L’été 2023 sera le plus sec que vous ayez jamais connu. La situation est déjà critique, à tel point que de nombreux départements n’ont pas quitté l’état d’alerte sécheresse depuis l’été 2022, et d’autres se sont mis en alerte dès la fin de l’hiver. Sans mesures fortes, la France va connaître des crises de l’eau à répétition. Extinction Rébellion portera ce message d’urgence avec deux temps forts sur la question de l’eau ces prochaines semaines. Nous, collectif local d’Extinction Rébellion Dijon, participons à la campagne d’alerte nationale avec cette action du 23 juin. Ce message d’urgence sera porté partout en France.
D’abord fin juin dans plusieurs villes, puis début juillet à Angers, Foix, Paris et Lyon. Nos actions mettront en lumière à la fois le manque d’eau, exacerbé par l’accaparement pour des usages inutiles ou disproportionnés, et la dégradation de cette précieuse ressource. Les modes d’actions, variés, visent à pousser les communes à s’engager en déclarant l’état d’urgence hydrique.
Ce vendredi 23 juin, des militant.es d’Extinction Rebellion Dijon ont réalisé une performance artistique au parc Darcy pour dénoncer l’accaparemment de l’eau par l’agroindustrie (représentée par des maïs dansant sous les brumisateurs portant des panneaux FNSEA et 100% OGM) tuant ainsi la biodiversité aquatique en asséchant et/ou polluant les cours d’eau (représentée par des poissons morts immobiles au sol).
Le 30 mars, Emmanuel Macron annonçait un "plan de sobriété sur l’eau". Cette intervention, quelques jours après la terrifiante répression de la manifestation de Sainte-Soline contre l’accaparement de l’eau, ne manquait pas de cynisme. En réalité, l’État démontre depuis longtemps une inefficacité coupable en matière de gestion de l’eau : comment faire confiance à un nouveau plan, déjà insuffisant au regard de l’urgence ? Nous mènerons donc une série d’actions pour alerter sur le péril imminent, pour dénoncer un État qui peut faire bien plus qu’il ne le prétend, et enfin pour inciter les communes à s’engager fermement dans la protection de la ressource en eau.
Depuis 30 ans, la moitié des lacs et réservoirs de la planète perdent en volume et les sécheresses des sols deviennent plus fréquentes et durables. La qualité des eaux souterraines est de plus en plus dégradée, gravement polluée par les produits phyto-sanitaires. Pour exemple, les chiffres des ARS montrent qu’en 2021, 20% des personnes résidant en France métropolitaine, soit quelques 12 millions d’individus, ont reçu dans leur robinet une eau non conforme en terme de taux de pollution. Autrement dit, 12 millions de personnes ont consommé, au moins une fois dans l’année, une eau tellement polluée qu’elle en était dangereuse pour leur santé. En réponse aux pénuries d’eau se multiplient de mauvaises solutions, comme les mégabassines que l’on tente de nous imposer partout sur le territoire. Les grandes industries, et notamment l’agro-industrie, continuent à vampiriser, polluer et détruire nos ressources en eau potable. Qu’en dit la communauté scientifique ? De rapports en tribunes elle alerte depuis longtemps sur les enjeux du manque d’eau. Nous constatons qu’elle n’est pas écoutée, et porterons sa voix à travers cette série d’actions.
Nous souhaitons imaginer un monde où chacun.e a accès à une eau potable sans coupures ni produits chimiques, où les rivières et les lacs ne tarissent pas l’été. En tant que citoyen.nes engagé.es, nous dénonçons, désarmons et résistons à la raréfaction et l’accaparement de la ressource en eau. Mais nous proposons aussi, et construisons ensemble des solutions pour une gestion propre et sobre de l’eau. A la veille de l’été, nous unissons nos forces pour exiger du gouvernement et des décideur.euses de véritables engagements pour une gestion de l’eau responsable.
- Nous appelons les communes à déclarer l’état d’urgence hydrique sur leur territoire
- Nous attendons du gouvernement de meilleurs plans de gestion de l’eau
- Nous demandons une eau de qualité accessible à toustes et une véritable priorisation des usages de la ressource en eau
- Nous demandons aux décideur.euses d’écouter enfin les conclusions des scientifiques sur l’état alarmant des ressources en eau
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