35° au restaurant scolaire de l’école élémentaire Beaumarchais : agent(e)s surchauffé(e)s, enfants en danger !



Pour faire suite à l’article « Fortes chaleur dans une cantine : un agent alerte sur la sécurité des enfants » paru dans "Le Bien Public", les lecteurs et lectrices de "Dijoncter" trouveront ci-dessous un complément d’informations et d’alerte sur les dangers que peuvent rencontrer les enfants, ainsi que les agent(e)s, au sein, entre autres choses, de l’école Beaumarchais.

Le journal Le Bien Public, dans son édition en date du jeudi 3 juillet 2005, fait état de l’alerte d’un agent de l’école Beaumarchais. L’excellent article de Rémy Dessoubray met parfaitement en évidence les risques pour la sécurité et la santé des enfants et nous ne pouvons que remercier ce dernier pour les informations dont les lecteurs et lectrices ont pu prendre connaissance. Cela dit, un complément d’informations apparaît aujourd’hui plus que nécessaire alors même que : « La municipalité assure s’adapter au mieux à ces épisodes difficiles ». Vraiment ?

En exclusivité pour les lecteurs et lectrices de Dijoncter, voici le témoignage complet des évènement survenus le 1er juillet 2025, lors de la pause méridienne, lequel sera suivi de révélations quelque peu stupéfiantes qui ne pourront qu’attirer un peu plus l’attention de nos cher(e)s élu(e)s sur la face cachée des écoles dijonnaises en général et de l’école Beaumarchais en particulier. Attendu que les faits décrits ci-dessous ont été portés à la connaissance de la CGT, ceux-ci seront sans doute évoqués et étudiés lors de la formation spécialisée en matière de santé, sécurité et conditions de travail (F3SCT), « prévue vendredi prochain (1) » dixit Mme El Mekki de la CGT, ou, en cas de publication tardive, lors d’une autre formation.

Je m’autorise à faire pleinement confiance aux syndicalistes et suis convaincu qu’ils sauront défendre au mieux l’intérêt et des enfants et des agent(e)s de toutes les écoles dijonnaises. Je tiens à remercier par avance tous les syndicalistes de France et de Navarre qui brandiront fièrement leur flambeau afin de lutter contre le déni collectif et l’aveuglement d’un grand nombre d’élu(e)s et de décideur(se)s, ainsi que toutes celles et tous ceux qui sauront informer les citoyens des souffrances subies par les enfants et les agent(e)s… J’invite la FCPE que j’ai personnellement alertée - en raison des faits graves et récurrents se produisant dans les écoles dijonnaises -, en parfaite violation des règles imposées aux agent(e)s de la mairie, à mener eux-aussi de tels combats. Si vous l’estimez nécessaire et si vous le souhaitez, n’hésitez pas à me contacter par l’intermédiaire de Dijoncter.

32° ! Vous qui entrez, laissez toute espérance (2)

Le dimanche 29 juin, les différents médias portent à la connaissance du public que des préfets et élu(e)s responsables – et soucieux de la sécurité et de la santé des enfants et agent(e)s – ont décidé de fermer certaines écoles. Informé de cet événement, le lundi 30 juin, je téléphone à l’agente chargée de veiller au déplacement éventuel du personnel afin de savoir si le restaurant scolaire de l’école Beaumarchais est fermé. J’apprends que tel n’est pas le cas. Je l’informe alors que le restaurant scolaire de l’école élémentaire Beaumarchais dans laquelle déjeuneront les enfants de la maternelle jusqu’au CM2 est un véritable four et que la chaleur que nous subirons tous représente un danger tant pour les enfants que pour les agent(e)s. Mon interlocutrice m’informe qu’elle va faire remonter l’information auprès de ma supérieure.

C’est dans un « four » chauffé à 32° (température prise pas mes soins avec mon propre thermomètre) et sans le moindre ventilateur que les agent(e)s et enfants déjeuneront. Nous suons à grosses gouttes. Certains enfants déclarent qu’ils souffrent de maux de tête. J’aperçois deux élèves de maternelle que des agentes ont fait sortir de la cantine et qu’elles rafraîchissent à l’aide de serviettes mouillées. Je crains le pire pour le lendemain ; je me demande si nos élu(e)s aiment ou non les enfants, et reste naïvement convaincu que, vu les températures attendues le 1er juillet, la cantine sera fermée le lendemain. Tel ne sera pas le cas…

Calcul : Il fait 32° au restaurant scolaire lundi ; le lendemain, la température augmente de 3°. À quelle température serez vous cuits le mardi ?

