Procès des 3+4 de Briançon



Jeudi dernier, 7 personnes étaient jugées pour leur délit de solidarité à la frontière Franco-Italienne.
Le procureur requiert 12 mois de prison dont quatre fermes contre deux des accusés et 6 mois de prison avec sursis pour les cinq autres. Le délibéré se fera le 13 décembre.

État raciste et justice politique. Le procès d’un délit de solidarité

Jeudi 8 novembre à Gap, s’ouvrait le procès des « 3+4 de Briançon », procès politique, coup médiatique de l’État. Tremblez militant·es. Enfin... pas tou·tes

Le 21 avril dernier, un groupe de joyeux fachos décide de prendre le contrôle du col de l’Échelle, à grand renfort de moyens astronomiques, hélico, banderoles flambants neuves et gros bras. Tout guilleret, sûrs d’avoir l’Europe avec eux, ils traqueront ceux qui tentent de traverser le col, semant la terreur dans les village alentours. Pas de sanctions, aucune infraction pénale constatée, si ce n’est dans un discret communiqué du 4 mai dans lequel le ministère de la Justice reconnaîtra que les militants identitaires auraient pu être poursuivis, accusés « de s’immiscer dans l’exercice d’une fonction publique », et d’« exercer une activité dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique. »

Il n’en sera pas de même pour celles et ceux qui réagiront au déploiement de cette milice.
Le 22 avril, cent à cent cinquante personnes marchent depuis Clavières, en Italie. La manif improvisée contourne un poste frontière et un barrage de gendarmes pour arriver à Briançon en fin de journée. Ce jour-là, parmi les manifestant·es, trois camarades sont arrêtés et placés en garde à vue pendant 9 jours. Puis le 17 juillet, quatre autres sont arrêtés. Des camarades de Suisse, d’Italie, puis des français ensuite, pour faire bonne mesure, pris au hasard parmi les manifestant·es, sans doute considérés comme « meneurs », même si ça reste assez flou. Prendre quelques militants au hasard parmi des centaines...

Justice politique

L’accusation est claire : des militants (entendez, des blancs) ont aidé des migrants (entendez, des noirs) à franchir une frontière profitant de la marche.

Comment reconnaît-t-on un migrant ? Parce qu’il est noir. Il n’y a eu dans cette affaire aucun contrôle d’identité, la preuve irréfutable du militantisme des uns et de la nationalité des autres étant leur couleur de peau.

Justice raciste

Hier, nos camarades ont été accueillis par des centaines de personnes sous les applaudissements. Quelques heures après une audience lors de laquelle les juges semblaient avoir déjà les réponses, où le spectre des militants-passeurs qui maintiennent les migrants dans la précarité (oui oui, il n’y a pas qu’en Bourgogne où le représentant de l’État pique les discours des fachos) a été agité, le procureur a requis douze mois, dont quatre fermes, contre deux camarades, et six mois avec sursis contre cinq autres, dépourvus de casier judiciaire.

L’État utilise la justice contre des militants.
Aquarius, multiplications des procès pour délit de solidarité dans toute l’Europe, le ton est donné. Multiplions les actions, faisons du zèle. La neige arrive dans les montagnes, l’hiver sera rude, ne désarmons pas.

plus d’infos sur https://valleesenlutte.noblogs.org/



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