« Nous cherchons à informer, mais aussi à donner aux personnes les moyens de réagir, de ne pas rester seules face à leur tristesse, leur découragement ou leur colère. Ces sont des émotions normales et saines, et on peut transformer celles-ci en pouvoir d’agir ! » explique une activiste.
En effet, afin de dépasser la sidération ou le déni que provoquent les crises climatiques et sociales, Extinction Rébellion avait installé au cœur du centre ville 4 cercles de bottes de paille, comme les 4 étapes d’un chemin initiatique pour avancer dans la prise en compte individuelle et collective de la justice sociale et climatique : un espace de rencontre et d’accueil, un espace d’écoute pour accueillir les émotions provoquées par l’état du monde (inspiré du Travail Qui Relie de Joanna Macy) un espace de formation (avec notamment La Fresque du Climat et Inventons Nos Vies Bas-Carbone) et, enfin, un espace d’expression libre, de débat, où des idées d’actions pour la nuit ont germé. XR avait également invité l’Atelier Populaire de Besançon (créateurs d’images pour les luttes) pour animer un atelier de création sur place : accompagnés par des artistes, les participant.es ont peint des pancartes portant leurs revendications.
La météo était de la partie, puisque les 28 degrés, difficiles à supporter sur ce grand espace minéral, rendaient très perceptible le réchauffement climatique !
Une attention particulière était porté à celles et ceux qui sont inquiet.e.s pour l’avenir de leurs enfants à travers des affiches réalisés par le graphiste Baptiste Plantin, suspendues tout autour de la place : sur un fond sombre, une sphère bleue progressivement dévorée par un inquiétant dégradé rouge était sobrement sous-titrée : La Terre, 2022. Bonne chance les enfants.
« Nous voulons dénoncer le cynisme des pouvoirs politiques et financiers qui détruisent peu à peu jusqu’à la possibilité de la vie sur Terre. Face à ce message défaitiste, Bonne Chance les enfants, nous avons invités les passant.es à écrire des lettres à leurs enfants pour leur transmettre autre chose. »
Les lettres ainsi rédigées étaient accrochés aux côtés des affiches au fil de la journée.
Des membres d’XR Dijon faisaient partie de l’action et des militant.es d’autres mouvements bisontins, notamment d’Alternatiba et de SoMiRé (Solidarité Migrants Réfugiés) sont venu.es échanger sur la place.
À l’arrivée de la nuit, les militant.es ont décidé de poursuivre l’action jusqu’au petit matin, afin d’avoir davantage de temps pour échanger entre eux et pour rencontrer les passant.es au cours de la soirée. Jusqu’à une heure tardive, les activistes ont ainsi accueillis de petits groupes de passage, interpellés par cette installation inhabituelle sur la place. Pendant ce temps, deux groupes se sont lancés dans des actions de collage écoféministes avec les Colleur.euse.s de Besançon, d’anti-pub et d’extinction des enseignes lumineuses des magasins. Puis une dizaine d’activistes ont montré leur détermination malgré l’orage et les pluies diluviennes en dormant sur la place.
A la levée du jour, après ces belles 24h de convergence des luttes et de rencontres, XR a levé le camp.
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