Mercredi 29 janvier, un incendie a eu lieu sur le Quartier des Lentillèresdétruisant un habitat. Antoine Hoareau s’est empressé de livrer une interview où il instrumentalise l’événement pour s’attaquer aux Lentillères.
Le 31 janvier, un feu se déclarait Boulevard de la Trémouille emportant la charpente d’un immeuble.
Le 4 février, c’est rue du Suzon qu’un immeuble prenait lui aussi feu.
Ces deux événements n’ayant entraîné aucun traitement médiatique de la part de la mairie, nous rectifions ici cet oubli en imaginant ce que serait un traitement des faits similaires...
Suite à l’incendie qui s’est produit le vendredi 31 janvier 2025 au soir, dans l’immeuble boulevard de la Trémouille, Antoine Hoareau, premier adjoint à la ville de Dijon et vice-président du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), a accepté de répondre à nos questions.
Que s’est-il passé boulevard de la Trémouille ? Qu’avez-vous constaté sur place ? Antoine Hoareau nous répond : « Hier soir (le vendredi 31 janvier 2025), il y a eu un incendie dans un bâtiment au sein de la soi-disant ville de Dijon. Heureusement, il n’y a pas de victime. Nous avons pris en charge deux personnes qui ont été directement impactées par l’incendie.
Puis il ajoute : « Moi, ce que j’ai constaté sur place, c’est une situation, je vous le dis franchement, à laquelle je ne m’attendais pas ! C’est en fait l’envers du décor de la ville de Dijon. On nous explique qu’il y a des jardins bucoliques, c’est sûrement vrai, mais il y a aussi toute une partie où des personnes sont logées dans des conditions absolument indignes !
Il y a un bâtiment qui a été détruit par le feu. Je suis rentré pour aller discuter avec les résidents de ce bâtiment, et c’est au-delà de l’entendable ! J’aurais presque envie de dire que, dans une société comme la nôtre, même nos animaux sont mieux traités ! On a des gens qui vivent à même le sol, sur des tapis, dans des pièces dans un état absolument déplorable ! On voit la laine de verre à travers des plaques de placo cassées.
Quand on propose à ces personnes d’entrer dans un dispositif d’accompagnement très vite, il y a des élus locaux, qui étaient en présence quasiment constante à mes côtés, pour surveiller ce que je disais, et surtout pour expliquer qu’ils n’avaient pas besoin d’être accompagnés ! Et je trouve cela absolument inadmissible.
À côté des espaces où ces personnes survivent – je ne vais pas dire « vivent », mais bien « survivent » –, vous avez une sorte de décharge à ciel ouvert, avec des immondices et des tonnes de déchets. Donc, quand on prétend défendre l’environnement, je n’imagine pas la quantité de pollution qui doit s’infiltrer dans le sol à chaque pluie, quand on voit les immondices stockées dans cette partie, qui, bien sûr, n’est probablement jamais ouverte au public lors des fameuses journées portes ouvertes de la ville de Dijon.
Et donc, à l’occasion de cet incendie, nous avons découvert l’envers du décor, et franchement, ce n’est pas beau à voir ! »
Nous lui demandons alors : « Que compte faire la mairie de Dijon ? Car on a senti une forte colère dans votre communiqué de presse. » Le premier adjoint à la ville de Dijon nous répondra : « Bien sûr qu’il y a de la colère, parce que c’est au-delà de l’indignation, c’est insupportable de voir des êtres humains vivre dans ces conditions-là !
Nous sommes dans une dynamique de dialogue, et moi, ce que je souhaiterais, c’est que, déjà, à très court terme, les travailleurs sociaux du CCAS puissent aller rencontrer toutes ces personnes qui vivent dans ces conditions indignes pour faire des évaluations sociales et voir si l’on peut les aider et les sortir de la misère dans laquelle elles vivent. Ce n’est pas du misérabilisme, hein, on est bien dans une situation de précarité, de très grande précarité et d’inhumanité.
Ma première réaction, c’est donc cela : il faut d’abord s’occuper de l’humain, des personnes qui vivent dans ces conditions-là ! Mais encore faut-il que les élus présents sur le site laissent les services publics faire leur travail. Ce que j’ai remarqué ce matin, ce sont des gens qui militent contre toute forme d’organisation et qui étaient finalement bien contents de voir les pompiers, financés par les impôts et par les services publics, venir éteindre l’incendie ! Et aussi, de pouvoir compter sur les travailleurs sociaux financés par la collectivité – et donc par l’impôt des citoyens – pour venir en aide aux personnes en difficulté.
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