À Pontarlier, les autorités ont procédé à l’expulsion d’une famille ce mardi 20 juillet. Installés depuis plus de dix ans sur place, il est reproché à leurs cinq membres des retards de paiement et un usage inadéquat des lieux. Entre-temps la situation a été régularisée, mais tribunaux et instances locales n’ont pas voulu transiger. En l’absence de solutions pérennes et d’une proposition de relogement, seule une issue provisoire a pu être finalement composée avec les associations et représentants. L’histoire presque banale d’un foyer non-sédentaire, dont la communauté est régulièrement malmenée.
Une existence paisible, brutalement remise en question.
Lionel et ses proches, gens du voyage, connaissent la descente aux enfers. Une mauvaise passe fin 2020, Covid aidant, avec des impayés à la clé, a terni plus de dix années de quiétude. Un manquement pour l’Agglomération, qui engage alors une procédure. L’un des fils, ferrailleurs, tente de sauver les meubles, et désosse des véhicules destinés à la casse sur place pour en tirer quelques subsides. Nouvel affront pour les pouvoirs publics. Les dettes ont été depuis réglées, et les lieux ordonnés. Mais rien n’y fait. En novembre dernier, la décision tombe au tribunal administratif : l’expulsion des « indélicats. »
Malgré les discussions avec le maire Patrick Genre qui concédait réflexions et délais, la décision est devenue exécutoire à partir du lundi 19 juillet. C’est à ce moment là que la famille, peu habituée des cours de Justice et ne s’étant pas faite entendre jusque là, comprend les tenants et aboutissants de l’affaire. Mais surtout, ses conséquences graves et immédiates. Peu importe si elle n’a pas d’autres endroits où aller, aucune proposition de relogement ne lui ayant été d’ailleurs faite. Rémy Vienot, président de l’association « Espoir et Fraternité Tsiganes », prend alors le dossier en main.
La Préfecture se débine sur l’Agglomération, et cette dernière se veut inflexible. Mardi à 14h00, les forces de l’ordre arrivent en nombre. Et armés. Face à eux, intimes, voisins, et autres nomades de tous bords, comptent bien peser de leur visibilité. Le commandant Armand Trousseau et un adjoint au maire misent sur des pourparlers, qui s’instaurent. Un sursis de quatre jours est validé, assorti d’un engagement : « nous laissons la porte ouverte pour un retour dans les semaines à venir. » Chronique de péripéties devenues immuables, permettant d’entrevoir les galères rencontrées par ces populations.
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