Le TGV Lyon-Turin va-t-il être abandonné par l’État italien ? Jamais l’hypothèse n’est apparue aussi crédible depuis que la métropole turinoise s’est explicitement prononcée pour l’arrêt de l’infrastructure, la semaine dernière. Stopper tous les GPII, c’était un pan important du programme du mouvement Cinq Étoiles. Quelques mois après être arrivé à la tête de l’État grâce à ses charmants partenaires de la Ligue du Nord, l’application de celui-ci semble pour le moins compromise. Car si le sort du TAV est encore en suspens, celui du TAP, le Trans Adriatic Pipeline, ne l’est plus. « L’opera si farà » vient de trancher le chef du Conseil. À peine quelques heures après l’annonce, les travaux reprenaient dans le Salento, l’aride péninsule qui forme le talon de la botte italienne.
Pourtant, durant les 18 derniers mois, les No TAP n’ont pas ménagé leurs efforts pour stopper la construction de l’énorme gazoduc : presidi, manifestations populaires, grève générale des commerçants et sabotages. Ils ont déployé avec célérité tout le savoir-faire élaboré ces dernières années dans les luttes territoriales. Mais face à eux, la contre-offensive gouvernementale est elle aussi désormais très bien rodée. En à peine quelques mois, la zone du chantier a été militarisée, et de nombreuses amendes ou interdictions de territoire délivrées par la Préfecture. Mais il en faut plus pour abattre les Salentins qui cultivent un véritable art de vivre et de lutter, entremêlé d’oliviers, de murs en pierres sèches et de tarentelles. Ce second opus de Territoires en bataille ambitionne de le donner à partager en colportant les voix de deux jeunes du pays, Lucia et Giacomo.
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