de terrain innovants et inspirants, de bénévoles et d’habitants, et de chercheurs.euses en sciences sociales et épidémiologie afin de construire de nouvelles complexités à la hauteur de ces défis.

Concepts et notions clés : Altérités, commun, pouvoir d’agir/empowerment, participation, inégalités socio-économiques et rapports de pouvoir (classe, genre, sexe, racisme…), territoire, hospitalité, temporalités, changements économiques et sociaux structurels, santé environnement, pollutions environnementales et maladies professionnelles, permaculture, rapport au vivant humain et non humain, inclusion, écoféminisme, attachement, habiter et milieux (habitat), écologie populaire, pédagogie sociale, travail social communautaire.

Programme à venir…
+ d’info ici : https://transire.hypotheses.org/3932

JPEG - 377.4 ko


Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document

Articles de la même thématique : Écologie

Faut-il faire feu de tout bois ? une critique des soulèvements de la terre pour ne pas renoncer à une position autonome

On a décidé de prendre le temps d’essayer d’articuler les raisons de notre refus de participer à la dynamique des soulèvement de la terre. Pas tant pour la nouveauté de nos réflexions, parce que du nouveau dans toute cette histoire il n’y en a pas. Personne n’a réinventé la roue ces derniers temps et on peut dire que tout a déjà, à d’autres moments, été vécu, dit ou réfléchi. Même dans l’histoire des anarchistes ou des autonomes qui à un certain moment, se retrouvent, peut-être par manque de perspective ou plutôt par besoin de reconnaissance, à être attirés par l’idée d’organisation verticale avec des comités centraux qui se projettent en interlocuteur autoproclamé avec le pouvoir en place. C’est pas nouveau, et la récupération politique de franges radicales par des organisations et partis de gauche non plus. Alors pourquoi se pencher là dessus, et se donner la peine de formuler ces critiques ? Simplement parce que des fois, ça peut aider, pour passer une fois pour toutes, à autre chose de plus intéressant et plus stimulant.

Présentation du livre des soulèvements de la Terre Premières Secousses - ANNULÉ

Le 8 février - 16H au Black Market - Dijon. Première secousses est un livre manifeste autant que récit, une oeuvre ressource et un essai collectif visant à susciter les débats essentiels à tout réseau de résistance. Il a été écrit par des dizaines de mains depuis le cœur du mouvement, pour mettre en partage les expériences, les hypothèses et les paradoxes qui donnent au corps aux soulèvements de la terre et appeler à leur donner suite.

[Info-tour] De l’eau pas des puces !

Rendez-vous aux Tanneries le jeudi 6 février pour rencontrer le collectif grenoblois StopMicro38 qui organise avec les Soulèvements de la terre un grand week-end de mobilisation du 28 au 30 mars. Au programme : manifs et conférences contre l’accaparement de l’eau, la numérisation du monde et le technofascisme.