Brèves



Petit florilège de brèves.

Procès du prélévement ADN

Dans le numéro 2 de Blabla, nous vous parlions du cas de Camille qui était convoquée au tribunal de Mâcon le 21 mars 2007. Camille a finalement été relaxée par le tribunal. Le délire gouvernemental de ficher toute la population (sauf la bourgeoisie bien sûr) n’est donc pas suivi par la justice. Cette relaxe peut faire jurisprudence, en tous cas il est clair que désormais refuser le prélèvement ADN n’est plus systématiquement un délit. D’autre part, on apprend par ce procès que la consommation de cannabis est du ressort du code de la santé publique, et non du code pénal, et ne peut du coup pas faire l’objet d’un prélèvement d’ADN.

C.R.S. magazine

Le Bien Public est en général plutôt conciliant avec les forces de l’ordre, ne manquant jamais de rappeler les risques du métier (comme le jet de cannette dont ont été victimes des gardiens de la paix place de la Libération lors d’une intervention pour une « bagarre entre individus éméchés »). Mais il lui arrive d’atteindre des sommets en matière de lèchage de rangers, comme dans cet article à la gloire des Compagnies Républicaines de Sécurité, manifestement directement écrit par un flic : « actuellement, [les CRS] s’adaptent au maintien de la sécurité dans les quartiers difficiles des banlieues. Il sont à la pointe des combats pour faire respecter l’état de droit, agissant avec calme et détermination, mais aussi avec respect à l’égard des populations qu’ils côtoient. [...] Exemplaire de solidarité, d’amitié et du respect des valeurs traditionnelles de civisme, l’Amicale des CRS Bourgogne-Franche-Comté génère à sa manière toutes ses valeurs ».
On connaissait les journalistes auxiliaires de police, voilà maintenant les CRS correspondants du BP.

Vous avez dit « lutte des classes » ?

Une journée (ordinaire ?) dans l’agglomération dijonnaise : mardi 20 février, l’usine Lennox est en grève pour une revalorisation de salaire, tout comme les salarié·e·s de la Clinique de Chenôve, et celles et ceux du centre de tri de Dijon-Longvic (pour dénoncer les sous-effectifs, la sous-traitance et en général la politique managériale de la Poste). La grève est reconduite le lendemain à Chenôve, et l’usine Lennox est bloquée plusieurs jours par la quasi totalité des ouvriers, qui annoncent leur détermination à aller jusqu’au bout, même en cas d’intervention des forces de l’ordre…

Un mois plus tard, le 21 mars, c’est les salarié·e·s de l’entreprise TPC à St-Apollinaire qui menacent de durcir le conflit, la CGT parlant même de « grève générale » ; et c’est au tour du centre de tri de Dijon Cap Nord de se mettre en grève pour l’embauche de nouveaux facteurs. Les deux mouvements sont reconduits le lendemain.

La CGT, dont les sections de base sont motrices dans tous les conflits, ne semble malheureusement pas pressée de les mettre en connexion...

Encore un effort...

Prés de la Clayette, dans le fin-fond de la Saône-et-Loire, dans une ville de vingt (vains ?) vieux, une mairie FN a été saccagée : bris de vitres, locaux dégradés... Peu d’échos dans la presse locale, mais en approfondissant l’enquête au bistrot du coin, on apprend qu’il s’agit sûrement d’un basané-bolchevique-violeur-d’enfants.

