Constitué en France en 2003 pour lutter contre la culture et la commercialisation d’OGM, le mouvement des Faucheurs volontaires appelle à la « désobéissance civique » par la réalisation collective et publique de destructions de parcelles cultivées en OGM (« fauchages »). Présentés comme le seul moyen d’ouvrir un débat public sur les risques inhérents à l’introduction d’OGM dans l’environnement, ces actes sont revendiqués comme légitimes bien qu’illégaux. On est ici renvoyé à ce que J. Rancière qualifie de « dissensus », c’est-à-dire le désaccord sur le partage du monde sensible, désaccord qui, étant considéré comme inaudible dans les formes instituées du débat, est exprimé par la transgression.