Nous continuerons à marcher rue de la Treille



Quinze jours après son camp d’été proche d’Avallon, le « bastion social » ouvrait son local à Clermont-Ferrand le samedi 14 juillet. Ce groupe fasciste n’a pas tardé à attaquer physiquement celles et ceux qui militent contre l’extrême droite.

Nous continuerons à marcher rue de la Treille

Deux jours seulement avant l’inauguration du local du Bastion Social, rebaptisé Oppidum, trois agressions et plusieurs intimidations ont été commises par des fascistes.

Tout d’abord, mercredi soir, un camarade bien connu en ville, est repéré, installé à la terrasse d’un bar à proximité du local, il est attaqué à coup de club de golf. Il passera la nuit à l’hôpital avec le nez cassé, la cloison déplacée, des œdèmes à la pommette et à l’œil.
Plusieurs témoins de l’agression ont fait des dépositions de façon réactive avant même le dépôt de plainte de la victime.

Le même jour, la deuxième victime, en passant devant ce local fasciste, a courageusement clamé haut et fort à ces héritiers de Franco que jamais elle ne les tolérerait dans sa ville. La réponse ne s’est pas faite attendre, et 6 nazillons l’ont frappé à la tête, preuve de leur lâcheté habituelle. La police appelée par les témoins de la scène, n’a pas jugé utile d’interpeller les agresseurs, preuve de la complicité explicite de l’État face à leurs allié.e.s de toujours.

Puis, dans la soirée de jeudi, la troisième victime commande un verre dans un bar de la rue de la Treille, quand soudain, un homme effrayé débarque, poursuivis par 6/7 fascistes. Un des fascistes désigne le fuyard et un des molosses frappe au visage à coup de pied et de poing devant une foule de témoins le malheureux client. Leur violence aveugle, les a fait se tromper de cible, en frappant la mauvaise personne, qui aura une double fracture de la mâchoire.
Lorsque la police arrive, elle ne prend pas la peine de relever les identités des agresseurs ni de partir à leur recherche. Le témoignage de la victime, nous apprend que la douleur des coups l’a fait vomir et que la policière arrivée sur place l’a engueulé car ça sentait mauvais...

Il faut bien comprendre que pour des militant.e.s, déposer plainte à la police contre laquelle nous sommes opposé.e.s tous les jours n’a vraiment rien d’anodin. Nous, antifa, n’attendons rien de la police. Nous ne sommes pas dupes, sur les liens fraternels qu’entretiennent la police et les fascistes. Néanmoins, il faut montrer aux sociaux-démocrates, qui refusent de voir la montée de l’extrême droite, la longue liste des violences commises par cette dernière.
Ce déchainement de violence n’est pas sorti de nulle part...

Le journal local « La Montagne », se permet même de pondre une interview vidéo des membres du Bastion, qui leur fait une tribune bien propre, sans remise en question ni contextualisation. Avec des affirmations contradictoires à la pelle des interviewés : « nous ne sommes pas contre les immigrés », « on est contre le système qui pousse à migrer » ou « nous ne sommes pas d’extrême droite, ni même de droite » alors que ce groupuscule soutient Bachar El Assad, que ses membres s’affichent avec des tee-shirts à l’effigie de Duprat (un des membres fondateurs du FN, antisémite et révisionniste) et qu’ils prônent la préférence nationale suprématiste par leur devise : « les nôtres avant les autres ».

Depuis de trop nombreuses années, les médias ne censurent plus la parole à l’extrême droite, sous couvert de la liberté d’expression et d’une pseudo déontologie de la neutralité qui ne fait que légitimer des paroles de haine. Laisser un fasciste s’exprimer est déjà en soi un acte de violence.
Hier 14 juillet, le préfet Michel FUZEAU a été interpellé dans la rue par des militant.e.s choqué.e.s de voir les membres du Bastion faire des discours et traîner hors de leur local, alors que la préfecture avait toléré l’inauguration tant qu’elle se ne déroulait pas sur la voie publique.
Ce dernier, a déclaré que ces gens étaient des citoyens comme des autres, et qu’ils peuvent aller et venir librement. Concernant les agressions, il a affirmé avec le cynisme inhérent à sa lamentable fonction, qu’il ne s’agissait que de pseudo agressions et que les agresseurs n’avaient pas été identifiés clairement...
Nous tenons à féliciter, nos camarades du collectif antifasciste de Clermont-Ferrand, qui ont organisé et porté cette manifestation populaire du 12 juillet, en réunissant un millier de personnes, issues d’associations, de militant-es, de syndicalistes, de la société civile.
Et nous remercions le collectif « On est là ! » du quartier de St Jacques, qui a également dédié son bal pour la Fraternité et la Justice, à l’opposition de l’ouverture du local du Bastion.
Cette belle réussite, sort des cadres habituels qui nous enferment dans l’entre soi du milieu militant. Plus que jamais, ayons l’humilité de reconnaître que nous sommes bien trop faibles seul.e-s. face à cette situation. Le combat continue, l’oppidum fermera, et nous ne laisserons personne récupérer notre lutte à des fins électoralistes.

Nous ne terminerons pas sans une pensée émue à la famille de la vitrine de l’oppidum, taguée la nuit avant l’ouverture par des camarades antifas, qui a été filmée par le quotidien " La Montagne " pendant la cérémonie d’ouverture.

K.G.B



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