Face à l’A69, la Zad de la Crem’arbre est vivante malgré une répression abjecte



Le combat contre l’A69, projet d’autoroute entre Castres et Toulouse, continue. Retour sur un weekend de lutte où la répression ne nous désarma pas de notre joie, notre rage et notre déter.

Samedi 21 janvier

13h : Il fait grand soleil, une nouvelle cuisine et un bar finissent de se construire à la Crém’arbre en prévision de la soirée prévue sur place le soir même.

14h : Une petite foule carnavalesque se rassemble place Pierre Fabre (multinationale inititatrice du projet d’autoroute) à Castres pour démasquer la MAFIA69. Alors que cette dernière tente de museler l’opposition à coup d’arrêté préfectoraux, elle se prépare à une attaque abjecte.

14h15 : 200 flics se positionnent Route de la Crémade, profitant de l’absence d’une partie du camp pour prendre d’assaut et surprendre les écureuils au sol. Tous les arbres sont protégés. Les barricades sont enfoncées et le sol, dépourvu d’une bonne partie de ses habitant.es, est vite assailli.

15h : Un tractopelle entre sur zone, fracasse les installations au sol et retourne méthodiquement tout le pré, anéantissant deux mois et demi d’efforts. Les flics lacèrent les tentes, détruisent les cabanes à la masse, enterrent canapés, cuisinières, livres, pharmacie, vêtements et affaires personnelles sous des tonnes de terre, Tout ce qu’ils n’ont pas détruit ou enfoui à été saisi : téléphones portables, matériel de grimpe, outils éléctroportatifs, groupe éléctrogène... Des personnes présentes sont retenues pour des contrôles d’identité et convoquées en audition libre.

17h58 : Le tractopelle quitte la zone et la gendarmerie se replie après une descente aussi bien illégale que destructrice.

18h00 : Les habitant.es constatent les dégâts. Sombre vision que ce champs de ruines. Et pourtant... l’énergie collective reprend vite le dessus ! Une petite foule se réunit et s’affaire. Un grand feu de joie jaillit des décombres. Il brûle vivement, à l’image de la rage ambiante.

21h30 : Deux voitures de gendarmerie bloquent la route de la Crémade afin d’en couper l’accès. Ils déguerpissent enfin, poussés par une foule joyeusement persuasive.

Dimanche 22 janvier

Matin : Après avoir assuré une vigie tout au long de la nuit, les habitant.e.s sont de nouveau sur le qui-vive : des fourgons de gendarmes mobiles sont en route pour la Crém’arbre. Peu de temps après, une première lignée se déploie tandis que des barricades se montent avec entrain.

Quelques précipitations d’objets non-identifiés s’abattent de-ci de-là en direction des uniformes. Ils ripostent en lançant des lacrymos de façon hésitante. Charges, ripostes, ce balai dure un certain temps avant que les forces de l’ordre élargissent leur rang et prennent finalement possession de la route.

Midi : Résiliente, la foule se réunit sur un champ voisin. Un appel à rassemblement et chantier de construction avait été lancé pour 14h00. Les soutiens se réunissent, un grand repas se prépare.

Après-midi : Les gendarmes mobiles se trouvent toujours sur la route de la Crémade mais la foule retourne malgré tout sur le site. Une crépière s’installe entre les décombres et le repas est servi. Petit à petit les objets éparses sont triés, ce qui peut l’être est déterré et sauvegardé. La cabane dortoir, brisée la veille à coups de masse, est reconstruite. Malgrès la fatigue, une assemblée se reunit en fin de journée autour du feu.

Il semble qu’une entente ait été établie entre les propriétaires du terrain (bientôt expropriés) et les autorités afin que ceux-ci ne déposent pas plainte en cas d’intervention sur la zone. C’est ainsi que la préfecture aurait réalisé sans crainte cette intervention aussi bien illégale qu’humiliante.

Les autorités souhaitent abattre les esprits : une guerre de moral et d’usure comme ils l’ont eux-même nommé. Pourtant, la volonté n’est pas entachée et chaque coup porté semble réaffirmer la determination. Déjà, la ZAD se reconstruit et reprend vie. Les masques commencent à tomber et la chute n’en sera que plus grande pour la MAFIA69.

Ils pensaient nous fragiliser mais leurs attaques ont renforcé notre entraide. Nous n’avons pas peur des ruines, le printemps est bientôt là et nous repoussons plus vite.

Nous avons besoin de forces vives très nombreuses. Appel à toutes les personnes disponibles pour défendre le lieu, persister dans le bois, tenir les barricades, grimper dans les arbres, faire de la vigilance, du soin, construire, à manger, proposer et réinventer des moyens de lutte et de vie collective. La ZAD à besoin de toi, entre en résistance.

JPEG - 210.2 ko


Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document

Articles de la même thématique : Luttes territoriales

Articles de la même thématique : Bétonisation

Les méandres de la Saône // Une émission de Mayday

De la destruction d’un quartier industriel par la pseudo ville durable, à l’occupation de friches par une bande d’alternos chalonnais, on vous propose une émission très géographique où l’on descend la Saône jusqu’à Confluence à Lyon avant de la remonter jusqu’à la Méandre à Chalon-sur-Saône.

[En image] La casserolade de victoire des Lentillères

Il y a 5 ans, le lundi 25 novembre 2019, suite à l’annonce de l’abandon du projet d’éco-quartier, 200 personnes se réunissaient place Notre-Dame pour fêter la nouvelle et affirmer que la victoire ne faisait que commencer !

Pas de bassine à St Sauvant

Marche populaire et paysanne pour un juste partage de l’eau. Rdv le 16 novembre à 13H place de la mairie de Saint Sauvant (86)