Les pads sont des outils numériques qui permettent de travailler collectivement sur des textes. Comme l’écriture collective est souvent un enjeu important quand on essaie de déjouer les structures de pouvoir, nous sommes très nombreu·ses à les utiliser pour écrire des tracts, des articles, des compte-rendus de réunions, etc. Voici quelques conseils d’utilisation pour éviter de perdre son pad ou de se perdre dans les commentaires.
Pour débuter
Choisir un pad
Riseup (https://pad.riseup.net) propose des pads basés sur l’application Etherpad. Leur accès est libre (sans mot de passe ni besoin de création de compte). La sécurité de ces pads est basée sur le fait que leurs URL ne sont diffusées qu’à celles et ceux à qui on transmet le lien.
Pour utiliser des pads privés, on peut se créer un compte chez Framapad (https://framapad.org/fr/), ce qui permet de sécuriser les pads avec un mot de passe, de classer ses pads dans des dossiers et de choisir avec qui est-ce qu’on souhaite les partager.
Créer un pad
Nommer un pad avec un nom simple permet d’en transmettre l’adresse par oral ou par écrit plus facilement, mais ça peut aussi permettre à des gens mal intentionné·es de tomber dessus plus facilement (ex : https://pad.riseup.net/p/manifdesamedi n’est pas forcément une bonne idée...). On peut toutefois rajouter un titre au pad juste avant le nom aléatoire qui est proposé, afin de pouvoir identifier plus facilement à quoi il correspond à partir de son adresse (par exemple : https://pad.riseup.net/p/manifdesamedi-7g9vrZDT6HsJEeP8QvCM).
Les pads ont une durée de validité, au-delà de laquelle leur contenu s’efface. Cette date est définie en fonction de la date de dernière modification du pad.
Souvent, on met plus de temps qu’on ne le pense à finaliser un texte, du coup c’est plutôt bien de prendre un peu de marge.
Mais il ne faut pas pour autant demander à Riseup ou à Framasoft de garder en mémoire tous nos pads pendant des années inutilement.
Retrouver un pad
Quand on travaille souvent collectivement, on a vite fait de ne plus retrouver le lien vers un pad de travail. Le plus simple est de mettre des marque-pages sur les pages concernées, avec des mots-clés qui permettent de les retrouver facilement. Avec ce système, plus besoin non plus de nommer clairement les pads, le marque-page fait le travail.
Pour marquer une page avec le navigateur Tor, il faut cliquer sur l’étoile en haut à droite du navigateur (raccourci clavier : Ctrl+D).
Travailler ensemble sur un pad
Mettre son pseudo
La première chose à faire est de rentrer son pseudo, en cliquant en haut à droite du pad (sur le carré de couleur qui indique le nombre de personnes connectées). Ça permet de savoir qui a modifié quelle partie du texte, ce qui est très pratique si on veut pouvoir en parler directement avec la personne ou savoir qui a émis quel avis. Pour avoir l’info, il suffit de passer sa souris sur la partie concernée du texte ou d’aller voir en haut à droite la couleur correspondante.
Sur certains pads (notamment ceux de Riseup), cela n’est pas toujours possible : l’info disparaît une fois l’utilisateurice déconnectée du pad. Une possibilité lorsque l’on fait des commentaires ou des propositions de modification est alors de mettre celles-ci entre crochets, avec son pseudo/initiale. Par exemple « [G : je propose de rajouter ce paragraphe] ».
Choisir une couleur
Ça se passe aussi en haut à droite, en cliquant sur la couleur qui nous a été attribuée par défaut. Le mieux est d’éviter les couleurs qui font trop mal au yeux (les fluos par exemple), et les contrastes qui ne sont pas assez élevés (les textes en blanc sur un fond magenta par exemple).
Notifier le genre de corrections attendus
Quand on soumet un texte à d’autres gens, c’est bien de notifier le type de retours attendus : corrections d’orthographe, modifications de formules, ajouts de paragraphes, suppressions de parties du texte, etc.
C’est bien aussi de signifier la manière de faire ces retours : est-ce les gens peuvent modifier directement le texte, ou est-ce qu’on préfère qu’ils fassent une autre proposition sans toucher au texte, etc.
Le mieux est de résumer les attentes au début du pad.
Sur les pad de Frama, il est aussi possible de mettre des commentaires dans la marge, ce qui facilite pas mal le travail collectif sur les très longs textes.
Avoir une attention à ne mettre personne en danger
Etherpad n’enregistre pas seulement la version T du pad, mais toutes les modifications précédentes (qu’on peut aller consulter en cliquant sur « Timeslider » en haut à droite).
C’est pratique lorsqu’on veut retrouver une vieille version du texte, mais il ne suffit donc pas d’effacer un passage pour le supprimer.
Il faut donc toujours garder certaines pratiques de sécurité en tête, et ne pas soumettre des passages dont on doute justement de la possibilité de mise en danger (ne pas écrire « je me demandais si c’est craignos d’écrire que XXX »).
Donner son avis
Quand on demande une relecture à des gens, c’est souvent parce qu’on veut avoir leur avis, et pas uniquement des corrections de formules ou d’orthographe. C’est donc toujours assez chouette de faire un retour sur un texte qu’on a lu, même quand c’est juste un « ok pour moi, c’est cool ! ».
On peut déléguer une partie au début du pad exprès pour les retours généraux.
Sauvegarder les pads
Exporter le document
Les pads ont une durée d’expiration et s’effacent pour ne pas encombrer inutilement les serveurs (c’est en plus une bonne pratique de sécurité). Il faut donc bien garder en tête qu’ils servent à écrire collectivement des textes, mais pas à les conserver.
La manière la plus simple pour sauvegarder le contenu d’un pad est de l’exporter en cliquant sur la double flèche en haut à droite « Import / Export from ». Riseup propose trois formats différents.
Systématiser les exports
On a souvent envie d’attendre que le texte travaillé soit terminé pour l’exporter. Mais quand le travail dure, il comporte souvent de très longues pauses pendant lesquelles on oublie complètement que le pad va s’effacer. Le mieux est donc d’exporter régulièrement le travail, en écrasant la version précédente. C’est un réflexe à prendre au même titre que l’enregistrement de n’importe quel document de travail.
Archiver les textes en ligne
L’export permet de sauvegarder une version du pad sur son ordinateur, mais ne permet pas que le texte reste archivé et accessible à l’ensemble du collectif. Le mieux est donc de prendre le réflexe d’uploader les exports sur une plate-forme de stockage collective.
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