Le Quartier toujours. Le Quartier encore.
Ça chante… ça chantonne… ça tourne en rigolant.
Du haut de leurs 8 ans. Partir de l’école à 16h50.
Les 4 coins du monde en bandoulière.
Les 4 coins de la terre dans la sacoche.
Un peu de sable et quelques feuilles de marronnier dans les poches.
Écoliers à la tête bien pleine… écolières à la tête bien remplie.
De mot, d’orthographe et de vagabondage d’esprit.
Très vite oublié.
Le poids du cartable comme signe d’appartenance.
Pour les moins doué.e.s ça sera :
Les cahiers en rature.
Les cahiers barrés de rouge.
Les marges notées faiblement.
Pages illisibles de correction.
Les difficultés à comprendre ces leçons mal digérées.
L’enfance à l’école de la république…
Beauté teintée d’échec qui colle à la peau pour la vie.
Les devoirs comme veillée : que dira maman à la lecture de mon cahier ?
Elle ne le lira pas.
Elle ne sait pas lire.
Je lui réciterai ma poésie pour qu’elle ne la comprenne pas.
Je la vois déjà rougir.
La république a son école.
Grand méchant loup croqueur d’enfant ou fée magique réparant les vies usées… Tout dépendra du nombre de faute à la dictée.
Jeux fabuleux ou travail d’esclave ?
L’exercice demeure dans la démarche choisi. Hélas, loin des Freinet et Deligny.
Réussite liée à l’unique maître ou maîtresse. Et les dominants de la classe… Dois-je apprendre pour eux ? Qui me diras ?
Derrière chaque stylo, pastelle ou feutre, l’avenir d’un enfant sur un tableau d’acquis et de capacité cadré par des messieurs à Paris…
Mais ici le temps est décalé par le retard de la récré.
Par le retard de sommeil. Par le réveil cassé.
Par l’avance sur les sujets non instaurés dans le programme de CM.
Zut… je serai encore jugé à ce que je ne sais pas.
Et pas à ce que je sais déjà.
Sous pression dés l’enfance pour assurer ces arrières.
Réussir à l’école pour exister sainement dans la vie des adultes.
Réussir à l’école pour aider mon père ou ma mère.
Réussir à l’école pour m’épargner du temps.
Ne pas penser à jouer… ne pas penser à grandir en dehors des normes calendaires et des attendus du ministère.
Être à l’école… être dehors… le temps restera le même avec des dates butoirs à respecter.
Je dois tenir le cycle.
Je dois tenir la distance… partir de l’école en chantant.
Et revenir demain la fleur au dent.
Et savoir ma leçon sur le bout des ongles.
Pour être uniquement ce que l’on attend de moi.
Un.e gentil.le petit.e soldat.
Relisons nos pédagogues de la liberté.
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