Nous sommes le mardi 1er juillet. Je me réveille avec la boule au ventre. Il ne fait pas encore trop chaud, mais je ne peux rien avaler. Je n’avais plus ressenti d’angoisse depuis les luttes de feue l’association Ressources. Je vais travailler avec la même hâte qu’un condamné se rendant pour la première fois dans sa cellule.

Je camoufle mon inquiétude derrière un masque de chair et me rends dans la classe des CE1 afin de récupérer les petites victimes, tout en ressentant un curieux sentiment de culpabilité qui me force à croire que j’aurais pu faire quelque chose, bien que je ne sois pas même un élu syndical, et peut-être plus vraiment un être humain aux yeux de la mairie, puisque celle-ci me laissera, moi aussi, en toute connaissance de cause entrer dans un four en compagnie d’enfants.

Nous nous asseyons, nous transpirons, nous mangeons avec difficulté – comble de l’ironie, le plat principal est chaud –. nous souffrons. J’explique aux enfants qu’ils peuvent aller se rafraîchir dès qu’ils en ressentent le besoin. Au bout de dix minutes, mon cœur commence à battre irrégulièrement. J’ai déjà connu cela dans le passé. Je sais que je ne suis pas en danger, ce qui ne me rassure qu’à moitié. Mon thermomètre indique 34°. Nous sommes dans un sauna : la mairie nous a abandonné en plein Sahara. Au bout d’un quart d’heure, aucun enfant ne s’est encore levé de table afin de se rendre dans la salle voisine où se trouvent les lavabos salvateurs. Mon cerveau commence à me lâcher. Je ressemble plus à un automate qu’à un agent. J’ai pleinement conscience que les enfants sont peu ou prou en danger. Certains enfants dodelinent de la tête en avant, en arrière, sur le côté. Je m’approche des enfants et ordonne à ceux qui me semblent être le plus mal en point d’aller se rafraîchir. J’en profite pour le faire également. Depuis quelques semaines déjà, certains enfants sont amenés à se rafraîchir. Mais aujourd’hui est un autre jour…

Certains d’entre eux iront vomir aux toilettes, d’autres m’indiqueront qu’ils ont des maux de tête, des frissons (je ne suis pas médecin, je ne sais pas si ce symptôme est plus inquiétant qu’un autre), le petit V. transpire tellement que son plat est accompagné d’une sauce à la transpiration (sa tête penchée en avant laisse dégouliner la sueur de son front dans son assiette). « Alain, est-ce que je peux aller aux lavabos » me lance-t-il. Je lui ai déjà dit d’y aller. Me suis-je mal exprimé ? Qu’aurais-je dû dire d’autre ? Combien d’enfants ont-ils peur de se faire gronder en désobéissant aux règles habituelles ? Combien d’enfants sont-ils trop timides pour demander à sortir de ce qui me semble de plus en plus être une salle de torture ? Je fais des va-et-vient de la salle jusqu’au lavabo, du lavabo jusqu’à la salle. Je ne suis plus un agent, je suis un acteur : je tourne dans un film d’horreur au milieu de zombis et de morts-vivants. J’ai l’impression que mon cerveau se liquéfie. Je ne sais plus quelle décision prendre. Je marche au ralenti. La chaleur a dissous mon corps, comme le président des riches l’Assemblée Nationale. Le petit J. m’inquiète soudainement au plus haut point. Je lui demande comment il se sent. Il n’arrive presque plus à parler. Je le fais sortir d’urgence (Il n’aura ni fromage, ni dessert, mais peu importe, comme d’autres enfants, il n’est plus en état d’avaler quoi que ce soit) et le confie à ma collègue. Il faut sortir des chaises pour les enfants.

Mesdames et Messieurs les élu(e)s, Aimez-vous les agent(e)s et les enfants cuits ou à point ?

Au sein de l’institution Notre-Dame de Bétharram, on faisait geler les enfants en plein hiver, dehors, vêtus d’un simple tee-shirt : à Beaumarchais, on les laisse cuire en plein été au sein d’un restaurant scolaire…

Aucune mairie ne peut faire subir cela à ses agent(e)s et plus encore à des enfants. En conséquence, je ne suis plus un agent. Je dors, je fais un cauchemar. Dijon est une ville fantôme. Il n’y a plus de maire, il n’y a plus d’élus. Il n’y a plus d’humanité… Il n’y a plus qu’un péplum dans lequel nous survivons : Ave koenders, ceux qui vont mourir te saluent !

