Le retour des 9 conversations animées - Stratégies · Idées · Pratiques



De octobre 2021 à juin 2022, les Tanneries proposent chaque mois un rendez-vous consacré à une discussion autour des enjeux qui traversent quotidiennement les luttes sociales, écologistes, anti-autoritaires, féministes, anti-racistes, etc.

Ce cycle de discussion était orginellement prévu pour l’année 2020-2021, mais aucun des évènements n’a pu avoir lieu à cause des mesures sanitaires et de l’enchainement des confinements. Nous le relançons pour cette année 2021-2022 !

9 conversations animées

3 questions de stratégies, pour ne plus naviguer à vue, pour aller vers des horizons désirables.
3 dissections de concepts, pour ne pas rester désarmé·es face aux lieux communs.
3 réflexions sur les pratiques militantes, parce qu’ « on ne combat pas l’aliénation par des moyens aliénés ».

De octobre 2021 à juin 2022, nous proposons chaque mois un rendez-vous consacré à une discussion autour des enjeux qui traversent quotidiennement les luttes sociales, écologistes, anti-autoritaires, féministes, anti-racistes, etc.
Ces rendez-vous ont pour objectif de creuser ensemble les questions qui font régulièrement débat aux seins des mouvements de luttes. Il s’agit autant de tenter de se construire des stratégies communes que de se rencontrer et apprendre à lutter ensemble malgré nos différents.

Ces 9 conversations sont pensées comme un cycle, dont les sujets se répondent et se complexifient les uns les autres. Nous aimerions réussir à sentir que nous avançons ensemble d’une discussion à l’autre, que ce soit pour affiner des alliances, pour comprendre nos désaccords ou pour partager nos doutes.
Il est bien sur possible de rattraper le cycle en cours, de le quitter ou de venir à une discussion par simple curiosité. Des comptes-rendus de chaque discussion seront accessibles sur le site des Tanneries, sur Dijoncter ou en version papier directement sur place.

Ces conversations ne seront ni des cours magistraux ni des présentations mais des débats, alimentés par des lectures de textes. Les personnes qui animeront les séances ne sont ni professeurs, ni spécialistes.
Quelques suggestions de lectures sont associées à chaque discussion. Si ces successions de noms peuvent être impressionantes, il n’est absolument pas nécessaire d’avoir lu ces textes à l’avance pour participer à la discussion.
Nous souhaitons faire de ces moments des temps d’élaboration collective, à partir d’une transmission de textes, de récits ou de réflexions préparées par quelques personnes. L’idée serait de construire une base commune assez forte pour faire que la parole circule le mieux possible.

Chaque discussion commencera à 18h, sera suivie d’un repas, et parfois d’un film.
Tout sera à prix libre.

Écologie : du citoyen responsable au sabotage de masse - Mercredi 27 octobre

STRATÉGIE – Aujourd’hui, il se pourrait bien qu’il ne suffise pas de faire son tri selectif, de consommer bio et de mettre en place un virement automatique mensuel pour telle ou telle ONG environnementaliste pour répondre à l’urgence écologique à laquelle nous faisons face. Ces deux dernières années Extinction Rebellion et Youth for climate ont eu le mérite de nous refaire sortir dans la rue en rappelant à quel point l’écologie était une question collective et politique. Pourtant à ce jour, aucun de ces mouvements – aussi mobilisateurs soient-ils – n’est parvenu à peser sur les États pour transformer leurs politiques énergétiques et leurs gouvernances écologiques à l’origine du désastre en cours – seul le covid aura su brièvement mettre un coup d’arrêt à celui-ci sans notre intervention.Qu’à cela ne tienne, l’heure est toujours à l’urgence écologique et sociale, comment pourrions-nous donc enrichir les formes de luttes actuelles ou en inventer de nouvelles ? Est-il pertinent d’essayer de créer un front écologique commun en articulant un maximum de registres d’actions, qui irait de la manifestation à des actions de désobéissance civile en passant par des formes illégales comme le sabotage ?

À partir d’extraits de :

"Une culture de résistance" de Lierre Keith in Deep Green Resistance, un mouvement pour sauver la planète, tome 1, pp. 133-223,
Écologie sans transition de Désobéissance Écolo Paris,
Comment saboter un pipeline de Andreas Malm,
Comment la non-violence protège l’État de Peter Gederloos,
Égologie. Écologie, individualisme et course au bonheur de Aude Vidal.

