La copine qui a peint cette fresque, c’est Tata, on l’a rencontrée à Errekaleor, un quartier occupé à Gazteiz, au Pays Basque, alors qu’elle peignait une grande fresque sur des femmes amazoniennes. On s’était rencontré, on lui avait parlé du quartier, de la fête de printemps, que ce serait chouette qu’elle vienne nous visiter, avec d’autres du quartier bien sûr... alors elles sont venues.
A l’occasion du vernissage qui prenait forme avec le 1er marché de la saison, un marché aux plants, Tata nous a fait part de son histoire avec la mandragore, cette plante millénaire très connue par différents peuples indo-européens et méditerranéens pour ses vertus liées à la procréation.
Lors de son premier hiver dans le froid européen, à Errekaleor, son attention avait été captée par les deux uniques pieds d’une même variété de plante qui gardaient l’éclat vert vif du printemps, malgré la neige. Quelqu’un lui avait alors expliqué que c’étaient des mandragores. Depuis, elle a lu plusieurs livres et références sur cette plante perçue comme magique et dangereuse par certaines cultures (on la retrouve dans « Le Labyrinthe du Faune », par exemple). Ses propriétés médicinales et hallucinogènes deviennent toxiques, voire mortelles au delà d’une certaine dose.
« J’avais en tête de faire un jour une fresque sur le sujet, et en arrivant ici, et en voyant la nature débordante, la procréation des plants et l’espace ouvert à la création j’ai su que c’était ici que je voulais le faire. J’ai été inspiré par les gens du quartier et leur préoccupation pour des sujets comme la nature et l’environnement ».
On peut aussi observer ses racines anthropomorphes qui renforcent son caractère mystique. Pour pouvoir l’apprécier, par contre, la croyance dit qu’il faut suivre certaines précautions avant de la déterrer, si on ne veut ne pas attirer le mauvais œil.
C’est une plante qui a toujours été associeé aux femmes, pour ses pouvoirs de fertilité. Aussi les femmes initiées l’utilisaient dans certains rituels ; comme des onguents qui permettraient de rentrer dans des états de conscience altérée et de « voler » . C’est une des raisons pour lesquelles elles étaient considérées comme des sorcières.
À droite de la mandragore, sur la peinture il y a plusieurs oiseaux qui volent vers l’eau, une référence à ces femmes, ainsi qu’à la capacité des oiseaux de transporter des graines parfois sur de longues distances et de contribuer à la propagation des plants.
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