Comme une lettre à la poste …
A l’exception de 3 élus de droite, la quasi-totalité du Conseil Municipal a voté POUR le rapport n° 19 lors de sa réunion du 27 juin dernier. La vente d’un terrain municipal de plus d’un hectare à deux promoteurs dijonnais, permettant la réalisation d’un projet immobilier dévastateur de 3 hectares, est passée comme une lettre à la poste, avec le soutien des élus écologistes ! Ce soir-là, les promoteurs 4S Immo et Groupe Edouard Denis se sont vus ouvrir un boulevard pour construire 85 logements dans le nord de Dijon entre la rue de Bruges et la route d’Ahuy.
Venise 2 ou comment faire couler la démocratie
Pompeusement nommé “Venise 2”, ce projet immobilier est une illustration supplémentaire de la folie destructrice qui anime la Mairie de Dijon depuis 20 ans !
Îlot de fraîcheur naturel d’un quartier densément peuplé et réserve de biodiversité, cet espace a constitué un refuge pour les humain·es et les animaux durant l’été caniculaire que nous venons de vivre.
Et c’est par voie de presse le 1er juillet que les riverain·es de cette zone, préservée et appréciée de tous, ont appris le projet de la Ville. Alors que la démocratie participative est le nouvel atour de l’équipe municipale pour cacher lâchement ses méfaits, les habitant·es du quartier n’ont bénéficié ni de présentation, ni de consultation, ni de la moindre information sur ce qu’il se tramait à leurs dépends. Comment qualifier ça autrement que de “déni de démocratie” ?
Le recours gracieux de 7 associations
C’était sans compter sur la force du collectif et l’énergie générée par le ras-le-bol général contre la bétonisation à Dijon. Au cœur de l’été, 7 associations locales [1] se sont mobilisées pour rédiger un recours gracieux demandant au Maire de Dijon de retirer la délibération du 27 juin qui acte la vente du terrain aux promoteurs.
A ce jour, les associations sont toujours dans l’attente d’une réponse du Maire. Le recours contentieux porté devant le Tribunal Administratif sera l’étape logique en cas de réponse négative, insatisfaisante ou inexistante.
A ce stade, aucun permis de construire n’a encore été délivré par la Ville. Tout est encore possible juridiquement.
Une pétition rassemble 2 000 signatures en 10 jours
Selon l’expression consacrée, il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. Dimanche 4 septembre, le Vélotour est passé sur la promenade du Suzon, permettant aux cyclistes d’admirer une dernière fois une fin d’été sur le terrain encore indemne des stigmates des engins de chantier.
Le collectif citoyen “Sauvons les berges du Suzon” a profité de l’occasion pour lancer sa pétition. Les revendications sont claires : annulation de la vente des terrains, pas de délivrance de permis de construire, puis consultation des habitant·es de l’agglomération dijonnaise sur la destination future de ce bien commun municipal.
Plus de 700 cyclistes du Vélotour se sont arrêté·es pour signer la pétition. Ajoutés aux 1 350 signataires en ligne, ce sont ainsi plus de 2 000 personnes, dont 50 % de Dijonnais et Fontenois et 20 % d’habitant·es d’autres communes de l’agglomération, qui ont signé la pétition en une dizaine de jours.
Le retour en arrière est possible !
Lundi 26 septembre, les conseillers municipaux ont été destinataires d’un courrier leur remettant en mémoire leur vote irresponsable du 27 juin. Ils ont le pouvoir de revenir sur leur décision en demandant la convocation d’un Conseil municipal extraordinaire pour délibérer sur l’annulation de la vente des terrains.
Nous osons espérer que ce courrier leur ouvrira les yeux et que les valeurs de démocratie, de justice sociale et de respect de la nature, ne resteront pas de vains mots à Dijon.
Sauvons les berges du Suzon
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