[Haut-Jura] 7 octobre : Stop Manonpoly ! Contre l’artificialisation et la gentrification


Jura

Lotissement du Manon : première victoire contre ce projet d’un autre âge à Septmoncel-Les Molunes. Rendez-vous le 7 octobre pour fêter ça et penser la suite !

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Nous, comité Haut-Jura des Soulèvements de la Terre, nous réjouissons que le projet de lotissement porté par "Roch Constructeur Bois" ne se déroule pas comme prévu. 3 100 personnes se sont mobilisées en signant une pétition contre ce projet, deux recours gracieux ont été déposés par l’association Jura Nature Environnement et par un habitant du Manon. Voilà qu’il est désormais désavoué par les services de l’État : la Sous-Préfecture de Saint-Claude a demandé au Maire de Septmoncel-Les Molunes de retirer le permis d’aménager qu’il avait accordé. Les erreurs d’instruction, "coquilles" et papillons protégés mis en avant dans la presse ne sont qu’un écran de fumée. Ce qui est remis en cause par l’État (qui reprend ainsi l’argument soulevé par JNE), c’est le caractère constructible du terrain : le PLU ne respecte ni les principes fixés par la loi Montagne ni les surfaces urbanisables prévues au Schéma de Cohérence Territoriale !

N’en déplaise au Maire de Septmoncel-Les Molunes qui déclarait qu’il suivra l’avis du service instructeur et "qu’on ne remet pas un PLU en cause comme cela", l’urbanisme est politique, avant d’être une matière juridique aride. Se cacher derrière l’avis du technicien, alors que l’on a élaboré et signé le plan local d’urbanisme qu’il doit interpréter, ou encore feindre une préférence pour que ce projet n’aboutisse pas tout en le signant, c’est une démission du politique. On aurait aimé que la Commune ait toujours été si légaliste, par exemple sur la carrière à ciel ouvert au Manon ou sur la destruction sauvage du site du Replan...

Habitant-es et citoyen⋅ne⋅s attaché-es à la défense du vivant, de l’agriculture paysanne, des paysages, de nos capacités à vivre sur notre territoire, nous nous soulevons contre l’artificialisation des terres et la gentrification. Nous nous sommes plongé⋅e⋅s dans ce dossier, nous sommes formé⋅e⋅s, nous sommes mis⋅es en relation, avons débattu des priorités pour notre territoire. Nous avons refusé la résignation à laquelle on voulait nous réduire au motif qu’un outil de planification mal pensé il y a 13 ans s’imposerait aujourd’hui encore aux générations futures, juste parce qu’il n’a pas encore été révisé pour respecter la loi.

Nous nous sommes emparé⋅e⋅s de ce sujet de l’urbanisme, qui ne détermine pas juste la forme, l’emplacement ou l’impact des constructions qui s’imposent à nous, mais la façon dont on habite notre territoire, nos rapports sociaux, notre relation au vivant et aux ressources dont nous dépendons (eau, sols naturels ou agricoles). Et nous ne le lâcherons pas.

Nous allons, à travers la procédure d’élaboration du plan local d’urbanisme intercommunal d’Haut-Jura Saint-Claude, faire tout ce qui sera en notre pouvoir pour que les mesures proposées par la Convention citoyenne pour le Climat soient intégrées (vraiment "sans filtre" cette fois) à cette démarche. Ses membres, simples citoyens tirés au sort, ont montré que lorsque l’on part des connaissances scientifiques pour viser l’intérêt général, la fin de l’artificialisation des sols s’impose. Les lamentations de certains élus locaux et parlementaires ne font que révéler au grand jour leur méconnaissance de l’effondrement du vivant et leur asservissement aux intérêts privés.

Pour autant, nous restons et resterons vigilant⋅es quant aux suites que donneront les bétonneurs à ces recours. Nous n’attendons pas une correction de la copie, mais l’abandon définitif du projet. Cette victoire ne sera que la première. Nous nous préparons pour les suivantes, qu’elles soient juridiques (recours contentieux) ou sur le terrain, si le droit devait s’incliner face au culte du béton. Nous veillerons à ce que cette pâture demeure une terre agricole.

Et surtout, nous nous organisons face aux nombreux projets tout aussi délétères qui poussent partout autour. Ces lotissements de résidences secondaires, nous n’en voulons ni ici, ni ailleurs. Tout comme les absurdes projets de production d’énergie "renouvelable" dans nos champs, pâtures ou forêts et les autres infrastructures détruisant les écosystèmes dont notre survie dépend. À chaque fois que les bétonneurs attaqueront notre milieu, à chaque fois que les élus locaux et les services de l’État se mettront à leur service, nous les empêcherons. Nous appelons toutes celles et ceux qui se désolent face à de tels projets à se manifester, à se réunir avec leurs voisin⋅e⋅s, à entrer en lien pour que nulle part ces projets de mort n’aboutissent.

Pour fêter l’expiration du délai du recours gracieux porté par Jura Nature Environnement, et partager avec vous les informations dont nous disposons sur ce projet et sur ce qui a permis cette première victoire, pour profiter de la vue sur ce terrain qui restera une pâture riche de vie, pour célébrer notre pouvoir collectif, nous vous invitons chaleureusement à nous rejoindre au Manon le samedi 7 octobre à partir de 10h.

Comité local des Soulèvements de la Terre Haut-Jura

“Rappel des épisodes précédents :

16 parcelles de 587 à 1 384 m², à l’autre bout de la commune... au prix de 180€/m² en moyenne, avec le constructeur de chalets Roch. Le constructeur impose ses chalets en ossature bois « personnalisables à souhait » avec par exemple un terrain de 616 m² + une maison de 127 m²= 498 000€.

Le terrain, actuellement patûré, abrite de nombreux milieux de vie à protéger, entre pelouses sèches, affleurements rocheux est destiné aux « activités de tourisme et de loisir » dans le PLU de 2010, ce qui ne respecte ni le SCOT ni la Loi Montagne. Après le lancement d’une pétition (à l’appel du comité local des Soulèvements de la Terre Haut-Jura, d’Attac 39, de Jura Nature Environnement, d’Éthique et Tac et d’Humeur Bio), un premier article dans Le Progrès le 19 juin 2023 et une réunion d’information tenue après la signature du permis d’aménager, celui-ci a fait l’objet de 3 recours gracieux, dont certains remettent en cause le caractère constructible du terrain. Celui-ci devrait donc être retiré, mais nous resterons vigilant⋅e⋅s, mobilisé⋅e⋅s sur ce dossier comme sur les autres projets d’artificialisation des sols et d’accaparemment des terres.”



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