Sarko expose son programme

Le lendemain du premier tour, Sarkozy tenait un grand meeting à l’américaine au Palais des Congrès, à Dijon. Plusieurs groupes, d’une vingtaine de CRS chacun, encadrent toutes les rues avoisinantes pour disperser une éventuelle manif. Au abords du palais, environ quinze paniers-à-salade et plein de flics à la machoire carré. Prés de l’entrée des molosses estampillés B.A.C effectuent des fouilles poussées sur toute personne en délit de gauchisme vestimentaire. Pour compenser leur brutalité, ils se mettent à l’audiovisuel en filmant en gros plan tou-te-s les opposant-e-s supposé-e-s. Les personne qui ont eu la « chance » de rentrer (j’ai été refoulé…) peuvent témoigner du stalinisme ambiant. Toute personne marquant la moindre opposition (huée par exemple) se retrouve avec toute la MJS (milice des jeunes sarkozyste) et le service d’ordre sur le dos. L’un d’eux se fait trainer sur une vingtaine de métres et est expulsé du meeting comme un vulgaire étron. Une jeune militante subit le même sort tandis qu’ une personne filme la scène. Le service d’Ordre (Nouveau ! Héhé !) menace de détruire les preuves et l’appareil photo s’il refuse d’ effacer la vidéo. Deux militants sont dénoncés par des membres du FNJ et embarqués par le S.O. et par la police. Une autre interpellation est à noter. À l’extérieur, plein d’encravatés BCBG avec moufflets et drapeaux français sortent radieux. Tout va pour le mieux...

La mairie de Longvic en guerre contre la « délinquance »

La députée-maire Claude Darciaux continue sa croisade contre les « violences urbaines », qui a culminé avec la mise sous les verrous de quelques gamins du quartier.

Le 6 mars, une réunion publique était organisée pour permettre à la population de rencontrer les acteurs de la sécurité publique. Elle y évoquait son « besoin d’une présence de proximité de la police nationale » pour lutter contre les « rassemblements perturbateurs » ou les tags. Le flic en chef de Côte d’Or, Patrick Ajogue, a invité la population à collaborer, notamment pour dénoncer l’usage de drogue, en signalant un numéro de téléphone à l’intention des bons citoyens (« SOS balance » ?). Enfin le procureur de la république, Jean-Pierre Alacchi, s’est félicité des interpellations des jeunes fauteurs de troubles en février, qui « ont été comme un coup d’arrêt, un coup de tonnerre au sentiment d’impunité ».

C’est beau comme du Cocciante, mais c’est n’importe quoi : deux jours plus tard, le centre social du Bief du Moulin était endommagé par un « engin incendiaire ». Vraiment, ces jeunes délinquants, c’est à n’y rien comprendre : on leur envoie la BAC quand ils fument des joints au pied de leur immeuble, et au lieu de remercier la société de venir suppléer au manque d’autorité de leurs parents, ils redoublent de rage et jettent des cocktails Molotov, c’est à vous désespérer de la répression...

C’est le printemps, les militaires sont de retour dans les lieux publics

Dans le cadre du plan Vigipirate, passé au niveau rouge le 23 mars dernier, et certainement d’après des informations sûres qui feraient de Dijon la prochaine cible de Ben Laden suite à la publication par Al Zarkaoui d’une fatwa contre la moutarde, le contrôle des bagages dans les lieux publics (grands magasins, sites touristiques) sera renforcé. De même, « un taux de palpation des passagers et de fouille des bagages et des cabines compris entre 30 et 50% sera appliqué dans les transports aériens de Côte d’Or ».

On pourrait croire, mais à part la fatwa c’est pas un poisson d’avril, malheureusement...

Un homme d’une grande concentration

Le 21 avril à 9 h et à l’église saint bernard, se déroulait une messe pour favoriser l’érection d’un certain Jean-Marie le P. Pour les aider dans leur sainte entreprise, une dizaine d’anars se sont levés tôt. À la sortie les antifas ont pû admirer une tripotée de vieillards, à l’haleine enrichi en hostie, avant de dérouler une banderole fraichement taguée marquant leur refus de l’obscurantisme politico-religieux. Quelques minutes plus tard, 5 bagnoles de flics plus un fourguon arrivent. Les pauvres ont raté la messe... Quelques militants « discutent » avec un couple de vieux collabos à l’air infiniment important. Façade démocratique et sourire bienveillant sont de rigueur. Quand le couple s’en va, plutôt content de son radotage fétide sur l’identité-saucisson, un policier serre la main du manche-à-couilles en agrémentant son geste d’un « Bon dimanche M. Jaboulet ! ». Le joyeux bonhomme en question était Jaboulet-Vercherre, élu FN de Bourgogne, dealer de vin et d’opium du peuple…

Vive le feu...