Je suis sorti de la salle de torture : nous avons quitté la vallée de la Mort. Je n’ai plus la force de marcher. Je suis épuisé. J’ai grandement besoin de récupérer. Je ne bouge plus. Je suis un agent désespérément inerte. Il me reste quatre objectifs à atteindre : tenir debout, rentrer chez moi, contacter Le Bien Public et écrire un article sur Dijoncter. Tandis que l’un de mes collègues appelle une douzaine de parents, je parle aux survivants. Ils se plaignent. Je leur dit de ne pas s’inquiéter, qu’ils ne craignent rien. Je suis à bout physiquement et nerveusement. Une petite larme s’écoule du coin de mon œil. Un enfant me demande pourquoi je pleure. Je lui réponds que je transpire des paupières. Je pense qu’il me croit. Je ne suis pas Pinocchio : mon nez ne s’allongera pas…

Je croise un homme en train de prendre la température. J’apprends qu’il fait 40° dehors et 35° dans le restaurant scolaire. Comme aucun enfant ne peu m’entendre, j’en profite pour affirmer : « C’est un putain de scandale ! ». À Ressources, malgré les conditions de travail épouvantables, et les problèmes de sécurité contre lesquels les salarié(e)s ont lutté, les salarié(e)s des bureaux bénéficiaient de ventilateurs et, lorsque la température devenait trop importante, d’un climatiseur portable. Force est de constater que les agent(e)s de Beaumarchais et les enfants sont moins bien traité(e)s que ne l’étaient les salarié(e)s de Ressources. Aimez-vous les agent(e)s et les enfants cuits ou à point, Mesdames et Messieurs les élu(e)s ?

Le père du petit J. vient de le récupérer. Je l’ai croisé, mais mon cerveau en panne n’a pas eu le réflexe de lui faire signer le document prévu à cet effet. Je viens de commettre une faute professionnelle. Est-ce plus grave que de commettre une faute politique ?

Je suis chez moi, j’écris au Bien Public. J’ai peut-être écrit le mercredi, je ne me souvient plus… Un journaliste me rappelle : l’article paraîtra jeudi 3 juillet. J’apprendrai que le programme ambition éducative 2030 est doté de 75 millions d’euros, mais je n’apprendrai rien sur la possibilité d’obtenir dès la rentrée prochaine une climatisation, fût-elle portable, au restaurant scolaire de l’école Beaumarchais, et pas la moindre information sur d’éventuels ventilateurs. Aimez-vous les agent(e)s et les enfants cuits ou à point, Mesdames et Messieurs les élu(e)s ?

Jeudi 3 juillet, mes collègues m’informent que nous venons d’obtenir… deux bancs. Je ne puis m’empêcher de lancer avec un certain humour noir : « L’an prochain, la mairie pourra y déposer les corps des enfants morts dans le sauna. ». Je ne puis m’empêcher de penser que tous les agent(e)s tenu(e)s de travailler dans de telles conditions mériteraient une prime de risque et un meilleur salaire. Mon bulletin de salaire indique désespérément un taux horaire correspondant au SMIC.

Vendredi 4 juillet, j’apprends de la bouche même du petit J, qu’il n’est pas venu à l’école jeudi. « J’étais trop pas bien à cause de la cantine… ». « J’étais trop pas bien moi aussi » lui réponds-je.

Quelques remarques à l’attention de Monsieur Franck Lehenoff, adjoint à la restauration scolaire

Monsieur Franck Lehenoff, adjoint à l’éducation et à la restauration scolaire, indique dans l’article du Bien Public que depuis deux ans, plusieurs centaines de ventilateurs ont été livrés sur l’ensemble des sites accueillant des enfants. Monsieur Franck Lehenoff peut-il garantir que dès la rentrée prochaine, tous les moyens seront mis en œuvre (ventilateur, climatiseur portable ou non) pour que le sauna de l’école Beaumarchais, et les saunas de toutes les autres écoles dijonnaises, comme dans les contes de fées, se métamorphosent en véritables restaurants scolaires ?

Monsieur Franck Lehenoff serait peut-être bien-aise en daignant se rendre dans la salle de restauration scolaire de l’école Beaumarchais, accompagné de tou(te)s les élu(e)s soucieux (?) du bien être des agent(e)s et des enfants et d’y déjeuner, durant 40 à 45 minutes, lorsque la température du lieu aura atteint les 35°. Je me dois, par respect pour les élu(e)s de les inviter à prévoir des vêtements de remplacement en raison d’un risque de transpiration excessive, et de ne pas hésiter à se rafraîchir.

