Pour cette filiale du Crédit Mutuel, la ligne éditoriale assumée consiste désormais à doubler Rivarol sur sa droite. Quitte à biaiser et mettre en scène ses prétendues informations, afin de délivrer des brevets de bonnes vertus républicaines. Une véhémence qui cache de multiples condamnations notamment pour diffamation, ainsi que de graves manquements aux relents antisémites et racistes.
Le billet est signé Valentin Collin [1], habitué de la prolifique rubrique faits-divers. Presque tout son récit s’évertue à torpiller une prise de parole dénonçant l’extrême-droite et ses soutiens, effectuée peu avant le départ de la manifestation [2]. Au menu de son exploit du jour : tancer le silence et le désintérêt coupable des flics, du proc’, ou des scribouilleurs, quant à la multiplication récente des agressions fafs, c’est anti-républicain, sachez-le ! Et histoire de s’assurer que le message passe, le rédacteur n’hésite pas à évoquer le passif judiciaire présumé de l’oratrice... pas grave si cette réputation s’est d’abord construite via sa rédaction, avec de graves mensonges [3]. Nostalgie des « bonne vie et mœurs » qu’il faut étaler en public, mais dont il manque (bizarrement ?) un examen de conscience personnel [4].
Toutefois l’œuvre est collective, toute la clique locale de l’Est Répugnant ayant été enrôlée afin de débusquer le moindre prétexte pouvant salir l’événement : de Willy Graff, dont les images prises en catimini et publiées telles-quelles ont fait condamner des gilets jaunes [5], à Romuald Ponzoni, aboyant contre quiconque interrogerait les versions policières les plus douteuses sur la mort d’un jeune homme [6]. On ne manquera pas aussi de relever les méthodes utilisées en conséquence, dans la droite ligne de Rivarol et FdeSouche. Ainsi selon le journaliste Toufik-de-Planoise présent sur place, les trois réprobations politiques de ce discours auraient été extorquées et instruites à charge [7]. Le tout à partir d’un texte dont les concerné.e.s n’avaient même pas pris connaissance, de leurs propres aveux.
Logiquement pas une seule ligne de fond ne sera davantage consacrée au cortège en tant que tel, tâche sans doute trop complexe et subalterne pour l’Est Répugnant. Mais au-delà de la médiocrité latente, pointent les idéologies puantes. Car quand il s’agit d’ultranationalisme le zèle se fait plus arbitraire, à l’instar du 14 août 2021 avec la diffusion d’une affiche antisémite sans la moindre mention [8] ou du 1er mai 2022 par le relais vidéo brut d’une exaction néonazie digne de leurs meilleurs communicants [9]. Pour les grattes-papiers du Crédit Mutuel, l’extrême-droite n’est donc pas un sujet... allant jusqu’à utiliser les codes les plus crasses de cette frange, ironisant le 23 mars 2022 sur un « black face » de carnaval en ces termes : « on s’y croirait. Il ne manque que le bruit et l’odeur comme dirait Chirac » [10].
Les chiens de garde s’avèrent également bien placés pour donner des leçons en matière de probité, leur employeur ayant été condamné à de multiples reprises notamment pour diffamation [11]. Mais aussi à se prévaloir des concepts de liberté d’expression et de pluralité des opinions, puisque de nombreux internautes ont vu leurs commentaires critiques ou dubitatifs censurés. Le ter-ter avait déjà tranché, la porte-parole ciblée ayant été massivement applaudie et saluée par les militant.e.s et habitant.e.s... son allocution sur « la peste brune qui s’installe sous le silence complice des services de police, de justice et de l’État ; aidée par une presse mainstream aux ordres » n’aura ainsi déplus qu’à l’Est Répugnant, qui s’est empressé de démontrer une énième fois toute la force et la véracité du propos.
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