Dans la nuit de dimanche à lundi 3 avril, quatre administrations ont été les cibles d’engins incendiaires à Mâcon : le centre de recrutement de l’armée de terre, des locaux de la police municipale, les Assedic et une mairie annexe.

Un bâtiment de la police de proximité a également été la cible de graffiti anti-flic, mais le parquet doute qu’il y ait un lien direct. Par contre, les enquêteurs spécialement envoyés de Dijon « n’excluent aucune possibilité », et ces fins limiers envisagent même « la piste politique »…

Si leurs collègues du laboratoire interrégional de police scientifique d’Ecully (69) mis sur le coup sont aussi balèzes, ils ne devraient pas tarder à découvrir que d’après les empreintes biométriques retrouvées sur les lieux, le coupable est un être humain entre 5 et 105 ans…

À quoi s’occupent les gendarmes ?

Dans la rubrique « faits divers » qui retrace l’activité de la gendarmerie, le BP nous donne une petite idée du rôle des forces répressives d’état : entre deux arrestations de voleurs de pommes, il y a les « contrôles renforcés sur la ville dans le cadre du plan de lutte contre la délinquance », les interventions contre le bruit causé par un groupe de jeunes (lundi 5 mars à 22h) ou par un gamin de 4 ans (mardi 6 mars à 14h45), le constat de la dégradation des vitres du Mc Do de Quetigny, et même, à Châtillon, la convocation de parents d’élèves qui protestaient contre la fermeture d’une classe de primaire !

À Gueugnon, les pandores se chargent de ramener chez leurs parents les punks disparus à Dijon : « 20 ans, 1,80 m, de corpulence normale, les cheveux noirs rasés sur le côté avec une crête. Il porte un jean bleu, des chaussures montantes (style motard) avec un blouson de cuir noir. Si vous possédez des éléments susceptibles de faire avancer l’enquête, vous êtes priés de contacter la gendarmerie de Gueugnon au 03.85.85.16.34 ». Avis aux voisins des Tanneries ou du local libertaire : c’est pas la peine de faire péter le standard de la gendarmerie en appelant chaque fois que vous voyez quelqu’un correspondant à cette description, le punk disparu était simplement en vadrouille...

« Destruction des véhicules : suivez la bonne méthode »

Ce titre est issu d’un article du Bien Public sur les recycleurs de l’automobile prend une toute autre signification quand on dresse la liste des feux de voitures depuis le mois de février : une douzaine de véhicules incendiés par semaine en moyenne, sans compter les feux de poubelles, et pas que dans les « quartiers » (on compte notamment quelques feux de joie dans le quartier Victor Hugo). Dans le centre Yonne, la presse quotidienne en dénombre 19 en trois semaines.

Par ailleurs, une formidable interview d’un habitant des Grésilles nous apprend que avant qu’une voiture flambe, « tout l’immeuble est au courant », et que c’est un arrangement entre les propriétaires qui veulent toucher l’assurance et des jeunes, par ailleurs polis la journée, et qui « la nuit tombée, se prennent pour les rois du monde ». On n’attendait pas du BP un tel plaidoyer en faveur des incendiaires…

Médecins-sauvageons

Mi-mars, les étudiants en médecine de Dijon, pour protester contre l’intégration d’une nouvelle épreuve aux examens nationaux, ont brûlé un mannequin symbolisant leur doyen devant leur fac, vidé le mobilier sur le parvis et bloqué la bibliothèque.

Promis, dès que les étudiants en Droit se mettent à brûler des voitures pour réclamer une nouvelle machine à café, Blabla vous tient au courant.