Monsieur Franck Lehenoff, ainsi que madame le maire, et tous les élu(e)s seront également ravis d’être alertés, comme tous les lecteurs de Dijoncter, de certains points relatifs à la sécurité des enfants, voire des agent(e)s.

Monsieur Franck Lehenoff, je ne suis point expert en droit, mais je sais lire, aussi me permets-je de préciser que le décret du 27 mai 2025 énumère une liste de mesure pour, entre autres choses, protéger les salariés (et à fortiori les enfants) contre les risques liés à la chaleur, telle que la dégradation des conditions de travail.

Il est notamment précisé que l’employeur DOIT  : mettre en œuvre des moyens techniques pour réduire le rayonnement solaire sur les surfaces exposées OU pour prévenir L’ACCUMULATION DE CHALEUR DANS LES LOCAUX DE TRAVAIL (exemples : pare-soleil, ventilateurs, brumisateurs...).

Vous n’êtes pas sans ignorer, Monsieur Lehenoff, que les locaux de travail ne se limitent pas aux restaurants scolaires.

Liste non-exhaustive des dangers et aberrations rencontrés au sein de l’école Beaumarchais de Dijon

L’école Beaumarchais n’est pas une école à part. D’autres écoles sont confrontées aux mêmes dangers. Je laisse aux syndicats, aux organisations de parents d’élèves, voire aux agent(e)s peu soucieux tout comme moi de leur avenir professionnel, le soin de suivre mon exemple et de dénoncer les faits sur la place publique, ou dans les journaux de leur choix.

J’ampute, tu amputes, il ampute, nous amputons, vous amputez, ils amputent

Dans le cadre de l’apprentissage de la conjugaison, plutôt que les verbes chanter ou aimer, les maîtresses pourraient apprendre aux enfants le verbe amputer. En effet, certaines grilles posées à même le sol ne sont pas fixées. Il est donc fort possible de les soulever, ce qui s’est déjà produit à plusieurs reprises à l’école élémentaire Beaumarchais, pour le moins. S’il semble difficile pour un enfant d’y parvenir seul, les enfants ont depuis fort longtemps démontré qu’ils pouvaient y parvenir ensemble. L’un deux pourrait se coincer un doigt et se le faire couper si un autre enfant courrait sur la grille à ce moment-là. Je l’ai signalé, mais, paraît-il (tout du moins avant la sortie de cet article), on ne peut rien faire. Cela pourrait également être un problème pour les agent(e)s. Si un(e) agent(e) marchait ou courait sur une grille coupe-doigts déplacée, une blessure ne pourrait être exclue. Les plaques situées sous les gouttières peuvent également être soulevées par les enfants. Ils se sont déjà amusés à les déplacer, voire à y chercher des vers. Là encore, ils pourraient se blesser.

Je sème, tu sèmes, il sème, nous semons, vous semez, ils sèment… des produits de soins dans les cours de l’école

L’une des fermetures des deux trousses médicales (une par service pour 50 enfants en moyenne) est cassée. En conséquence, nous pouvons y ranger moins de produits, sinon nous les sèmerions à tous vents. À plusieurs reprises, des enfants me les ont rapportés après que j’ai, bien malgré moi, laissés choir lesdits produits. Je l’avais signalé en début d’année, un signalement bien inutile… J’avais également demandé à ce que chaque agent(e) qui se trouve dans la cour (si une personne se trouve dans la salle du périscolaire, tous les produits sont à sa disposition) puisse bénéficier d’une trousse médicale. Je laisse deviner aux lecteurs et lectrices de Dijoncter la réponse qui m’a été faite…

Le conte du réfrigérateur qui ne congelait pas

Il était une fois… un réfrigérateur du périscolaire défectueux. Depuis de très longues semaines, l’eau contenue dans les poches de glace ne gelait plus… Un jour un agent demanda à sa supérieure qu’on le remplaçât… mais sa demande ne connut aucun succès. Fin.

Sera-t-il remplacé l’année prochaine ? Rien n’est moins sûr… Restons optimiste ! Il le sera peut-être à la Saint Glinglin… J’avais également signalé que nous manquions de poches de glaces jaunes (pour les petits bobos) car parfois six ou sept enfants d’un service peuvent se faire mal si les agent(e)s organisent des activités physiques : or, nous ne pouvons pas utiliser les poches de glaces spéciales réservées aux bosses. On m’avait répondu alors qu’il fallait faire le tri entre ceux qui en ont vraiment besoin (ceux qui se cognent la tête contre une porte, par exemple) et les autres.

