Nous sommes consternés par la concentration de projets de poulaillers industriels portés par Plukon Food Group (DUC) d’une ampleur inédite dans le département de l’Yonne (89). Celle-ci correspond à une vaste stratégie de croissance et de développement de sites de production de Duc vers l’est de la France.
Ce seront environ plus de 500 000 poulets de chair supplémentaires par an (dont plus de 300 000 sur le site de Neuvy-Sautour) qui seront élevés dans la promiscuité d’un hangar sans accès à l’extérieur.
Dans ce type d’élevage, les poulets sont sélectionnés génétiquement et nourris pour produire un maximum de chair en un minimum de temps.
La densité de peuplement sera de 22 poulets par m2, soit un espace de 450 cm2. De leur premier à leur dernier jour (moins de 40 jours), aucun animal ne sortira de ces poulaillers industriels.
En plus des problèmes relevés précédemment, ce projet soulève d’autres questionnements sur le bien fondé de ces poulaillers industriels :
La concentration d’élevages sur un même département expose la population à un risque sanitaire réel (risque de pandémie, pollution des nappes phréatiques, pollution de l’air avec des odeurs nauséabondes)
Les poulets traités durant toute leur courte vie aux antibiotiques, aux hormones de croissance, diminuent l’espérance de vie des consommateurs, contribuent au développement de maladies endocriniennes et aggravent l’antibiorésistance, posant dès lors un problème majeur de santé publique.
Les impacts directs pour les riverains seront :
- Des odeurs d’ammoniac et d’hydrosulfure (œuf pourri) insupportables émanant des déjections.
- Des bruits permanents jour et nuit du système de ventilation.
- Un trafic dense de poids lourds générant des risques d’accidents et de dégradations du revêtement routier.
- Une désertification de nos villages déjà mortifiés par la « diagonale du vide » qui générera une dévaluation des biens immobiliers (déjà bien engagée dans l’Yonne).
- Une dégradation esthétique de notre cadre de vie par des infrastructures laides.
Lors des États Généraux de l’Alimentation, Emmanuel Macron, président de la République a déclaré qu’il fallait « s’organiser sur les territoires pour changer les modèles productifs. Ça veut dire arrêter des productions, qu’il s’agisse de la volaille ou du porc qui ne correspondent plus à nos goûts, à nos besoins. » (source discours Emmanuel Macron, États Généraux de l’Alimentation, mercredi 11 octobre 2017)
Le président veut « regarder les producteurs qui se sont mis dans des modèles productifs où il n’y a pas d’avenir et les accompagner dans des projets d’investissements. » (source discours Emmanuel Macron, États Généraux de l’Alimentation, mercredi 11 octobre 2017)
Ces projets imposés à tous se construisent au mépris de l’intérêt général ; ils sont basés uniquement sur des considérations mercantiles et dangereuses pour notre département déjà fragilisé. Il est temps que les citoyens se mobilisent pour que cela cesse.
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