Communiqué de la Coordination Syndicale Départementale CGT des Territoriaux de Côte d’Or du 17 avril 2020
Nos collectivités se doivent d’être à la hauteur.
La France, notre pays, traversent une crise sans précédent.
L’urgence est aujourd’hui de protéger la santé de toutes et tous et d’assurer la satisfaction des besoins essentiels de la population.
Le Président Macron et son gouvernement gère cette crise sanitaire d’une façon catastrophique…
Les manquements en personnel ou en matériel médical (masque, gel hydroalcoolique, …) sont le bilan criant de l’échec de cette politique et le résultat de la casse du service public depuis plus de 20 ans.
Pourtant, en majorité, les Français sont pleinement mobilisés. La CGT œuvre, à tous les niveaux, pour permettre de faire face à la situation.
Dans tous les secteurs assurant la satisfaction des besoins vitaux, travailleuses et travailleurs sont à leur poste dans des conditions de difficulté croissante. C’est notamment le cas des personnels de santé, des transports, de l’énergie, des sapeurs-pompiers, des salariés du privé, de l’eau, de ceux des services publics (Agents de propreté, de salubrité, des animateurs et personnels de crèche qui assurent la garde des enfants de celles et ceux qui sont au travail).
La CGT salue leur dévouement et, dans bien des cas, leur héroïsme. Elle agit avec elles, avec eux, pour faire respecter leurs droits et garantir leurs conditions de travail. Elle apporte son soutien à tous, celles et ceux qui, par l’action collective, par l’usage du droit de retrait, luttent pour défendre leurs droits à la santé et à la sécurité.
Les collectivités doivent tout faire pour fournir, sans délai, les équipements de protection indispensables à celles et ceux qui travaillent.
La crise en cours confirme la profonde dangerosité des coupes budgétaires de notre système de santé, de protection sociale et la casse des garanties collectives. Elle montre le rôle indispensable et solidaire de nos services publics. Il n’est pas concevable que ces politiques dites de réduction de dépenses publiques, puissent être poursuivies.
Parce que la recherche du profit a encore moins de sens qu’à l’accoutumée, la CGT demande l’arrêt immédiat de toutes les activités ne participant à la production de biens et de besoins essentiels de la population. Il en va de la santé des salariés et de leurs familles. Il en va aussi de l’impérieuse nécessité de ne pas engorger davantage les services de secours et les établissements de santé.
La Côte d’or et les agents des services publics n’échappent à la dérive des élu-e-s et des p’tits Chefaillons dans les collectivités. Avec une gestion de cette crise pour certains à l’emporte-pièce, ceux-ci font prendre des risques parfois inconsidéré aux agents.
A la Communauté de Communes CAP Val de Saône :
- Les agents techniques sont obligés d’aller tondre et entretenir les espaces verts,
- Les agents techniques sont obligés de rouvrir les déchetteries justes pour les déchets verts et les cartons (Auxonne), en plein confinement c’est une fois de plus faire prendre des risques sanitaires aux agents mais c’est aussi les mettre face aux usagers.
- Les élus ne refusent pas la reprise du travail pour les agents (qui voulaient reprendre) étant considérés comme personne fragile et vulnérable et atteint de maladies chroniques (Diabète, hypertension, ...)
- Les élus utilisent des méthodes pas très orthodoxes, pour inciter les ripeurs en garde d’enfant de moins de 16 ans, de revenir travailler en les menaçant de saisir le préfet.
- Les élus refusent de mettre certains agents en télétravail...
Est-ce que cela fait partie des missions purement essentielles ? On va finir par croire que la vie a repris normalement son cours... Non malheureusement, le coronavirus tue toujours et nous sommes encore en plein confinement... Il est vrai que les directives de Macron pour la gestion de cette pandémie sont tellement floues, que cela incitent nos élus à prendre des décisions pas forcement réfléchies...
Quel intérêt de remettre un agent au travail pour s’occuper des espaces verts, alors que personne n’est capable de quantifier les risques…
Depuis plus d’un 1 mois, dans toute la France, les syndicats CGT interpellent les collectivités locales qui poussent leurs agents à se rendre sur le terrain, c’est à dire rompre le confinement, alors que leur activité n’est ni vitale pour la collectivité, ni nécessaire à la lutte contre la propagation de la pandémie.
Ces interpellations ont largement été relayées auprès des préfets. En effet, si nombre d’élus respectent les règles, ce dont nous nous félicitons, travaillent avec les IRP et les élus syndicaux pour veiller à définir précisément les conditions optimum de sécurité pour les agents, dont les fonctions nécessitent d’intervenir directement sur le terrain, force est de constater que ces conditions ne sont pas de mise partout. Aujourd’hui encore, par centaines, dans toute la Côte d’Or, des agents de la fonction publique territoriale, égoutiers, éboueurs, pompiers, ATSEM, personnels soignants, gardiens, techniciens ou administratifs d’astreintes… subissent d’inadmissibles injonctions pour aller travailler sans disposer des équipements de sécurité nécessaires pour se protéger du coronavirus. Il faudrait ne rien dire ? Les agents de fonction publique territoriale sont massivement aux premières loges pour garantir le maintien des services publics essentiels à la population. La conscience professionnelle des territoriaux n’est pas à démontrer, et nous n’avons rien à prouver à nos élu-e-s.
Au ministère, Monsieur Dussopt ne sait-il plus lire un préavis de grève ? Le préavis déposé par la Fédération des Services Publics expose précisément que : « dans la période actuelle, afin de permettre aux personnels du champ fédéral, le cas échéant après extinction de toutes les autres voies possibles, de se mettre en grève, pour défendre les intérêts des agents, porter leurs revendications et de prendre des décisions d’action. Il ne s’agit pas d’un appel à la grève dans toutes les collectivités. Il s’agit de permettre aux syndicats et aux agents confrontés à l’injonction inadmissible d’aller au travail, sur le terrain sans les équipements de sécurité nécessaire de dire non !
Il s’agit de permettre aux agents dont les fonctions ne sont pas vitales pour la collectivité de ne pas se rendre sur le terrain. Il s’agit également de protéger les agents des abus du télétravail…
M. le Ministre, au lieu de s’engager sur le sentier de la guerre contre la CGT, commence par consacrer son énergie à établir une circulaire en direction de tous les employeurs publics pour leur rappeler leur obligation de respecter l’article 23 de la loi du 13 juillet 1983 : qui établit que les « conditions d’hygiène et de sécurité de nature à préserver leur santé et leur intégrité physique sont assurées aux fonctionnaires durant leur travail »… et il n’y aura aucune raison pour les agents de faire grève !
Que Monsieur le Ministre et le gouvernement fournissent des masques FFP2, du gel, des gants, des blouses, des tests de dépistage et cela massivement pour tous les agents et salariés, dont les fonctions rendent la présence nécessaire sur le terrain, et il n’y aura aucune raison de faire grève !
A la « surprise » de Monsieur le Ministre, habituellement moins prompt à répondre à nos courriers, nous opposons notre ferme volonté de défendre les vies des territoriaux, sans formules ni arrières pensées politiciennes.
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