Il est 18h20, les députés commencent à voter à propos de la motion de censure contre le 49.3. Si la motion de censure est adoptée, la réforme est abandonnée et le gouvernement tombe. Trente minutes de vote. Trente minutes pendant lesquelles le pays retient son souffle. Il est 18h50, c’est l’annonce du résultat du scrutin. La motion de censure est rejetée à 9 voix près. 9 voix. 9 petites voix pour une assemblée de 577 députés. Il s’en est fallu de peu. Le parlement a échoué à faire tomber le gouvernement, c’est désormais à la rue de le renverser.
À Dijon, au moment de l’annonce, un millier de personnes sont rassemblées place de la République et tentent de partir en manifestation. Mais la place est bouclée. Dans chaque rue empruntée par le cortège, la police et les gaz. Alors la tension monte.
Les poubelles sont incendiées, les murs tagués, les panneaux publicitaires détruits. La place de la République vit une soirée de fête et de révolte comme elle en a rarement connue. On joue de la musique, on monte des barricades, on chante, on détruit des plots en béton pour se faire des projectiles, on danse, on incendie les dispositifs de l’oppression ordinaire : publicités, caméras…
Vers 20h30, les feux allumés dans des poteaux pour saboter les caméras de suveillance font sauter les plombs, et plongent une bonne partie de la place dans le noir. Les flics avancent et les affrontements deviennent plus féroces, charges et gazs lacrymogènes, contre feux d’artifice.
Le cortège se disperse dans les rues Parmentier, Clémenceau, de Mulhouse, et de petits groupes de manifestant·es continuent à barricader et incendier les rues de l’avenue de Marbotte au boulevard Thiers. La police procède à une chasse à l’homme qui empêche les cortèges de se retrouver.
Ce mardi matin, Rebsamen, Koenders et Robine évaluent les dégâts à 135 000€ sur les trois manifestations de la semaine, dont 100 000€ pour la seule dernière. Qu’ils retiennent leurs larmes, ça ne fait que commencer !
De notre côté, deux camarades ont été interpellé·es, si vous les connaissez, prévenez la caisse de solidarité contre la répression !
Prochain rendez-vous annoncé : ce jeudi à 14h, place de la Lib’.
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