Calcul politique : 50 divisé par 2 = 18

Durant plusieurs mois consécutifs dans la première partie de l’année, les agent(e)s du second service de l’école élémentaire Beaumarchais ont dû travailler à deux avec en moyenne 50 enfants, jusqu’à 54 enfants s’il m’en souvient bien (nous ne sommes plus à un enfant près), alors que le nombre maximum d’enfants par agent(e) en élémentaire est de 18 (14 en maternelle). On peut donc dire que les agent(e)s n’étaient pas en mesure d’assurer une véritable surveillance. Il est important de signaler que beaucoup d’enfants de cette école sont violents – il faut chaque jour séparer certains d’entre eux et d’entre elles –, ce qui rend bien plus difficile encore ladite surveillance. Nombre d’agent(e)s ayant effectué des remplacements nous ont indiqué qu’ils n’avaient jamais connu une école telle que l’école Beaumarchais. L’une des remplaçantes s’était même retrouvée en larmes en raison de la difficulté d’y travailler. Force est de constater que dans de rares écoles dijonnaises particulièrement difficiles, des agent(e)s supplémentaires devraient être affecté(e)s.

Si l’on peut comprendre qu’il ne soit pas toujours possible de remplacer un(e) agent(e) sur l’heure, il existe un moyen simple d’obtenir du personnel afin de ne pas être en sous-effectif durant des mois : l’embauche.

Certes, nous avons pu compter dans les derniers mois – certaines semaines –, sur une stagiaire de quinze ans qui a su faire montre de sa maturité, de son sérieux et de son amour du métier, mais il est nécessaire de rappeler qu’une stagiaire ne compte pas dans les effectifs. Les documents remplis chaque jour peuvent attester de la véracité des faits relatés.

À la recherche de la permanente perdue

Au début de l’année, une permanente étaient affectée à chaque service. L’une d’entre elle partit et fut remplacée. Quand la seconde tomba malade (elle ne revient pas de l’année), en revanche, aucune permanente ne la remplaça.

Des rames plutôt que des ramettes

Il est de notoriété publique que nous disposerons dans quelques années d’une troisième ligne de tram. De nouvelles rames, fort coûteuses, seront installées dans notre belle Dijon. Force est de constater que si des moyens importants sont alloués à la construction de nouvelles rames, un manque de ramette de papier A4 ne nous a pas permis durant de long mois d’imprimer des coloriages pour les enfants qui souhaitaient s’adonner à cette pratique lors de la pause méridienne. Fort heureusement, si l’école manquait cruellement de papier A4, elle possédait suffisamment de papier… toilette.

Ce problème ne se rencontre pas qu’à Beaumarchais. À titre d’exemple, à l’école Coteaux du Suzon, j’ai souhaité proposer des coloriages aux enfants et rencontré le même problème. Il est vrai qu’en cours d’année, après avoir manqué de presque tout au périscolaire, nous avons obtenu une « rallonge » de 500 €. Attendu que les goûts des petits et des grands sont fort différents, une simple opération nous permet de constater que nous pouvions dépenser 250 € pour les grands et autant pour les petits. Pas de quoi remplir un gros caddy. Si les « décideurs » pouvaient avoir l’amabilité de nous fournir les documents d’étude de la troisième ligne de tram, nous pourrions offrir le papier aux enfants afin qu’ils puissent l’utiliser pour faire des découpages et, si les versos de certaines pages étaient vierges, nous en servir pour imprimer les coloriages tant désirés.

Et cætera

Que pourrais-je encore rajouter ? Peut-être semblera-t-il étonnant aux lecteurs et lectrices de Dijoncter qu’avant de commencer à exercer, une formation de base ne soit pas dispensée aux agent(e)s de la pause méridienne ou du TAP qui méconnaissent cet emploi, notamment à celles et ceux, s’il y en a, qui n’ont jamais travaillé avec des enfants, mais, vu tout ce qu’ils ont déjà lu, comment pourraient-ils encore être surpris(e)s...

