Le gouvernement vient à Dijon. Nous apprenons la nouvelle avec un peu de suspicion. Que vient-il donc faire ici, le jour de la journée internationale du 25 novembre ? Vient-il rencontrer la colère des victimes des violences de genre ? Déjà, dans la délégation parisienne qui daigne descendre de son piédestal parisien, il y a le ministre violeur et le ministre misogyne. Forcément, ça ne sent pas bon.
Et bien on a eu raison de se méfier.
Le 23 novembre, à deux jours du déplacement du gouvernement, qu’est ce qui a été publié par le Préfet ? Une interdiction.
Interdiction des violences de genre ? Interdiction de violer ? Interdiction de frapper, dominer, insulter, poursuivre dans la rue, harceler, contraindre psychologiquement ? Non. Interdiction de venir parler à Messieurs Macron, Dupont-Moretti, et Darma-violeur.
Apparemment ces messieurs ont peur d’entendre nos paroles. Ils craignent nos mots et nos colères, comme si elles n’étaient pas le fruit d’une société dont ils sont à la fois responsables et représentants. Le droit de manifester est un droit constitutionnel. Le 25 novembre est la journée internationale de lutte contre les violences de genre. Dans quel pays voit-on un gouvernement se cacher dans une école de gendarmerie et dans un tribunal pour éviter une discussion avec une manifestation féministe ? C’est risible.
La violence de genre n’est pas affaire de gendarmerie ou de tribunal. La violence de genre est dans nos corps, dans nos vies, dans nos traumatismes, dans nos colères, dans nos cris, dans nos luttes. Nous refuser la possibilité de venir, avec ces corps, ces vies, ces traumatismes, ces colères, ces cris, pour nous exprimer auprès des membres du gouvernement : c’est une violence supplémentaire. C’est le silence. C’est le déni de nos vécus. C’est nous refuser le droit de nous exprimer politiquement, dans l’espace public à la vue et aux oreilles de tou.te.s, et non pas dans le huis clos dans les lieux hostiles que représente la Justice et la Police. El estado opresor es un macho violador !
Ils préfèrent « parler entre hommes ». Ils préfèrent échanger avec des associations de victimes étranglées par le nombre de dossiers à traiter sans les moyens financiers adéquats. Ils préfèrent parler de responsabilités individuelles isolées chez certains hommes, plutôt que reconnaître que le problème vit dans chaque homme cisgenre hétéro. On ne naît pas violent, on le devient.
La masculinité toxique coûte pourtant, et ça ils devraient être plus prompts à l’écouter, tellement férus de milliards à économiser qu’ils sont. La masculinité toxique, la domination masculine, la virilité : ça coûte 95,2 milliards par an à la France. Et pourtant, les associations féministes ne l’ont toujours pas, leur milliard. C’est pas faute de le demander gentiment sans montrer les crocs.
Manu, Gérald, Éric, voyez, c’est pas notre genre. On ne va pas attendre gentiment. Nous n’attendrons pas l’approbation de cette société pour légitimer notre droit de nous défendre et de riposter face à la violence de genre et l’injustice. Nous nous savons puissant·e·s face à vous. Si vous tentez de nous museler, c’est que vous avez peur que nous parlions. Si vous nous souhaitez isolé·e·s, c’est que vous craignez nos unions féministes révolutionnaires potentielles. Si vous limitez notre droit de manifester, c’est que vous craignez la propagation de cet espoir.
Allez, à demain.
Collectif 25 Novembre
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