Le Président-candidat de la République est à Belfort ce 10 février pour annoncer le projet de construire six EPR, voir plus, et donc de relancer la filière nucléaire. Bien que nous soyons dans la troisième décennie du 21e siècle, M. Macron est resté bloqué au 20e siècle, quand la France, il y a presque 50 ans, s’est « lancée » sans débat dans le nucléaire.
Nous exprimons notre profonde opposition quant à cette volonté de l’État et d’EDF d’imposer la construction, sans débat, de nouveaux réacteurs : d’hypothétiques prototypes d’EPR 2 ou de « petits réacteurs », qui comportent tout autant de risques. Cela ne peut se faire qu’avec le soutien financier de l’État, alors que les renouvelables sont matures, fortement créatrices d’emplois répartis dans nos territoires, avec des coûts toujours en baisse ! Ainsi, le photovoltaïque est déjà à 11€ / MWh au Portugal, quand l’EPR vendu au anglais sera à 110€ / MWh.
L’avenir énergétique de notre pays relève de choix de société qui doivent appartenir aux citoyen.nes. Annoncer ces constructions comme une évidence, sans même évoquer de débats préalables ni les procédures légales qui doivent précéder de tels chantiers, est non seulement illégal, mais révélateur d’un immense mépris pour la population. Nous refusons que le sujet se trouve réduit aux maigres débats dans le cadre de l’élection présidentielle et que le candidat élu soit considéré comme ayant carte blanche pour lancer ces projets.
La France, seul pays d’Europe qui n’a pas tenu ses engagements dans les renouvelables.
La France est très en retard dans les renouvelables, qui fournissent 19 % de nos besoins, et a ratée son objectif de 23 %. Le respect dû aux jeunes générations exige de faire le nécessaire pour s’engager réellement dans la transition énergétique et faire face à l’urgence climatique, en remodelant en profondeur notre système de production et de consommation, en favorisant la sobriété, en encourageant l’efficacité énergétique (notamment dans les transports collectifs et la rénovation performante des logements) et en développant les énergies renouvelables. A contrario, envisager la construction de nouveaux réacteurs est un non-sens. Comme le montre les EPR de Flamanville et d’Olkiluoto (Finlande), des coûts multipliés par 5 ou 6, des retards de 11 et 12 ans, des malfaçons et fraudes à foison ... Suite aux problèmes des EPR chinois, ils sont peut-être tous condamner à fonctionner au ralenti : Les réacteurs EPR sont des fiascos industriels.
L’EPR, on ne sais plus faire, ça ne marche pas, c’est hors de prix, donc on voudrait en faire encore plus ??
Développer ce qui ne marche pas, drôle de logique industrielle ? Le bon sens exige de s’arrêter là et d’engager réellement la transition énergétique basée sur sobriété et renouvelables. S’entêter reviendrait à gaspiller des dizaines de milliards d’euros dans une technologie dangereuse, polluante, aléatoire, sujette aux retards et surcoûts, au détriment des vraies solutions. Ce serait aussi la garantie de rater nos échéances de réduction d’émissions et d’échouer face à l’urgence climatique.
Nucléaire Bas-carbone et Haute radioactivité.
« Bas-carbone » est le langage des pro-nucléaires, mais ne veut pas dire « sans pollution » ! Émissions chimiques et radioactives en fonctionnement normal ou accidentel, catastrophes, déchets. Réacteurs conçus pour 25 ans, prolongés jusqu’à 40 ans et des inconscients voudraient les pousser jusqu’à 50 ou 60 ans : Les réacteurs atomiques, vous êtes pour les arrêter AVANT, ou APRÈS l’accident ? Quand aux déchets, dont certains sont radioactifs pour plus de 10 000 ans, Etat, EDF et ANDRA veulent nous imposer l’enfouissement à 500 m à Bure. Pourtant il est prouvé par l’expérience que l’enfouissement profond est partout un échec. WIPP : explosion et incendie aux USA, inondation des fûts nucléaires dans les mines de sel en Allemagne, Stokamine : stockage de déchets industriels dangereux dans les mines de potasse en Alsace, vendu comme réversible : incendie, et depuis l’État ne veux pas ressortir les déchets ...
D’intermittent, le nucléaire devient aléatoire
Le parc atomique est en crise majeure, travaux de maintenance décalés et interminables, fraude des forges du Creusot en Bourgogne, défauts génériques sur des tuyaux de sécurité corrodés ... Trop de réacteurs indisponibles, tout le contraire d’une énergie « pilotable » ! Cela nous obligent à importer au prix fort et brûler plus de charbon. A l’inverse, les renouvelables ne sont pas « intermittentes », mais variables et prévisibles, grâce à la météo et rtefrance.com
Le choix des scénarios 100 % renouvelables !
À l’inverse, les travaux récents (ADEME, RTE, négaWatt, GreenPeace) prouvent que nous avons VRAIMENT le choix ! : comme de nombreux pays européens, il nous est possible et souhaitable d’atteindre nos objectifs climatiques et la sécurité d’approvisionnement en tablant sur le 100 % renouvelable.
Nous exprimons donc notre opposition catégorique à tout projet de nouveaux réacteurs. En pleine crise économique, l’argent public n’a pas vocation à venir financer une telle aberration et le choix de notre avenir énergétique revient aux citoyens.
Nous appelons les candidatEs à la présidentielle à s’inspirer concrètement du développement des économies d’énergies et des renouvelables chez nos voisins et dans le monde, et à signer le manifeste de Sortir du Nucléaire
Le nouveau PrésidentE devra également engager la France dans la voie du désarmement nucléaire, en ratifiant le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) qui est en vigueur depuis janvier 2021
ATTAC 21, CAP 21, Les Amis de la Terre Côte-d’Or, Sortir du Nucléaire 21
www.sortirdunucleaire.org
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