La compagnie Pierre & Vacances a abandonné son projet de complexe touristique Center Parcs à Roybon. À la bonne heure ! C’est une victoire de taille dans la lutte contre la destruction de notre monde et du vivant qui l’habite ; une victoire qui en appelle d’autres. Déjà parce que Pierre & Vacances a d’autres projets du même acabit en France et ailleurs, et ensuite parce que la cohorte de ceux qui considèrent le monde comme un ensemble de ressources à exploiter, au mépris de la vie, ne se limite pas à Pierre & Vacances et à leurs soutiens.
Le développement économique a un coût qu’il s’agit de ne plus nier. Nous n’avons pas été dupes des arguments économiques trop souvent rabâchés en faveur du projet de Center Parcs, qui visaient à en camoufler le coût environnemental et social. Concernant la promesse d’emplois, par exemple, il a fallu rappeler constamment la précarité des conditions de travail proposées par Pierre & Vacances, ou encore la mobilisation des finances publiques nécessaires à la création de ces infrastructures et des emplois qui vont avec. Dans les conditions actuelles, crise du COVID oblige, les finances publiques vont, pour le seul secteur touristique, être sollicitées à hauteur de plus de 18 milliards d’euros.
C’est bien la détermination du mouvement d’opposition qui a eu raison de ce projet, et ce malgré les nombreux coups de pouce légaux et financiers dont Pierre & Vacances a bénéficié ces dernières années : avantages fiscaux, prolongation de deux ans de leur autorisation de défricher pour le projet de Roybon, et même, tentative de profiter d’une modification de définition des zones humides avancée par le Conseil d’État en 2017, qui fort heureusement n’a pas été retenue.
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