À la suite de la distribution de l’appel à candidatures pour les jardins partagés des Quarrés, nous nous réjouissons d’avoir fait émerger le débat sur le bétonnage de 8 hectares de terrains agricoles et naturels.
La réponse de M. Long — maire de Moirans-en-Montagne, et 1er vice-président de Terre d’Émeraude Communauté en charge de l’attractivité économique et de l’emploi —, sous forme de maigre catalogue de mesures « vertes » et de défense de l’intérêt général, ne nous a pas convaincu⋅es du bienfondé de bétonner 8 hectares de bois et de prés fertiles et riches en biodiversité, alors que la commune ne compte plus que 2% de terres agricoles et 2 fermes pour nous nourrir.
« Désimperméabiliser les sols » en ville pour bétonner une zone inondable, ou recréer une « trame végétale » pour justifier la destruction d’un corridor écologique d’intérêt régional... Où est la cohérence ? Pourquoi se cacher derrière ces mots du développement durable, si ce n’est pour satisfaire encore et toujours l’idéologie de la croissance et les intérêts privés ?
Se retranchant derrière la défense de l’emploi, il occulte le fait que nulle part en France les promesses de maintien ou de développement d’emplois qui justifient l’aménagement de ces zones ne sont tenues, ou alors en supprimant des centaines d’emplois ailleurs et en recréant quelques dizaines, à grand renfort d’investissements publics et de profits privés.
Quant à la défense de l’intérêt général, nous rappelons que celui-ci ne tombe pas du ciel : c’est une construction sociale qui reflète dans nos sociétés les rapports de force, de classe, de racisation et de genre. Qui d’autre qu’un homme ayant fait carrière dans l’industrie pour se convaincre que l’avenir des jeunes du territoire sera amélioré par du béton et du plastique ?
« Les nombreuses candidatures reçues pour une parcelle de jardin partagé montrent que la population moirantine a besoin d’autre chose pour vivre, et nous appelons toutes celles et ceux qui n’ont pas voulu y croire à les rejoindre : ce jardin partagé verra le jour ! »
Camille, des Soulèvements de la Terre Haut-Jura
Ce que Monsieur le Maire présente aujourd’hui comme une fausse information est en fait de l’anticipation. Il faudra peut-être quelques mois ou quelques années aux élus pour se rendre compte qu’une régie agricole pour fournir la restauration collective, un espace test pour favoriser l’installation de nouvelles paysannes et des jardins partagés pour créer de nouvelles solidarités entre habitant⋅es sont les projets qui s’imposeront aux Quarrés. Encore faut-il vouloir débattre de l’intérêt général et imaginer au-delà de l’existant les emplois de demain.
Pour nourrir ce débat, nous comptons sur Terre d’Émeraude Communauté pour :
- remplir son obligation légale de publication de l’étude d’impact du projet, essentielle à tout débat démocratique
- expliquer comment elle va la compléter pour respecter la démarche Éviter-Réduire-Compenser après l’avis critique de la MRAE du 29/12/2023
- indiquer à la population quelles entreprises ou activités sont demandeuses de l’aménagement de cette zone, avec leurs besoins en foncier
- faire le bilan de ses actions et projets en matière d’« actions agro-environnementales », compétence inscrite dans ses statuts.
Les Soulèvements de la Terre du Haut-Jura s’engagent à défendre ces terres mais surtout les besoins vitaux des habitant⋅es : un environnement préservé, une alimentation saine et locale, des liens plus forts entre elles et eux. Rendez-vous le dimanche 14 avril pour ouvrir les possibles !
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