Bastion Social : 200 manifestant·es à Avallon contre les (néo)fascistes...


Yonne

Des fusils-mitrailleurs, le PSIG, des gendarmes mobiles, un sous-préfet, des agents du renseignement, un maire, un pauvre châtelain et deux-trois petits fascistes qui traînent par-ci par-là, histoire de voir... Rassemblement chaleureux et conséquent à Avallon (89).

Annoncé initialement par « Bastion Social » à Avallon, puis indiqué « à 5 minutes de la gare d’Avallon », impossible de donner avec certitude le lieu où se déroulait le lieu du camp d’été de ce groupe. Le chatelain d’Orbigny avait formellement affirmé que ce n’était pas chez lui, d’aucuns assuraient que ce serait sûrement à Étaule, où un fameux député FN accueillait régulièrement les scouts d’Europe - organisation par laquelle passent tous les membres de l’extrême-droite catholique la plus réactionnaire. Et force est de constater qu’à part celui d’Orbigny, c’était le seul château à proximité de la gare d’Avallon. Des militant·es sont allé·es voir s’il n’y avait pas quelques bras tendus par là-bas, nulle trace de ceux-ci. La mobilisation et la dynamique enclenchées via les réseaux et les rencontres auraient-elles incité les fascistes au petit pied à délocaliser quelque peu leur sauterie ? Avaient-ils déjà prévu de ne pas se rassembler directement au château, mais sur un terrain alentour, pour éviter de porter préjudice à cette si respectable Madame Ferrand ? On ne le saura peut-être pas de si tôt, la sous-préfecture persistant quant à elle à répéter qu’ « aucune manifestation n’ayant été déclarée de la part de cette organisation, aucune manifestation ne se [tiendrait] en Avallonais. » Un membre des renseignements affirmait en revanche que leur réunion avait été déplacée, vendredi soir, vers la Nièvre.

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En tout cas, rendez-vous était donné dès 10h par les organisations et associations signataires de l’Yonne, vers la statue de Vauban, pour ensuite partir tracter sur le marché. Sous la pression populaire ou par conviction profonde, le Maire d’Avallon lui-même avait appelé à venir sur cette esplanade à 10h30 pour protester contre la tenue de ce camp d’été dans la région.

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Entre 100 et 150 personnes s’y retrouvèrent, de tous horizons. De nombreux camions de gendarmes mobiles étaient stationnés à proximité. Des unités du PSIG [1] circulaient dans la ville et autour du rassemblement.
Sous le regard bienveillant et souriant des pandores, des prises de paroles se succédèrent.
Un pauvre châtelain désigné auparavant comme l’hôte de ces gens peu fréquentables s’empressa de démentir, pour enchaîner immédiatement sur la difficile condition des gens de sa classe croulant sous les charges et l’entretien des édifices qu’ils assurent évidemment de leurs mains. La foule, qui ne souhaitait visiblement pas se rassembler pour entendre ce genre de litanie trop fréquente, le hua rapidement pour amorcer un mouvement vers le marché et diffuser des tracts, entamer des discussions avec les riverains et les alerter sur la situation. L’invitation au pique-nique circula bien, pour nous retrouver à tenter de sortir du centre-ville à plus de 200 !

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Tout cela, toujours bien encadré par de nombreux gendarmes, notamment dits « mobiles », bien qu’harnachés avec armures et casques, armés, cuisant au soleil. Durant cette demie-journée, certain·es se sont laissé·es à rêver que les poulets rôtissent, notamment lorsqu’ils tentèrent de nous empêcher de retourner sur l’esplanade pour partager un repas...

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On aura vu des personnes mal informées prendre souvent la parole publiquement, pour dire des choses fausses, ou tenir pour universelles des positions en fait politiquement situées : le caractère pacifique de facto du rassemblement ne fera pas oublier que le combat antifasciste ne peut se contenter d’une simple manifestation, qui n’est qu’une infime partie de la mobilisation dont les groupes doivent se saisir. Aussi, il se fait difficilement avec l’aide des autorités, qui bien souvent cautionnent in fine les agissements et rassemblements fascistes, se contentant presque toujours de postures de façade pour ne rien faire concrètement de ce qui est en leur pouvoir, ou leur capacité.
On notera par exemple ici que de nombreuses voitures arrivant à Avallon se sont vues controlées avec prise d’identité de TOU·TES les passagèr·es, fouillées, et ce pendant plus de 30 minutes chacune...
On pourra aussi relever que le sous-préfet, plutôt que de chercher à empêcher la tenue de ce camp d’entraînement physique et idéologique des néofascistes, a préféré jouer publiquement sur son incompétence géographique ; pour ensuite affirmer que nous, militant·es antifascistes, ne « respections pas les règles » avec ce rassemblement non déclaré.
On l’a pourtant annoncé, qu’on serait là dès 10h, et qu’on mangerait ensemble à 12h !

Au final, si nous n’avons pas réussi à empêcher la tenue de ce camp d’été (en témoignent les quelques photos champêtres et soigneusement agencées publiées sur les réseaux par le groupe, où quelque 40 jeunes gens n’ont aucune honte à porter un t-shirt au nom de François Duprat...), nous avons eu le plaisir de certaines rencontres surprenantes.
Nous avons aussi signifié qu’une part non négligeable de personnes étaient prêtes à se mobiliser, où que les fascistes tentent de se réunir.

Vous ne serez jamais chez vous !


avec vos identités figées et mortifères, vos désirs de pouvoir et de domination
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Notes

[1Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie, groupe proclamé comme étant « la force de frappe » d’une compagnie de gendarmerie, lourdement armé et entraîné...

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