Copinage

Il y a un an, le mouvement dit « anti-CPE » jetait ses derniers feux, sans pour autant que le retrait du contrat première embauche ne soit vécu comme une véritable victoire. Devant l’implosion du mouvement, qui a vacillé sous le poids de sa propre puissance, beaucoup ont ressenti cette frustration de ne pas pouvoir, de ne pas savoir continuer. Certain·e·s ont tenté de tirer parti de cette expérience de lutte pour poser les exigences d’un engagement politique fidèle aux potentialités révolutionnaires du printemps 2006.

Parmi la profusion d’expériences collectives nées du mouvement — squats, groupes affinitaires, écrits, etc. — un livre, fruit de la rencontre estivale d’une dizaine de ses protagonistes, en esquisse les enseignements, les forces et les faiblesses, pour participer à ce que le prochain ne s’arrête jamais…

Les mouvements sont faits pour mourir…, par « Le jardin s’embrase », éditions Tahin Party, 2007, 5€.

Quand sarko passe…

Dijon, dimanche 6 mai, fin de soirée. La rumeur court d’un rassemblement à 21h place de la Libération, en face de la Mairie. Sur place, entre 200 et 300 personnes sont rassemblées. Un groupe entreprend d’escalader la façade de la Mairie, pour y décrocher le drapeau bleu-blanc-rouge, et tenter de le brûler, sans grand succès.

À l’annonce qu’une centaine de sarkozystes sont rassemblés autour de drapeaux place Wilson, un cortège se met en branle, derrière une banderole " rage sociale ", accompagnée de divers slogans. Finalement, la manif bifurque en direction du siège de l’UMP, protégé par une rangée de CRS, qui improvisent une protection avec une barrière de chantier.

Des écharpes commencent à recouvrir les visages, et divers slogans apparaissent sur les murs, comme " chassons la racaille policière ", " quand les urnes mènent à l’impasse, reste l’insoumission ", "violences policières, autodéfense populaire !". Après quelques minutes de face à face, le cortège fait marche arrière, pour contourner le dispositif policier.

De l’autre côté, rebelotte. Des fumigènes et pétards sont allumés, et quelques projectiles atteignent les forces de l’ordre. Alors que la situation se tasse et que la manifestation commence à se disperser, la police a le bon goût de charger. Des barricades s’improvisent alors, à base de bacs à fleurs et d’arbustes, pendant que des poubelles sont incendiées.

Des gaz lacrymogènes font refluer partie des manifestant-e-s vers le centre ville, qui ne parviennent cependant pas à se regrouper. Certains souhaitent marcher sur la ville, tandis que d’autres cherchent la confrontation avec la police. L’initiative vient alors d’un bord inattendue : c’est armée d’un djembé qu’une manifestante s’attaque à la vitrine d’un magasin Hugo Boss, bientôt suivie par d’autres énervé·e·s.

Une rue plus loin, c’est une banque qui est attaquée, alors que les manifestant·e·s se dispersent, et que le drapeau français brûle, cette fois pour de bon, au sommet d’une poubelle. Plus tard, un McDo voit sa vitrine abimée, tandis que le contrôle policier se reserre. Un petit groupe de manifestant-e-s se voit poursuivi par une voiture de flics, qui se gare en travers et plaque au sol deux personnes chopées au hasard, les rouant de coups.

Il semblerait que la police ait procédé à onze arrestations. Pendant la manifestation, les médias locaux annonçaient que des incendies avaient commencé en divers points des banlieues dijonnaises.

La Debian nouvelle est sortie !

Le dimanche 8 avril 2007, la version 4.0 de Debian, ce système d’exploitation libre est officiellement sortie. Baptisée « Etch », cette réalisation collective de milliers de bénévoles permet enfin facilement de profiter de la fine fleur des logiciels libres. Détail particulièrement intéressant, cette nouvelle version permet aisément de crypter l’intégralité de son disque dur, histoire de protéger ses données. Des personnes impliquées dans pRiNT, le hacklab de l’Espace Autogéré des Tanneries peuvent vous guider si vous souhaitez libérer votre ordinateur, contactez-les !



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