Récit de l’occupation de la maison de l’université



Récit d’un après-midi un peu fou passé à l’université de Bourgogne.

Un rendez-vous était donné pour le mercredi 28 Mars à 12h30.

Plusieurs universités avait vu soit des flics, soit des fachos s’attaquer à des blocages mis en place pour contester la réforme Vidal.
A Dijon, la ministre était venue le vendredi 16 mars, et à ceux qui avaient voulu protester Bonin le président de l’université de Bourgogne avait envoyé la police.
Le commissaire De Bartolo, sa clique de porcs et les vigiles de l’uB ont matraqué, gazé des étudiants, les pourchassants dans les couloirs de la fac.
Mercredi était donc l’occasion de donner une réponse à tout ça et de la faire entendre.

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A l’heure du rendez-vous, ça fait plaisir : il y a un peu de monde, environ 100 personnes, des étudiants, des lycéens, des profs, et d’autres gens extérieurs à l’université venus apporter leur soutien.
Quelques drapeaux d’Attac, du NPA, de la France Insoumise sont là, quelques « casquettes » « Quelle université voulons nous ? » et Unef sont aussi présentes.

Des affiches avec un message de soutien aux autres universités touchées demandant des explications et la démission de Bonin sont placardés partout.
Des prises de parole se succèdent. Le rassemblement finit par devenir un cortège qui se dirige vers la maison de l’université où Bonin et ses potes ont leur bureau.
La mini déambulation est pas folichonne, peu de slogan à part « Bonin démission », tant pis c’est un parcours de 300m : on fera mieux la prochaine fois.
Arrivée devant le bâtiment, ça recolle partout sur la façade, une fresque avec une référence à mai 68 apparaît.

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Certains et certaines tentent d’entrer dans la maison de l’université mais Bonin rusé a fait fermer les portes et les a faites garder par des vigiles.

Ça dure bien 20mn à taper un peu sur les vitres, à continuer de coller, à chanter des slogans contre les vigiles, l’ambiance est plutôt bonne et monte un peu.
Faut croire que Bonin n’est pas assez rusé, on ne sait par quel subterfuge une dizaine de personnes est rentrée et vient ouvrir les portes pour les autres.
Les vigiles ne tentent rien, le cortège rentre. Les drapeaux et les casquettes ont malheureusement disparu comme bien souvent dans ces moment-là. On ne les cherchera pas trop et on profitera de la satisfaction d’être arrivées à environ 60 personnes à pénétrer dans ce sanctuaire.
Le personnel est évacué par la direction de l’université, on nous informe que Bonin n’est pas là, qu’importe on a à visiter et redécorer cet espace plus souvent ouvert au Médef qu’aux étudiants.

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« Champagne pour mon bloc »

On a aussi à discuter de la suite, il est à peu près 14h, on décide de tenir une AG à 16h, des gens vont passer dans les couloirs et amphi pour informer de ce qu’il se passe à la maison de l’université.
Pour occuper ces deux heures, on visite, on déplace quelques meubles, on écrit quelques slogans, on débouche quelques bouteilles trouvées ici et là.
L’ambiance est plutôt bonne, des écrits sur les murs proclament que le CDR est de retour, d’autres invitent à rouler un dragon ou à venir dans le hall chercher des dragonballs... des messages moins énigmatiques mais tout aussi chéper interpellent sur la situation des musiciens. Il y en a pour tous les goûts.
16h. L’AG démarre dans une très belle salle du conseil, une partie de la centaine de personnes qui la compose propose d’occuper dès aujourd’hui soit la maison de l’université, soit un amphi, soit l’université Chabot-Charny au centre ville.
L’occupation a l’air évidente dans les prises de parole, mais il reste les interrogations de où et comment.
Finalement il est proposé de se réunir le lendemain matin à 7h30 pour faire une diffusion massive de tracts qui appeleront à une AG, où les participants seront informés qu’à partir du Jeudi 29 Mars nous occuperons une partie de l’université de Bourgogne. (ce qui deviendra la salle occupée Maradona (1967-1994) )

À 17h30 tout le monde sort de la salle du conseil plutôt déterminé à ce que le lendemain soit aussi marquant que cet après-midi. Et là, surprise : une porte un peu mal fermée nous permet de découvrir la réserve de vin et champagne de Bonnin.
On sort tout ce qu’on voit et on débouche tout ce que l’on peut boire en se disant qu’il est préférable que ça finisse dans nos gosiers plutôt que dans ceux de nos ennemis.
Un petit apéro de fin de réunion qui se finira vers 19h30 quand les derniers de nos camarades s’en iront.
Entre temps un tag est apparu, comme s’il fallait encore le préciser " Fallait pas envoyer les flics ".


P.-S.

Voir aussi « Ça se bouge à la fac » !


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