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Communiqué à propos de l’occupation à Fontaine-lès-Dijon et de la suspension de l’arrêté d’expulsion



Communiqué des habitant.es du 1 rue des Carrois à Fontaine-lès-Dijon et leurs soutiens à propose de l’occupation et de la suspension de l’arrêté d’expulsion.

Depuis fin octobre, une quarantaine de personnes occupe un bâtiment vide depuis plus de 3 ans, et sans destination ou projet connu à ce jour, au 1 rue des Carrois à Fontaine-Lès-Dijon.

Ce type d’occupation s’impose quand les structures d’accueil institutionnelles et associatives sont submergées, quand aucune solution de relogement n’est proposé aux personnes qui en ont pourtant le droit, quand c’est ça, ou la rue et l’isolement : « Au 115, même pour une nuit on ne trouve pas de place. Tu appelles et ils ne répondent pas, ou ils te disent qu’il n’y a pas de place. Si t’as de la chance, tu dors et à 7h ils te mettent dehors. C’est pour ça qu’on a besoin de ce lieu ».

Parmi les personnes qui vivent dans ce bâtiment, il y a des exilé.es, des sans-abris, des mineurs isolés. Chacune de leur histoire est différente, mais ils et elles ont en commun d’être venu.es en France pour fuir la guerre, les persécutions, la précarité ou les conséquences du dérèglement climatique. De plus en plus, la réponse du gouvernement et des préfectures, c’est de les expulser au plus vite.
Mais pour aller où ?

Suite à une plainte du maire de Fontaine-les-Dijon, la préfecture avait sommé les habitant.es de quitter les lieux sous 13 jours. Les habitant.es épaulés par le Collectif Soutien Asile 21 avait alors déposé un recours, et le Tribunal Administratif leur a donné raison, suspendant l’expulsion...

Cette première bataille est gagnée, notamment parce que la préfecture n’a même pas daignée enquêter et « considérer la situation personnelle et familiale des occupant.es », condition pourtant requise par la loi pour ordonner une expulsion aussi rapide.
Mais la procédure n’est pas finie, le Préfet et le Maire de Fontaine ont aussitôt réagit, et ne comptent visiblement pas en rester là, prêts à précariser encore plus des personnes qui ont déjà difficilement accès à leurs droits.
 
La préfecture et la mairie prennent-elles en compte la volonté des habitant.es de créer du lien avec le voisinage ? Ils et elles sont notamment aller parler aux parents d’élèves et aux directrices de l’école toute proche le jour de la rentrée, ainsi qu’aux voisin.s, et n’ont rencontré aucune hostilité contrairement à ce qu’avance le Maire. Des associations locales et des habitant.es de Fontaine-Les-Dijon passent régulièrement demander des nouvelles et s’enquérir des besoins matériels ou alimentaires. Des cours de français sont même déjà mis en place plusieurs jours par semaine. L’un d’eux raconte « on se sent bien ici, on a envie de rester, on est prêt.es à rencontrer le maire pour discuter, et pour certain on a déjà rencontré le président de l’EPFL, propriétaire du bâtiment ».

Plus de 10 ans après l’ouverture du premier squat pour les personnes migrantes à Dijon, on en est encore là. La situation est pire encore puisque l’État ne cesse de tomber dans une surenchère raciste et sécuritaire, en criminalisant les personnes en situation d’exil, et en démantelant les dispositifs qui assuraient tant bien que mal le respect des droits humains : volonté de supprimer l’AME (Aide Médicale d’Etat), construction de nouveaux CRA (Centre de Rétention Administratif), systématisation des OQTF (obligation de quitter le territoire français) et des IRTF (interdiction de retour sur le territoire français), chute drastique des places en hébergements d’urgence, loi Kasbarian-Bergé facilitant les expulsions locatives et de lieux occupés.

A propos de cette nouvelle loi, l’un des habitants précise « on est fatigués, on passe de squat en squat depuis des années, parfois presque 10 ans, et cette nouvelle loi elle complique encore plus nos vies. Tout ça c’est lié, on a pas de domicile fixe, alors c’est dur de trouver du travail, de faire les démarches pour nos papiers. Pourtant on veut vraiment s’intégrer. »

Face à tout ça, nous demandons à ce que les habitant.es du 1 rue de Dijon puissent rester à l’abri jusqu’au début des travaux (qui sont loin d’être au programme !), nous demandons des logements, des droits, des papiers pour toustes les exilé.es. Nous demandons la réquisition de bâtiments vides afin que toutes les personnes puissent accéder à un abri. décent. Nous demandons la fin de toutes les mesures racistes, indignes et centrées sur la stigmatisation, la criminalisation et la répression.

Des habitant.es du 1 rue des Carrois à Fontaine-lès-Dijon et leurs soutiens.



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