Pouvoir et Complot - Mercredi 24 novembre

IDÉES – L’histoire des structures de pouvoir et de celleux qui les régissent, des empires aux démocraties libérales, est faite de complots et de manoeuvres, des coups d’état aux lobbies, des assasinats politiques à l’ingérence coloniale. Aujourd’hui, on utilise facilement le terme complotiste à la fois pour clore une discussion, pour qualifier une interprétation des évènements qui nous paraît délirante, ou pour discréditer une personne qui viendrait remettre en question un récit officiel ou critiquer des formes dominantes de l’information. Où se situe donc la frontière entre critique du pouvoir, déconstruction des récits officiels, mise au jour des complots passés et présents et fantasmagories conspirationnistes ? Quelles différences peut-on faire entre complot et complotisme ? Comment valide-t-on et vérifie-t-on une information ? Quels médias, quels chiffres, quels récits croit-on et pourquoi ?

À partir d’extraits de :

Conspiration et fantasmagorie à l’ère de trump et du covid sur lundi.am,
Deux vocables infâmes de Giorgio Agamben,
La stratégie du choc de Naomi Klein.

Du mouvement social à l’insurrection ? - Mercredi 5 janvier

STRATÉGIES – Les manières d’occuper la rue, de faire pression sur les instances de pouvoir, de laisser éclater sa colère ou de lutter ensemble dans l’espace public ont été bouleversées ces dernières années autant par les émeutes de banlieues que par des mouvements comme Nuit Debout ou les Gilets Jaunes. Des grands cortèges déclarés aux manifs sauvages, des émeutes populaires à la grève des cheminots, des occupations de lycées, de facs, de rond-points au saccage des Champs-Elysées, des pillages de magasin à la destruction des symboles du pouvoir, quelles formes de luttes pour quelles aspirations ? Lutte-t-on pour transformer la société ou pour la renverser ? Croit-on encore à l’insurrection ? Comment faire grève efficacement dans un monde où le travail a été ultra-libéralisé ? Quels mouvements ou quels modes d’action pourraient mener à un soulèvement populaire ?

À partir d’extraits de :

L’émeute prime de Joshua Clover,
Critique de la violence de Walter Benjamin,
Sortir de notre impuissance politique de Geoffroi de Lagasnerie,
Grève et joie pure de Simone Weil,
Ne crois pas avoir de droits , de la Libraire des femmes de Milan,
Quel monde vous-nous ? de Starhawk.

Vivre sans police - Mercredi 26 janvier Reporté au mercredi 2 février

PRATIQUE – L’explosion mondiale à la suite de la mort de George Floyd a révélé plus que jamais au grand jour une colère et une défiance massive vis-à-vis de la police et de ses méthodes.Partout dans le monde, des collectifs et des communautés n’attendent plus aucune protection de la part de la police et s’organisent sans elle.Le passage d’un mouvement contre les violences policières à un mouvement pour l’abolition de la police pose pourtant de multiples questions, notamment celle-ci : pouvons-nous réellement nous passer de la police ? Alors que l’institution police-justice est souvent la seule voie possible pour faire face à certaines situations, comment créer collectivement d’autres réponses afin de nous autonomiser de ces instances ? Comment apprendre à nous protéger les un·es les autres ? Vivre sans police est-ce aussi vivre sans prison ? Comment passer d’un système judiciaire répressif à une justice transformatrice ?

À partir d’extraits de :

Différents textes écrits par le collectif « 8 to Abolition »,
Accounting for ourselves , brochure disponible sur Inkiosques,
Entre justice pour les victimes et transformation des communautés : des alternatives à la police qui épuisent les féministes de Laurence Ingenito et Geneviève Pagé.

Peuple et populisme - Mercredi 23 février

IDÉES – Fin 2018, l’irruption du mouvement des gilets jaunes dans le champ politique destabilisa brièvement les fondements de la légitimé démocratique du gouvernement Macron. Un peuple venait de se soulever contre le mépris répété que représentaient des réformes vécues comme injustes par une partie de la population. Parmi leurs revendications le RIC est vite devenu central, ramenant la souveraineté populaire sur le devant de la scène. À ce jour, parmi les courants politiques de gauche comme de droite, certain·es politicien·e·s organisent de plus en plus leurs discours autour de l’idée de peuple, chacun·e essayant de se faire valoir comme le/la vrai·e représentant·e du dit peuple. C’est sur cette base que se fondent les idéologies populistes, dont se sont emparés Donald Trump ou Jair Bolsonaro, se forgeant ainsi une image d’homme du peuple tout en menant des politiques ultra-libérales, liberticides et précarisantes pour la majorité de la population. Mais de quel peuple parle-t-on et pourquoi emploie-t-on ce concept plutôt qu’un autre ?Sur quoi repose le succès des populismes ? Si c’est au nom du peuple que sont menées les politiques les plus liberticides, ce « peuple » existe-il réellement ?

À partir d’extraits de :

Les Gilets jaunes et la question démocratique de Samuel Hayat,
Qu’est-ce-que le populisme ? : Définir enfin la menace de Jan Werner Muller,
La haine de la démocratie et La mésentente de Jacques Rancière,
Pour un populisme de gauche de Chantal Mouffe.