Il ne le seront pas davantage en apprenant, par exemple, qu’à l’école Chevreul, la salle du périscolaire dans laquelle je découvris les agent(e)s le vendredi 4 juillet, se trouvait (en raison de la chaleur) plongée dans l’obscurité. Je n’ai pas pu y apercevoir de ventilateurs. Je n’en ai pas non plus aperçu à l’école Maladière où j’étais déplacé le lundi 30 juin. Pourtant, là encore, la mairie avait mis gracieusement à la disposition des agent(e)s… un sauna gratuit. Les lecteurs et lectrices de Dijoncter ne s’étonneront pas non pas qu’un agent déclarât (il ne connaissait pas mon attirance pour la presse) ce jour-là que dans une école dijonnaise, l’un des réfrigérateurs d’une école dijonnaise affichait une température de 18°, et qu’en conséquence, il n’avait pas été possible de servir le fromage, ni le dessert. Rien, plus rien ne pourra aujourd’hui étonner les lecteurs et lectrices de Dijoncter

Quelles mesures adopter l’année prochaine ?

Je me permets d’en proposer quelques unes. Les syndicats et les parents d’élèves sont libres d’en proposer d’autres. Les élu(e)s pour leur part, s’ils sont un tant soit peu responsables, choisiront de prendre les mesures qui s’imposent. Une fois encore, le plus important est de préserver la sécurité et la santé des enfants et des agent(e)s.

Première proposition : Délocaliser la cantine à la Rotonde de l’église saint-Bénigne : je m’y suis rendu en repérage le samedi 5 juillet dans le cadre d’une visite guidée. J’ai pu constater qu’il y faisait 13°, soit 22° de moins qu’au restaurant scolaire de l’école Beaumarchais, quatre jours plus tôt. Il conviendra de prévoir un gilet, voire un pull-over. Comme l’atteste la photographie de la Rotonde, l’autel pourra faire office de lieu de dépôt pour les plats chauds : des sièges seront mis à disposition des enfants et agent(e)s.

Réf : Photo tirée du site internet du diocèse de Dijon

Deuxième proposition : Délocaliser la cantine à la mairie, dans les salles de réunion, les lieux de repas, voire les bureaux des élu(e)s, dès lors que lesdits élu(e)s seraient, chose étonnante, mieux traités que les agent(e)s et enfants des écoles dijonnaises.

Troisième proposition : Récupérer les ventilateurs des élu(e)s et les transférer aux agent(e)s et enfants qui en sont malheureusement privés. Dans le cas où cela serait techniquement possible, démonter la climatisation de celles et ceux qui en disposent et la remonter dans les différentes écoles qui en sont privées.

Si ces solutions ne trouvent pas grâce aux yeux des élu(e)s, il ne leur restera plus qu’à installer la climatisation ou des ventilateurs en nombre suffisant, partout où cela est nécessaire, sans oublier l’école Beaumarchais. N’oublions pas qu’installer des climatiseurs, dans les écoles notamment, est une mesure de santé publique.

Conclusion

Si les élu(e)s ne prennent pas de toute urgence les mesures pourtant nécessaires, chacun pourra, dans le cadre de son droit d’opinion, se convaincre que la mairie n’aime ni les enfants, ni ses agent(e)s.

Pour ma part, je me permets de suggérer à tous les lecteurs et lectrices de ce présent article de me rejoindre afin de mener une action collective consistant à se munir d’une caméra et d’un thermomètre afin de prendre la température dans le bureau de tous les élus. Bien entendu, si les élu(e)s s’y opposent, nous nous contenterons d’immortaliser leur refus grâce à notre caméra. Je propose également à la CGT et à la FCPE de nous rejoindre.

Un ex-agent de la mairie de Dijon

(1) l’article du « Bien Public » étant paru le jeudi 3 juillet, il est difficile de savoir si cette formation est ou était prévue le 4 ou le 11 juillet 2025.
(2) Dans « La Divine Comédie » de Dante, Dante et Virgile passent la porte de l’Enfer sur laquelle est inscrite cette sombre phrase, laquelle s’adresse aux damnés qui subiront une peine éternelle.


P.-S.

J’ai choisi de ne parler ni de la salle du périscolaire, ni de la bibliothèque, ni de la salle d’activités de l’école Beaumarchais. Si les élu(es) sont un tant soit peu curieux, je me permets de leur conseiller, là encore, de s’y rendre lorsque la chaleur extérieure atteindra les 30° ou pire les 35°.
Je tiens à m’excuser de ne pas en dire davantage, et Dieu sait (dans l’hypothèse ou il existerait), combien il y aurait encore à dire sur les écoles dijonnaises.
Si d’aucuns sont déçus de me voir clore cet article, je me permettrai de conclure en lançant, tel un célèbre homme politique, un soir d’élimination au premier tour d’une présidentielle : Faites mieux !


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