­Pour les autoréductions et contre Carrefour, semaine d’action !



En janvier 2021, après presqu’un an de confinement, 60 militant·es et précaires, certain·es impliqué·es dans des collectifs de solidarité, ont procédé à une autoréduction au Carrefour Market de la rue Nationale à Paris. Pour avoir participé à cette autoréduction, ces deux camarades ont été condamné·es à verser au groupe Carrefour plus de 38 000 euros. Iels ont décidé de faire appel. Nous invitons celles et ceux pour qui la solidarité en actes fait sens à participer du 28 novembre au 4 décembre à une semaine d’action contre Carrefour et la grande distribution et pour la défense des inculpé·es.

­Pour les autoréductions et contre Carrefour
SEMAINE D’ACTION, ACTE 2, DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE

En janvier 2021, après presqu’un an de confinement, 60 militant·es et précaires, certain·es impliqué·es dans des collectifs de solidarité, ont procédé à une autoréduction au Carrefour Market de la rue Nationale à Paris. L’objectif était de s’approprier des biens de première nécessité pour des cantines et distributions solidaires. Des caddies ont été remplis de produits alimentaires et hygiéniques, les caisses ont été bloquées, des tracts distribués et des banderoles déployées. Une heure plus tard, la direction et le siège de Carrefour ont accepté de laisser sortir les marchandises. Deux personnes ont été contrôlées à la sortie, puis poursuivies par Carrefour malgré son engagement à ne pas porter plainte. Pour avoir participé à cette autoréduction, ces deux camarades ont été condamné·es à verser au groupe Carrefour plus de 38 000 euros. Iels ont décidé de faire appel. On ne paiera pas !

Nous invitons celles et ceux pour qui la solidarité en actes fait sens à participer du 28 novembre au 4 décembre à une semaine d’action contre Carrefour et la grande distribution et pour la défense des inculpé·es. Agir contre Carrefour pour qu’ils retirent leur plainte avant le procès en appel, c’est lutter pour la relaxe, ne pas faire porter une action collective sur deux personnes et tenter d’empêcher la criminalisation des autoréductions. Alors que tout augmente – biens de « première nécessité », tarifs du gaz et de l’électricité, loyers – ne nous laissons pas dicter la manière dont la solidarité doit s’exprimer.


Qui profite des crises ?

Crise pandémique, crise climatique, crise sociale, économique, politique, énergétique, les crises s’accumulent davantage qu’elles ne se succèdent. À chaque crise, les États exigent des populations qu’elles fassent plus d’efforts – « Austérité », « Sobriété », disent-ils, « Travailler plus pour gagner moins » comprenons-nous. À chaque crise, les précaires se retrouvent à payer plus des biens et services toujours plus dégradés. Celles et ceux qui subissent d’avantage l’inflation sont souvent celles et ceux qui ont été les plus exposé·es à la pandémie : les travailleur·ses pauvres de l’agro-alimentaire, de la santé, de la logistique... Les entreprises, elles, accumulent toujours plus de profits, se contentant d’investir un peu dans le green washing et autres œuvres caritatives pour redorer leur image.

Alors que Coca cola, leader mondial de la pollution plastique, parraine la COP 27 en Égypte et que Total encaisse tranquillement les subventions à la pompe tout en refusant d’augmenter ses salarié·es à hauteur de l’inflation – malgré grèves et blocages de raffineries vivement réprimés –, la grande distribution n’est pas en reste : sous couvert de guerre en Ukraine et d’inflation, certains gros distributeurs augmentent les prix de leurs produits deux fois plus que l’inflation, notamment les « premier prix ». Des « hausses de prix suspectes » que dénonce même un rapport de la Commission économique du Sénat, qui révèle des chantages à la rupture de stock ou des augmentations de prix dans les rayons sans que le tarif d’achat aux fournisseurs ait augmenté.

Le groupe Carrefour et ses plus de 80 milliards de chiffre d’affaires est un modèle d’entreprise sachant profiter de toutes les crises. En 2019 et 2020, la multinationale de la grande distribution, dont les magasins sont restés ouverts lors des confinements successifs, a ainsi connu une hausse de son chiffre d’affaires sans précédant depuis vingt ans. Aujourd’hui, c’est de l’inflation dont il s’agit de profiter pour revitaliser les hypermarchés. En novembre, Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, a présenté son plan stratégique pour les quatre prochaines années : miser sur le discount pour attirer des client·es de plus en plus pauvres, développer sa marque propre pour réduire les coûts, et, bien sûr, supprimer des postes.

La multinationale française compte ainsi ouvrir plusieurs magasins discount Atacadão, une enseigne brésilienne propriété de Carrefour. Ironie du calendrier, l’ONG internationale Mighty Earth a lancé en septembre la campagne #CarrefourNousEnfume contre le groupe leader de la grande distribution sur le marché brésilien et responsable selon les calculs de l’ONG, de 4,5 % de la déforestation de l’Amazonie brésilienne l’été dernier*. Ce qui n’empêche pas l’enseigne française de communiquer à coup de labels et de fondations sur sa politique d’« engagement sociétal » et de « transition alimentaire solidaire » : « On a tous droit au meilleur ! » disent-ils ; « Alors prenons-le !! » répondons-nous.

* Deux tiers des produits carnés disponibles dans les supermarchés Carrefour et ses enseignes au Brésil proviennent de la société JBS, entreprise de transformation de viande connue pour ses déforestations illégales et ses violations des droits humains. Quant au soja brésilien importé en France pour l’alimentation des poulets et œufs vendus sous les marques Carrefour, son principal fournisseur est Bunge, une multinationale également associée à la déforestation de l’Amazonie.


Don’t pay !

Partout dans le monde, des gens cherchent à s’organiser collectivement pour faire face à l’inflation et aux crises qui s’accumulent : grève pour l’augmentation des salaires, collectifs d’entraides, manifestations contre l’austérité, blocages de raffineries, assemblées contre la vie chère, cantines populaires, autoréductions énergétiques. Ainsi en Grande Bretagne, en Belgique, en Italie, des précaires manifestent et s’organisent pour autoréduire leurs factures d’électricité, notamment sous le mot d’ordre « Don’t pay ! ». « Si je ne paie pas j’aurai un problème, si personne ne paie, ce sont les fournisseurs qui auront un problème » rappelle un tract belge.

Qu’il s’agisse de réduire le coût de ses courses alimentaires ou des factures d’énergies, il y a bien des raisons de défendre les pratiques d’autoréduction, qui refusent l’invisibilisation de la précarité et des inégalités et défendent concrètement l’accès aux besoins les plus élémentaires.
Il y a aussi bien des raisons de s’attaquer à Carrefour, à la grande distribution, et à tous les profiteurs de crises.

DU 28 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE
Semaine d’action
contre Carrefour, la grande distribution
et la vie chère
Pour soutenir les camarades inculpé·es pour une autoréduction
Multiplions les actions
#CarrefourRetireTaPlainte

Chaque collectif ou personne solidaire
peut imaginer les actions de son choix
contre Carrefour et les enseignes qu’il possède
(So-Bio, Bio C bon, Carrefour Market, Carrefour Contact-City-Express-Montagne, Proxi, Promocash, Supeco).
Nous avons pu constater que le moindre tractage
remonte à la direction...

Plus d’infos,
ainsi que des autocollants, tracts, affiches
et rendez-vous sur le site
https://carrefourretiretaplainte.noblogs.org

Envoyez-nous vos photos, vidéos , communiqués
ou autres traces de ces actions pour qu’on puisse les partager
par email : 14octobre@riseup.net
sur Twitter : @RetireCarouf



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