Le pouvoir au sein des groupes - Mercredi 23 mars

PRATIQUES – Quelle que soit sa forme d’organisation, aucun groupe ne semble échapper aux rapports de pouvoir. Qu’ils soient la conséquence de manipulations conscientes ou simplement de situations sociales inégales, le pouvoir traverse les collectifs. Sans prise en charge collective de cette question, il écrase celles et ceux qui en sont le moins doté·es, ou a minima entrave des formes d’élaborations communes plus riches.Qu’est-ce qui détermine ces rapports de pouvoir ? Peut-on imaginer des formes collectives qui les supprimeraient ? À défaut, comment les identifier et les désamorçer ? Comment redistribuer le pouvoir ?

À partir d’extraits de :

Micro-politique des groupes de David Vercauteren,
La tyrannie de l’absence de structure de Jo Freeman,
Rêver l’obscur de Starhawk.

La fin de l’universalisme ? - Mercredi 13 avril

IDÉES – Dans la deuxième partie du 20e siècle, les luttes décoloniales et féministes semblent avoir sérieusement remis en cause le mythe d’une raison et d’une vérité universelle, c’est-à-dire la possibilité qu’une affirmation puisse être universellement vraie et un système politique universellement bon. Ces luttes et ces pensées ont mis en évidence que derrière le sujet qui se prétendait neutre et universel se cachait en réalité un homme blanc, cis [1] et bourgeois. Aujourd’hui, avoir la prétention de parler au nom de toutes et de tous n’est plus aussi évident. Pourtant l’universalisme reste dominant dans de nombreux discours politiques, y compris parmi les luttes anti-capitalistes et émancipatrices. Comment expliquer cette persistance ? Pourquoi certain·es défendent ardemment cet horizon ? Quelles perspectives politiques ouvre la remise en cause profonde d’un système de pensée universaliste ?

À partir d’extraits de :

Par affinités. Amitié politique et coexistence de Valérie Gérard,
Les Âmes sauvages. Face à l’Occident, la résistance d’un peuple d’Alaska de Nastassja Martin,
Peau noire, masques blancs de Frantz Fanon,
Les impostures de l’universalisme de Louis-Georges Tin,
Classer, dominer. Qui sont les « autres » ? de Christine Delphy.

Syndicat, parti, autonomie. Comment repenser la question de l’organisation ? - Mercredi 11 mai

STRATÉGIES – Aujourd’hui nous sommes de plus en plus nombreu·ses à nous détourner des syndicats et des partis politiques pour tenter de lutter à travers des collectifs informels. Émancipées de la bureaucratie verticale de certaines structures, ces formes d’organisation autonomes sont régulièrement moteurs d’actions créatives, efficaces et surprenantes.Pourtant nous sommes nombreu·ses aussi à en sentir les limites, et à regretter parfois la portée idéologique des partis traditionnels d’extrême-gauche, tout comme la force de frappe sociale des syndicats de lutte.Le syndicalisme, le parti et l’autonomie ont des histoires parallèles et n’ont eu de cesse de s’allier ou de se combattre en fonction des moments. Qu’en est-t-il aujourd’hui ? Faut-il réinvestir le syndicalisme ? Repenser la forme parti sur de nouvelles bases revendicatives inspirées des pratiques autonomes ? En bref : comment dépasser les limites de chacune de ces formes d’organisation ?

À partir d’extraits de :

L’hypothèse autonome de Julien Allavena,
Domination et sabotage de Toni negri,
Un long chemin. Hypothèse pour une autonomie organisée de Acta.zone.

Lutter ensemble : Composition, convergence et intersectionnalité - Mercredi 8 juin

PRATIQUE – Mouvement contre la réforme des retraites, occupations territoriales, manifestations et actions féministes, luttes anti-nucléaires, mouvement Black Live Matter, soulèvement contre la précarité… Les formes (et les sujets) de luttes foisonnent. Si on peut facilement se représenter que toutes ces luttes sont soeurs, il n’est pas toujours facile de savoir exactement ce qui les relie. Aujourd’hui, on peut imaginer différentes manières de penser les liens entre les luttes et les personnes qui les mènent. Faut-il espérer une convergence générale autour d’un ennemi commun qui reste à définir ? Doit-on faire des compromis et oser des confrontations pour pouvoir composer ensemble à des moments précis ? Peut-on imaginer des formes d’alliances où chacun·e accepterait de soutenir des luttes qui semblent ne pas le ou la concerner directement ?Comment lutter ensemble, malgré nos différences et nos conflits ?

À partir d’extraits de :

La révolution féministe d’Aurore Koechlin,
Lutter ensemble de Juliette Rousseau,
Différents textes de Pinar Selek,
Articuler l’autonomie populaire : vers une nouvelle conception du parti de Acta.zone.



Notes

[1Une personne cis-genre est une personne dont le genre correspond au genre qui lui a été assigné à la naissance, par opposition à une personne trans-genre.

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