Depuis deux semaines un mouvement contre les violences policières d’une ampleur inégalée agite la France. Déclenchée par l’opposition à la loi « sécurité globale » et alimentée par des révélations en chaîne de violences policières filmées, cette fronde fait l’exploit de réunir les journalistes de toutes les rédactions derrière la même banderole. Toutes ? Non, puisqu’une poignée d’irréductibles éditocrates continue de défendre becs et ongles les exactions policières. Jeudi 26 novembre le Bien Public a ainsi publié un édito digne de Valeurs Actuelles, comme le souligne le magazine Sparse.
Là où même Darmanin, le « premier flic de France » s’est déclaré choqué par ces images, Jean-Philippe Guillot, éditorialiste du BP « s’étonne de l’ampleur de cette indignation ». Le croche-pied d’un flic à un manifestant est « très discutable » mais c’est « un simple croche-pied », et le violent coup de pied asséné par un flic à un manifestant est un geste « impressionant de force et d’efficacité » dont il faudra « examiner la proportionnalité ». Pas un mot de compassion pour les migrants violemment jetés hors de leur tente, de toute façon pour l’auteur de ce torchon ils « n’avaient rien à faire ici ».
La presse quotidienne régionale (PQR pour les intimes) et les services de police entretiennent des liens étroits. La PQR est généralement dans une situation de dépendance vis-à-vis des services de police. C’est auprès de ceux-ci qu’elle va à la pêche aux informations, ce qui lui permet sans trop d’efforts de remplir des pages et des pages de faits-divers insignifiants mais racoleurs. Ça mérite bien un petit retour d’ascenseur en ces temps difficiles pour l’image de la police.
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