Depuis quelques semaines des enseignant.e.s-chercheur.ses, des chercheur.ses, des ingénieur.e.s, des personnels d’appui de plusieurs laboratoires et départements de l’Université de Bourgogne et du campus de Dijon se mobilisent contre le nouveau projet en préparation de Loi de Programmation et Pluriannuelle de la Recherche (LPPR). La mobilisation locale a commencé par le vote de motions dans plusieurs départements : le département de Sociologie, le Centre Georges Chevrier, le Centre de Recherche et d’Etude en Droit et Science Politique, le Centre d’Economie et de Sociologie appliqué à l’Agriculture et aux Espaces Ruraux, l’UFR de lettres et philosophie, l’UFR de droit… (et cette liste s’allonge chaque semaine !)
La mobilisation est aussi nationale. Une Coordination Nationale des Facs et Labos en lutte a réuni 750 personnes de 33 agglomérations et de 88 disciplines différentes à Paris les 1er et 2 février derniers.
Dans une logique convergente avec celle de plusieurs réformes de ces dernières années qui ont porté atteintes aux services public de l’éducation, de la santé ou du transport, ce projet de LPPR introduit de nouvelles formes d’emploi contractuel pour les enseignant.e.s-chercheur.ses et toujours plus de précarisation dans le travail, alors que depuis 2012 le nombre de postes titulaires a déjà diminué de 25 à 40% selon les statuts enseignant.e.s-chercheur.ses (MCF, PR…) et de plus de 50% pour les personnels administratifs et d’appui à la recherche. L’âge moyen de titularisation d’un.e enseignant.e-chercheur.ses est déjà aujourd’hui de 34 ans !
La LPPR généralise également l’évaluation administrative de la recherche alors que seule l’évaluation scientifique, par les pairs, peut assurer la qualité des travaux et des découvertes faites à l’université. Elle suppose aussi une augmentation des financements privés et « sur projet » qui ne permettent pas d’assurer le temps et l’indépendance nécessaire à la recherche. Et ce ne sont là que quelques points parmi les nombreuses mesures néfastes que contient le projet !
Les équipes qui se réunissent en assemblée générale manifestent simultanément leur désaccord avec la réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche, la réforme des retraites et la réforme du baccalauréat. Comme d’autres professions pour leurs domaines respectifs, elles s’alarment d’une destruction du service public de l’enseignement et de la recherche qui nuira à toutes et tous, aux lycéen.ne.s et étudiant.e.s au premier chef qui voient se réduire leur accompagnement durant leurs études. Ce projet de LPPR prévoit une transformation radicale des conditions d’exercice de l’enseignement et de la recherche publics. A ce titre, il ne concerne pas que celles et ceux qui travaillent à l’université. La défense d’un service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, de qualité et de proximité, est cruciale pour l’ensemble de la société. La construction et la transmission publiques et indépendantes de savoirs sont indispensables pour accompagner les changements sociaux contemporains et pour permettre à chacun.e de développer ses connaissances.
Plusieurs rendez-vous seront l’occasion de parler des réformes qui touchent l’enseignement supérieur et la recherche mais aussi l’enseignement dans les premiers et second-degrés :
- "La nuit de l’enseignement", le 19 février, 18h00-22h00, amphi Roupnel, sur le camus de l’Université de Dijon
- Le 5 mars, on arrête toutes et tous, travailleur.ses de l’enseignement pour montrer notre détermination.
Voici la liste des motions votées jusqu’ici :
Pour plus d’information sur ce projet de loi, voir notamment les publications du collectifs « Sauvons l’Université » : http://www.sauvonsluniversite.fr
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